Le V blanc. Le club du Tessin, région italophone de la Suisse, fut fondé le 28 juillet 1908, avec comme président, Ernesto Corsini. Comme beaucoup de clubs à cette époque, les premières années d’existence virent quelques changement dans les équipements. Initialement intégralement blanc, le maillot afficha par la suite un col et le bout des manches bleus. Puis, des rayures jaunes et noires firent leur apparition. Enfin, le 14 novembre 1916, il fut décidé que les couleurs sociales seraient le noir et le blanc, couleurs qui accompagnèrent le club tout au long de son histoire. Le maillot fut alors intégralement noir avec le col et le logo blanc jusqu’en dans les années 1930. A cette époque, le club céda à la mode du scapulaire. Ainsi, toujours noir, le maillot fut alors baré d’un scapulaire blanc (le scapulaire représentant un V) dans sa partie supérieure. Difficile de savoir d’où provient cette mode qui inspirèrent plusieurs clubs à l’époque. Très présent au sein des clubs de Rugby à XIII, on sait que Manchester porta un maillot avec un scapulaire en 1909 puis de 1922 à 1927, ce qui inspira les écossais d’Airdrieonians (cf #657). Bordeaux adopta son célèbre scapulaire en 1938 (cf #44). Le SC Fives (ancêtre du LOSC) arborait aussi cet élèment tout comme les italiens de Brescia qui le portaient dès les années 1920 (cf #325). En Argentine, le scapulaire fit également son apparition sur le maillot de Vélez Sarsfield en 1933. Alors que cet élèment va disparaître à partir des années 1960 dans la plupart des clubs, Lugano fut un des seuls (avec Bordeaux ou Vélez Sarsfield) à le conserver et à en faire un marqueur d’identité. Il faut noter que lorsqu’il apparut sur le maillot du club suisse dans les années 1930, celui-ci commenca alors à connaître ses premiers succès (dont la Coupe de Suisse en 1931 et le Championnat en 1938). Il disparaitra dans les années 1970 où les meilleurs de club furent souvent réduits à leur plus simple expression. Mais, il réapparut de manière sporadique dans les années 1980 et 1990. Le club du Tessin fit faillite en avril 2003 en raison de graves problèmes financiers. La saison suivante, il fut refondé mais repartit en deuxième ligue interrégionale (soit le cinquième niveau suisse), avec son équipe des moins de 21 ans. Pour retrouver le haut niveau, le nouveau club fusionna le 30 juin 2004 avec un club de la banlieu, le FC Malcantone Agno, qui venait de monter en seconde division. Mais, cette renaissance et cette fusion dilua l’identité du club historique et ne convainquit donc par les supporteurs qui boudait les travées du stade. Pour retrouver un peu de lustre et du soutien, le 4 juin 2008, l’année du centenaire du club historique, le conseil d’administration réadopta le nom FC Lugano et reprit les symboles associés (couleurs, maillot avec scapulaire, blason …). Le scapulaire fut même intégré dans le blason du club pendant quelques années.
Mois : mars 2022
#724 – SC Telstar : de Witte Leeuwen
Les lions blancs. Au nord du pays, dans l’aglommération de Velsen, deux clubs, VSV et Stormvogels, fusionnèrent en 1963 pour donner naissance au SC Telstar et ainsi conserver une équipe professionnelle aux moyens financiers plus importants. Dans ce genre de fusion, la difficulté est de trouver un subtile équilibre entre la culture des deux clubs pour former l’identité de la nouvelle entité.
Pour le nom du club, les pourparles s’éternisaient pour trouver la bonne combinaison de noms de VSV et de Stormvogels. Les négociations se déroulaient dans les bureaux du président de Stormvogels, qui se trouvaient dans sa société d’ingénierie et de construction de bateaux. Entre les sessions de discussion, les directeurs se promenèrent dans l’usine et découvrirent un bateau commandé par le pêcheur belge Willy van Waes et nommé Telstar par la mère de ce dernier. Elle avait choisi ce nom en l’honneur du satellite du même nom qui avait été lancé en 1962 et qui avait rendu possible la première communication entre les continents. Les membres du club trouvèrent que ce symbole de connexion entre deux continents s’accordait bien avec l’union du VSV et de Stormvogels et le club fut dénommé Telstar.
Après d’avoir convenu du nom, le choix du blason fut le nouveau défi. Henk Zwart, membre du conseil d’administration, chargea son fils Jack de le réaliser. Ce dernier dessina le satellite Telstar confondu avec une torche enflammée sur un fond reprennant les couleurs de chacun des clubs : rouge (VSV) et bleu (Stormvogels).
Enfin, il fallait trouver un accord sur les couleurs du maillot du nouveau club. Dans les discussions initiales, il était prévu d’opter pour un maillot orange, couleur qui devait représenter le mélange du rouge du VSV et du bleu de Stormvogels. Mais, pour une raison inconnue, le 7 août 1963, l’équipe Telstar se présente pour la première fois à son public au Sportpark Schoonenberg, pour un match d’entraînement, contre DWS avec un maillot entièrement blanc. Peut-être que la neutralité de cette couleur fut le moyen de trouver un meilleur compromis que l’orange. Une autre histoire indique que ce choix fut influencé par le conseiller municipal de Velsen, M. de Boer, qui avait un penchant pour Tottenham Hotspur. Depuis lors, l’uniforme de Telstar a toujours été blanc.
Dans le surnom, en revanche, un club a pris le pas. S’il fait référence à la couleur du nouveau club, ce surnom se base sur celui du VSV, qui avait pour sobriquet de Rode Leeuwen (les lions rouges). Le lion apparaissait sur le blason du VSV et, aux Pays-Bas et en particulier dans la région de Hollande où se trouve la ville de Velsen, il est un symbole héraldique important. Le Comté de Hollande, au Moyen-Âge, utilisait depuis utilisé 1198 le lion rouge, qui était les armes d’une famille régnante de l’époque, les Gerulfingen.
#723 – GS Dóxa Dráma : Μαυραετοί
Les aigles noirs. Le football fit irruption dans la ville de Drama par l’intermédiaire de troupes britanniques stationnant dans la région à l’issue de la Première Guerre mondiale. Après un match entre les soldats et les habitants de la ville, l’idée de la création d’un club de football fit son chemin. En 1918, naquit le club sous le nom de Pileas (Pélée, le père d’Achille) qui devint un an plus tard Dóxa Dráma (Dóxa signifiant la gloire). Le premier écusson du club affichait un trefle où dans chaque pétale s’inscrivait une initiale du nom du club. Au début des années 1950, le trefle se transforma en aigle, qui devint alors le surnom du club. Mais, ni la date exacte de ce changement, ni ses raisons ne sont connues. La mention du noir rappelle la couleur du maillot (noir et blanc). Le choix du noir avait pour objectif de rendre hommage aux habitants de la ville, victime des guerres passées, en particulier des guerres balkaniques. La ville de Drama située dans la région de Macédoine-Orientale-et-Thrace souffrit de l’occupation des Ottamans puis surtout des Bulgares. Lors de la première guerre des Balkans d’octobre 1912 à juin 1913, Drama fut sous administration bulgare. Puis, en 1913, même si revendiquée par les Bulgares, la ville fut finalement rattachée à la Grèce et acceuillit de nombreux réfugiés grecs des régions avoisinantes. En 1916, pour la deuxième fois, les Bulgares envahirent la ville et toute la région du Nord-Est de la Grèce. Pendant ces deux années d’occupation, la population grecque fut persécutée et affamée, conduisant 4 000 Grecs de la région à mourir de faim et de maladie. Pour la ville de Drama, 1 965 personnes furent exilés vers des camps de concentration et des travaux forcés en Bulgarie, dont seulement 1 359 revinrent.
#722 – Hull City AFC : the Tigers
Les tigres. La fondation du club en juillet 1904 était trop tardive pour lui permettre de rejoindre une ligue officielle. Le club se contenta lors de sa première année d’existence à disputer des matchs amicaux. L’histoire officielle indique que lors du premier match, les joueurs portèrent un maillot blanc avec un short noir (ce que certains contestent). Toutefois, assez rapidement, l’équipe arbora son fameux maillot rayé noir et ambre, couleurs qu’elle affiche encore aujourd’hui (en 1935-1936 et en 1946-1947, le club porta exceptionnellement un maillot respectivement bleu foncé et bleu clair). Ces rayures ambre et noir inspirèrent un journaliste du Hull Daily Mail en 1905 qui surnomma pour la première fois les joueurs les tigres. A l’époque, le Rugby était roi dans la ville de Kingston upon Hull et les deux équipes rivales avaient pour surnom un animal. D’un côté, Hull FC était surnommé Airlie Birds (les oiseaux d’Airlie). De l’autre côté, l’Ouest de la ville supportait les robins (rouge-gorges) de Hull Kingston Rovers. Le journaliste du Hull Daily Mail trouva donc logique de comparer l’équipe de football avec un animal et les rayures du maillot rappelaient le tigre.
Le surnom est bien ancré désormais au point que le tigre s’imposa presque sur tous les symboles du club. Tout d’abord le maillot qui, lors de certaines saisons, pouvaient abandonner les célèbres rayures pour arborer le pelage du tigre ou être barré d’un coup de griffe. Sur le blason du club, la tête de tigre a également trouvé sa place. Après la Seconde Guerre mondiale, le nouveau propriétaire de Hull, Harold Needler, souhaita rebaptiser le club sous le nom de Kingston upon Hull AFC et adopter l’orange, le bleu et le blanc comme nouvelles couleurs. Il modifia également le blason traditionnel qui reprenait les armes de la ville en faisant, pour la première fois, afficher une tête de tigre. Le changement de nom ne se concrétisa pas et le manque de tissu ne permit pas d’adopter les nouvelles couleurs. Néanmoins, le blason fut lui définitivement entériné. En 1975, le College of Arms, une institution royale qui gère les armoiries et blasons, officialisa le tigre comme armes du club. Enfin, en Août 2013, à la surprise générale, le propriétaire du club, Assem Allam, annonça qu’il avait déposé une demande auprès de la fédération anglaise pour changer le nom en Hull Tigers. Malheureusement, ce choix n’avait pas pour objectif de rendre hommage à la longue histoire du club et était basé sur de basses considérations marketing (étendre la zone de chalandise aux Etats-Unis où les franchises se nommes ainsi et vers l’Asie où le tigre est chargé d’un fort symbolisme, se distinguer des autres clubs qui s’appelaient également City ainsi que « in marketing, the shorter the name the more powerful it is » (en marketing, plus un nom est court, plus puissant il est)). Les supporteurs s’opposèrent à cette proposition et scandaient dans le stade « City Till We Die » (City jusqu’à notre mort). Ce à quoi Assem Allam répondit violement « They can die as soon as they want » (Ils peuvent mourir dès qu’ils le veulent). Finalement, le 9 avril 2014, la fédération anglaise rejeta la demande de Assem Allam. D’autres décisions calamiteuses accentua le désamour entre les fans et Assem Allam et le club finit par être vendu en Janvier 2022 à un producteur turc.
#721 – FC UTA Arad : Textiliștii
Les textiles. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le 18 Avril 1945, la ville d’Arad accueillait un nouveau club de football, le FC UTA, issu de la volonté d’un seul homme, Francisc von Neuman, baron de Végvár. Passionné de football, aristocrate argenté, il tenta en 1938 de racheter l’équipe d’AMEFA, un club qu’il soutenait financièrement, mais son offre fut refusée. N’ayant pas abandonné l’idée de posséder une équipe de football capable de rivaliser avec les clubs voisins de Timișoara (Chinezul et Ripensia), le baron créa donc son équipe avec quelques membres de l’entreprise qu’il détenait, Uzina Textilă Arad (Usine Textile d’Arad).
Les ancêtres du baron venaient de l’ancien Empire austro-hongrois, quelque part près de Vienne. Puis, la famille Neuman s’installa en Roumanie, sur les terres d’Arad. Les premiers entrepreneurs de la famille Neumann furent les frères Moritz et Jakab qui établirent une usine de spiritueux. Les descendants se diversifièrent avec un moulin et une fabrique de levure, nommée Indagrara. Leurs produits devinrent célèbres dans tout l’Empire, avec des entreprises s’étendant dans plusieurs pays européens. Au début du XXème siècle, la famille Neumann avait accumulé une certaine richesse et créa, en 1909, l’usine textile d’Arad, qui devint rapidement la plus importante de Transylvanie. Francisc von Neuman étudia à Manchester en Angleterre l’ingenierie textile et reprît l’usine dans les années 1930. En 1936, UTA comptait plus de 2 000 employés. L’usine fut nationalisée par les autorités communistes en 1948 et était la seule de Roumanie à produire du velours et la deuxième, après Bucarest, à disposer de lignes de production de linge de maison, connu internationalement. En décembre 1989, UTA employait près de 8 000 personnes.
Donc en 1938, Francisc von Neuman réunit certains de ses amis et du personnel de l’usine pour fonder le nouveau club. Il leur demanda de trouver un nom et des couleurs. Une première proposition fut Gloria mais rapidement abandonnée. Finalement, d’autres souhaitèrent que le club porta le nom de l’usine auqeul il était lié, qu’il représentait. Pour les couleurs, le vert et le blanc sortirent du lot. Mais, rappelant celles du nazisme, récemment vaincu, le rouge et blanc fut proposé, couleurs du club d’Arsenal que le Baron avait supporté lors de ses aventures anglaises.
#720 – CF Monterrey : la Pandilla
Le gang. En 1962, le club était officiellement surnomé los Rayados depuis le début des années 1950 (cf article #214). Néanmoins, après être remonté en première division en 1960, le club connut deux saisons difficiles où l’équipe échappa plusieurs fois à la relégation. Ces sauvetages lors des dernières journées inspirèrent Salvador Meza, le seul véritable journaliste qui suivait le club depuis ses débuts, qui décrivit l’équipe comme « una pandilla de desesperados » (un gang de désespéré). Meza avait un riche réseau au sein de la presse, principalement le speaker de la radio et de la télévision Roberto Hernández Jr. et de certains magazines de football nationaux. Son influence permit rapidement à ce surnom de s’imposer dans la presse et l’esprit des supporters, coexistant avec le traditionnel et plus populaire Rayados.
À cette époque, le mot pandilla n’avait pas de connotation négative et, selon le dictionnaire, ce terme désignait un groupe d’amis qui sortent ensemble ou se réunissent régulièrement pour réaliser une activité quelconque. L’irruption de ce surnom poussa peut-être l’équipe de 1963 puisque, sous les ordres de l’entraîneur uruguayen Roberto Scarone, le club signa sa première saison réussie en terminant à la 3ème place. Entre 1973 et 1980, le surnom de Pandilla fut officiellement utilisé par le club.
#719 – CS Cerrito : los Auriverdes
Les jaunes et verts. Comme beaucoup de clubs uruguayens, le CS Cerrito naquit à Montevideo, dans le quartier de Cerrito de la Victoria (Colline de la Victoire) le 28 octobre 1929. Si certains clubs choisirent leurs couleurs en référence à celles de leurs villes ou pour rappeller leur attachement à des causes nationalistes (et pour bien d’autres raisons réfléchies), le choix de Cerrito fut plus pragmatique. L’un des fondateurs, Esteban Marino, possédait un magasin où il vendait notamment du linge de maison. Parmi ses invendus figuraient des taies d’oreiller et des draps aux couleurs jaunes et vertes. Il piochat dans ces stocks pour fournir la matière première nécessaire à la confection des premiers maillots du club. Le hasard fut plutôt bon avec un mariage de couleurs plutôt heureux.
#718 – América Cali : el Diablo Rojo
Le diable rouge. Voila un surnom qui doit inspirer la crainte aux adversaires et galvaniser ses troupes. Pas étonnant alors de le retrouver sur le blason du club, qui d’ailleurs évolue en rouge. Sa naissance donne lieu à diverses histoires mais remontent toutes aux premières années d’existence du club. Officiellement fondé le 13 février 1927, le club puise ses origines au sein de deux formations créées quelques années auparavant. D’un côté, le Racing Club (ou Junior) naquit en 1925 et portait des maillots rayés bleu ciel et blanc qui mettait à l’honneur le club argentin du Racing que les fondateurs admiraient. De l’autre, le club d’Independiente, formé notamment de dissidents du Racing, évoluait avec un maillot bleu foncé. Le Racing absorba Independiente en 1927 et continua à utiliser ses maillots. Puis, les joueurs utilisèrent un maillot rouge associé à un short bleu. Suite à des discussions internes, les joueurs souhaitèrent changer pour des maillots et shorts respectivement rouge et blanc. La raison de ce choix est inconnu.
En 1931, le club fut suspendu de toute compétition régionale pendant un an après avoir contesté les décisions arbitrales lors de la finale d’un tournoi. Afin de maintenir l’activité football, les dirigeants d’América décidèrent d’entreprendre une tournée à travers le pays. A son arrivée à Barranquilla, América fut invité à assister à un match de basket entre Unión Colombia et Los Diablos Rojos. Cette dernière portait un uniforme intégralement rouge et sa domination était telle que le secrétaire de la tournée, Hernando Lenis, suggéra d’adopter une tenue totalement rouge. Ce choix aurait alors également coïncidé avec les déclarations d’un journaliste quelques temps plus tôt lors de cette tournée. En effet, dans le journal « El Gráfico » de Bogota un journaliste écrivit après la victoire de l’América sur Bartolino que « Los negritos del América parecen unos diablos rojos… » (Les petits noirs d’América ressemblent à des diables rouges…). Ainsi, cette tournée fut structurante pour le club puisqu’elle permit de sauver la section football, d’adopter sa couleur encore actuelle et d’y gagner un surnom.
Le diable accompagné de son trident apparut sur le blason du club entre 1940 et 1943 en remplacement de l’image du continent sud-américain. Toutefois, la présence du diable sur l’écusson du club (et qui se répandit comme une symbole de fierté dans toute la ville) ne pouvait laisser indifferent dans un fervent pays catholique. Le diable de l’América fut donc souvent tenu pour responsable des malheurs de l’équipe. Un prêtre avait même réalisé un exorcisme sur le terrain avant une rencontre. En outre, l’entraineur, Gabriel Ochoa Uribe, en raison de ses croyances et superstitions, fit disparaître du maillot le diable pendant 12 ans (lors de la période dorée du club dans les années 1980 où ils remportèrent 5 titres nationaux consécutifs et atteignirent 3 finales de Copa Libertadores d’affilée).
#717 – MKS Pogoń Szczecin : Portowcy
Les dockers. Le club sportif le plus populaire de Szczecin fut fondé au lendemain de la guerre, le 21 avril 1948. Dans la pure tradition communiste, le club, dénommé alors Klub Sportowy Sztorm, était alors sous le patronage des travailleurs des transports de Szczecin. Toutefois, selon l’histoire officielle, les jeunes qui contribuèrent au développement du club, travaillaient au quotidien à la reconstruction du port qui avait été détruit par les Allemands à la fin de la guerre. En Mars 1949, sous l’impulsion des directions centrales, différents clubs de la ville, patronés par des syndicats, se réunirent pour former une nouvelle association. Ainsi, les transporteurs (KS Sztorm), les postiers (Pocztowy Klub Sportowy), les imprimeurs (KS Drukarz) et un club syndical regroupant plusieurs métiers (KS Cukrownik) donnèrent naissance au KS Zwiazkowiec afin d’évoluer dans de meilleures séries avec plus de force. Mais, suite à une fraude, KS Zwiazkowiec fut dissout et un autre club prit sa place, KS Kolejarz, qui fut créé sous l’aile des autorités portuaires. A partir de cette date et jusqu’à la chute communisme, le club évolua avec le soutien des autorités portuaires et était donc le club des travailleurs du port. Il est vrai que le port constituait (et représente toujours) le poumon économique de la ville de Szczecin. Dès le XIème siècle, un port fut construit et la ville rejoint la ligue hanséatique au début du XIVème siècle. Du XVIIème au début du XXème siècle, plusieurs canaux furent construits, permettant au port de se relier à l’Allemagne (en particulier Berlin) et aux autres villes de Pologne, et ainsi de se développer. Situé sur les rivières Oder et Regalica, au large de la lagune de Szczecin, ce complexe se compose d’un port maritime et d’un autre fluvial et jouit d’une situation centrale entre la Scandinavie, Berlin, les régions industrielles polonaises (Haute-Silésie, Wrocław et Poznań), la Tchéquie et la Slovaquie. Considéré de par la Loi comme un port d’importance fondamentale pour l’économie nationale, il constitue le plus grand complexe portuaire du sud de la mer Baltique.
