#1343 – NK Triglav Kranj : Orli

Les aigles. Capitale des Alpes Slovène et 3ème ville du pays, Kranj est fier de son équipe de football qui fut fondé en 1920, sous le nom de SK Korotan. Et dans la symbolique, la cité et le club se confondent. En effet, l’écusson du club affiche, sur un fond blanc, un aigle rouge aux ailes déployées et la tête tournée vers la droite. Exactement les armoiries de la ville.

Cet aigle apparait sur le plus ancien sceau de la ville qui remonte au XIIIème siècle. Puis, à la renaissance, en 1530, ce sceau inspira les armoiries de la cité. Mais d’où vient cet aigle ? De la famille qui régnait sur la ville à compter du XIIème siècle, les Comté d’Andechs. Maison noble bavaroise, dont les armoiries représentaient un lion blanc au dessus d’un aigle de la même couleur sur fond bleu, les Andechs fut tout d’abord seigneurs sur des régions au sud-ouest de la Bavière autour du lac Ammer. Au fil des années, les Andechs étendirent leur possession en Bavière. Puis, ils acquirent des territoires étendus dans le Sud-Est du Saint-Empire suite au mariage de Berthold II, considéré comme le fondateur de la dynastie comtale, avec Sophia, la fille du comte Poppo II de Weimar-Orlamünde, margrave de Carniole, la région historique où se situe Kranj. Même si la Maison de Sponheim leur contesta, les Andechs dirigèrent la cité de Kranj mais surtout lui accordèrent des privilèges, en particulier les droits de cité à compter du premier tiers du XIIIème siècle. Les Comtes d’Andechs devinrent également Duc de Méranie (une des filles, Agnès, fut Reine de France) mais la lignée s’éteignit avec Othon VIII d’Andechs, qui mourut en 1248, sans héritier. Devenu cité, Kranj gagna en indépendance, possédait un tribunal provincial et devint un important centre commercial. Puis, la région et Kranj tombèrent à compter du XIVème dans l’escarcelle de la Maison des Habsbourg.

#1277 – FC Koper : Kanarčki

Les canaris. En plus de son port et de sa charmante vieille ville, Koper abrite le club de football qui, lors de la saison 2009-2010, secoua le football slovène. En effet, après avoir frôlé la relégation l’année précédente, Koper vécut une renaissance sous la direction du milieu de terrain vétéran Pavlin, qui était joueur et directeur sportif. Ainsi, le FC Koper remporta le titre de champion de Slovénie et devint seulement le 5ème club à remporter le titre slovène depuis l’indépendance (soit 19 saisons).

En 1920, le football s’ancra définitivement dans la cité avec la création du club de Circolo sportivo Capodistriano par la communauté italienne (la région était alors en Italie). Capo d’Istria était le nom italien de la ville et signifiait « tête de l’Istrie ». L’équipe était composée principalement d’étudiants, d’ouvriers et de pêcheurs et évoluait en noir et blanc, avec un emblème rouge. En 1928, le club fut rebaptisé Unione sportiva Capodistriana. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Koper subit de lourds dégâts et, à l’issue de la guerre, la région intégrant la Yougoslavie, seulement 5 clubs revirent le jour. En 1955, deux des associations survivantes, Aurora et Meduza fusionnèrent pour donner naissance au NK Koper. S’en suivit quelques changements de nom pour arriver à l’actuel en 2017.

A un moment, le club opta pour des maillots jaunes à parements bleu ciel. Donc, le jaune donna comme pour beaucoup d’autres clubs dans cette situation le surnom Kanarčki. Si on ne sait pas quand le club changea pour ces couleurs, en revanche, l’inspiration venait probablement des armoiries de la ville. En effet, dès le XIXème siècle, la ville avait pour blason une méduse or sur un fond bleu ciel. Puis, au fil des années, la méduse fut remplacée par le soleil. Certainement que ces deux couleurs évoquaient les couleurs de deux éléments essentiels de la nature de la ville, le bleu de la mer et du ciel, et le jaune du soleil.

#1139 – NK Domžale : Ravbarji

Le surnom est souvent traduit par les brigands, les voleurs. Il est vrai qu’en Slovène le terme signifie des voleurs. Mais, pour l’origine du surnom du club de Domžale, il faut avant tout se reporter à une famille noble célèbre de la ville, dont le nom signifie voleur. A Gorjuša, près de la ville de Domžale, se trouve le chateau de Krumperk. Des sources mentionnent un manoir dès 1338 qui fut la possession de la famille Krumperk, puis de la famille Rusbach, qui le vendit enfin au Zellenperger au XVème siècle. A la fin du XVIème siècle, la famille Zellenperger s’éteignit et le château passa par héritage à la maison Ravbar (Rauber en Allemand). Originaire de Kravjek en Carinthie vers 1400, cette dernière famille s’appelait à l’origine Engelšalk. En l’échange de cadeaux et de services rendus au prince de Carinthie, ils auraient eut droit à piller et voler. Voler se disant rauben en allemand, cela leur resta comme nom. Aux XVème et XVIème siècles, elle comptait parmi les familles les plus remarquables de Slovénie et ses membres reçurent le titre de baron en 1516.

L’un des personnages illustres de la famille fut le Baron Adam Ravbar. Vers 1580, il fit des travaux et donna au manoir sa conception et son style renaissance actuel. En 1590, le baron fut élu commandant de la cavalerie de Carniole, une des régions historiques de la Slovénie actuel. A cette époque, les ottomans occupaient déjà depuis un siècle les Balkans et la Bosnie et leurs incursions dans les régions adjacentes (Croatie, Slovénie, Autriche) étaient fréquentes. En 1593, l’armée ottomane conquit plusieurs territoires et se présentait devant la ville de Sisak en Croatie qui constituait le dernier obstacle à la prise de Zagreb, et surtout à l’invasion de l’Europe centrale et occidentale. Adam Ravbar partit au combat avec 200 cavaliers du Duché de Carniole et se joignit aux troupes croates, de Carinthie, d’Autriche et de Styrie. Le 22 juin 1593, les troupes ottomanes, au nombre de près de 20 000 soldats, subirent une sévère défaite à Sisak et leur chef, Beylerbey Telli Hasan Pacha, y mourut. Adam Ravbar s’illustra comme un fin stratège et un ardent combattant durant cette bataille. Depuis, héros légendaire et national, il est loué dans une chanson folklorique slovène et représente une fierté de la ville de Domžale.

#1030 – ND Gorica : Vrtnice

Les roses. Le club slovène possède un blason bleu et blanc, qui met en valeur une rose rouge stylisée. Fleur qui est donc devenu le surnom et qui se trouve également sur les armoiries de la ville de Nova Gorica. Ces dernières comportent une rose rouge stylisée sur un champ blanc bordé d’une bordure bleue. La fleur est indissociable de cette cité au destin incroyable. 13ème plus grande ville de Slovénie avec environ 13 000 habitants, Nova Gorica n’apparait qu’après la Seconde Guerre mondiale. La région fut longtemps disputée entre l’Italie et la Yougoslavie. Libérée le 2 mai 1945, la ville de Gorica (Gorizia en italien) se retrouva du côté italien par la volonté des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Partage reconnue en 1947, la Yougoslavie décida de construire une nouvelle ville du nom de Nova Gorica (Nouvelle Gorica), frontalière à la cité de Gorizia. Aujourd’hui, la Piazza della Transalpina est une place traversée par la frontière des deux Etats. Du côté de Nova Gorica, le couvent franciscain de Kostanjevica accueille la sépulture du Roi de France, Charles X et de sa famille. Le dernier représentant des Bourbon sur le trône de France s’exila en 1836 à Görtz (nom sous l’Empire Austro-Hongrois de Gorizia) après son abdication.

Au delà de ces deux particularités, la ville est aussi connue comme mesto vrtnic, la cité des Roses. Dans la commune voisine de Rožna Dolina, la famille Vortglendär possédait un jardin botanique qui comportait de nombreuses variétés de rose. Leur jardin disparut suite à leur départ pour l’Italie. Toutefois, le fait que cette famille cultivait ici des roses n’était pas le fruit du hasard. En effet, le nom de Rožna Dolina est la traduction du nom allemand de la ville, Rosenthal, qui signifie « vallée des roses » (die Rose, la rose, et das Tal, la vallée). Le nom provient de la famille Baronio qui fut anoblie en 1740 et prit le titre de Baron et le nom de Baronio de Rosenthal, traduisant d’une culture ancienne de la rose dans la région. Plus tard, le maire de Nova Gorica souhaita verdir sa ville dont l’architecture récente avait laissé peu de place à la flore. De nombreuses essences d’arbres furent plantées. Il aménagea également un peu partout dans la ville des parterres de roses de 2 mètres par 2 mètres, portant le nombre de roses dans la ville à près de 15 000.

Cette culture de la rose imprégna l’inconscient des habitants, et au moment de choisir ses armoiries en 1968, la ville retint le dessin de Roni Nemec, avec sa rose stylisée. Aujourd’hui, la ville estime que les plantations de roses couvrent une superficie de 1 900 mètres carrés et environ 12 000 roses y poussent. Le parterre le plus grand mesure 180 mètres carrés avec 850 roses. En outre, le monastère de Kostanjevica cultive la deuxième plus grande collection au monde de roses de la variété bourbon. Enfin, au printemps, la ville et la Société des amoureux des roses organise le festival de la rose.

#934 – NK Radomlje : Mlinarji

Les meuniers. Radomlje est une petite ville slovène de 1 500 habitants, située à proximité de Domžale, banlieue de la capitale Ljubljana. Autant dire que généralement, dans une si petite commune, les associations sportives sont limitées et évoluent dans les ligues régionales au mieux. Pourtant, la première ligue slovène accueille le NK Radomlje, le club de cette petite ville. Depuis 50 ans (le club fut fondé en 1972), le club de football est pratiquement la seule association sportive de Radomlje avec une si longue histoire et surtout il fait la fierté de la cité.

Le surnom du club provient de ses supporteurs. Ce n’est pas les supporteurs qui attribuèrent ce surnom au club mais le club qui s’appropria le nom de son association de supporteurs. Connu sous le nom de FC Mlinar (FC Meunier), l’association de supporteurs, la première du nom, naquit le 24 avril 2009, lors d’un match à l’extérieur contre Dob, considéré comme le plus grand derby de la région. Selon son leader, Matic Gorza, le nom du groupe de fans est étroitement lié à l’histoire économique de la ville « Sprva je bil Radomelje, šest ali sedem mlinov je bilo včasih v kraju. Zato je kar logično, da smo Mlinarji, pa še izvirno je, in hitro gre v uho » (Au début, à Radomelje, il y avait six ou sept moulins dans la ville. Il est donc logique que nous soyons les meuniers, et c’est original, et ça accroche vite l’oreille). Radomelje fut un lieu connu pour ses tavernes et surtout pour ses nombreux moulins à eau. La ville fut mentionnée pour la première fois en 1353 et, pour certains, son nom proviendrait de la présence de moulins. Le nom serait tiré de l’expression rado melje, signifiant « il aime moudre ». Néanmoins, la présence de moulins à cette époque demeure peu probable (elle est attestée seulement au XVème siècle). Le nom du lieu dériverait alors du nom de personne slave Rado(m). Toutefois, la minoterie fut une activité importante de la région. La cité est traversée par l’affluent Kamniška Bistrica et le ruisseau artificiel Mlinščica mais d’autres cours d’eau furent également aménagés pour les moulins. A son apogée, on compta près d’une trentaine de moulins le long du Kamniška Bistrica et plus d’une dizaine autour de Radomlje spécifiquement. Les meuniers, en particulier au tournant des XIXème et XXème siècles, étaient des villageois très influents et respectés. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des minoterie furent nationalisées. Aujourd’hui, il est possible d’apercevoir les vestiges de deux moulins, les moulins de Kovačko et de Jašoč, Un seul moulin du nom de Kraljevega mlina (Moulin royal) demeure en activité, qui démarra en 1872.

#823 – NK Drava Ptuj : Kurenti

Fondé en 2004, le club slovène a pour surnom l’un des événements majeurs de la ville de Ptuj, appelé Kurentovanje. Il s’agit du carnaval le plus populaire et le plus important de Slovénie, organisé pour la première fois en 1960 et attirant environ 100 000 personnes chaque année. D’une durée de 11 jours, il célèbre le printemps et la fertilité et se déroule le dimanche gras. En 2016, le Lonely Planet le classait au 7ème rang des plus beaux carnavals du monde. Enfin, en décembre 2017, les processions et animations du carnaval ont été inscrites sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Pour revenir à ses débuts, un historien nommé Drago Hasl voulait en 1960 remettre à l’honneur le carnaval local et son lot de costumes, qui commençaient à disparaître matériellement et même dans les mémoires des habitants. En effet, dès le XVIIème siècle, il est attesté les premiers carnavals à Ptuj mais cette « débauche » ne plaisait pas à certaines personnes religieuses, ce qui limita le développement des fêtes. Au XIXème siècle, des processions étaient également organisés à Ptuj. A cette même époque, les villages environnants connaissaient une tradition forte de carnaval, avec la présence d’un personnage déguisé connu sous le nom de Kurent ou Korant. Son costume n’était pas codifié à l’époque et composé d’une casquette faite de cornes en cuir ou en feutre avec au bout une plume d’oie et d’un masque en cuir affichant une longue langue rouge. En outre, il portait des cloches sur une fourrure de lapin et avait pour mission de faire fuir l’hiver. Ce fut ces traditions et costumes que Drago Hasl souhaitait sauver et il fit donc de ce personnage folklorique, l’élément central du carnaval. Ainsi, les festivités furent nommées Kurentovanje. En outre, le costume s’enrichit. Le Kurent ou Korant porte désormais un vêtement massif en peau de mouton. Autour de sa taille pend une chaîne avec d’énormes cloches. Sa tête est couverte d’un imposant chapeau de fourrure festonné et d’un masque arborant généralement une longue langue rouge. Il porte aussi des chaussettes ou des leggings tricotés en laine, de couleur rouge ou verte, et porte des bottes noires. Enfin, les Kurents animent le carnaval en faisant sonner leur clochette de porte en porte.

#643 – NK Maribor : Vijoličasti, Vijolice

Les violets, les violettes (la fleur). Le club de Maribor domine le championnat de Slovénie du haut de ses 15 titres et réalise quelques exploits sportifs sur le plan continental (le lyonnais que je suis se souvient avec amertume des deux défaites en 1999 au 3ème tour préliminaire de la Ligue des champions). Autre particularité, partager avec l’Újpest, l’Austria de Vienne, Anderlecht et la Fiorentina cette couleur violette assez peu commune dans la mode footballistique. Le club fut fondé le 12 Décembre 1960 suite à la dissolution le 11 août de la même année du club du NK Branik Maribor (qui était impliqué dans une affaire d’intoxication alimentaire avant son match contre le NK Karlovac). Le conseil d’administration du club nouvellement créé organisa les élections présidentielles. Le Dr Srečko Koren remporta le scrutin et fut le premier président du club, tandis qu’Andrija Pflander fut nommé premier entraîneur et Oto Blaznik, capitaine de l’équipe première. Pour le choix des couleurs, différentes idées fusèrent. Certains voulaient opter pour le rouge et blanc, couleurs de la ville de Maribor. Tandis que d’autres proposaient le noir et blanc, couleur du NK Branik, précurseur du NK Maribor. Les premiers remportèrent les suffrages, la faible attractivité d’un club banni et la symbolique unificatrice de la ville étant des arguments convainquant. Ainsi, pour le premier match face au Kovinar Maribor le 5 février 1961, les joueurs arborèrent une tenue rouge et blanche. Seulement le rouge et blanc comme le noir et blanc étaient des mariages de couleurs assez communes en Yougoslavie pour les clubs de football (pour les plus connues, l’Etoile Rouge de Belgrade et le Partizan de Belgrade). Oto Blaznik reçut une édition du journal italien La Gazetta dello Sport et tomba sous le charme de l’une des photographies représentant un joueur de la Fiorentina. Il proposa alors une tenue composée d’un maillot violet, un short blanc et des chaussettes violettes. Outre l’aspect agréable de sa couleur violette, la Fiorentina était aussi le club dominant du football italien. Ce dernier avait remporté son premier scudetto lors de la saison 1955-1956 (où l’équipe fut invaincue jusqu’à l’ultime journée). L’année suivante, il était le premier club italien à atteindre la finale de la Coupe des Clubs Champions. La Fiorentina enchaina également 4 secondes places d’affilée dans le championnat d’Italie avant de gagner une Coupe des Coupes en 1961 (et même d’atteindre une nouvelle fois la finale en 1962). Autant dire qu’avec un tel palmarès, le club italien avait de quoi inspirer Oto Blaznik. Seulement se procurer des maillots violets n’étaient pas une chose aisée en Yougoslavie à cette époque et les premières tenues étaient des maillots blancs teintés en violet. Mais, la transpiration ou la pluie (comme lors du premier match avec cette nouvelle tenue) faisaient partir la couleur violette des maillots, qui déteignait alors sur la peau des joueurs. Les autorités communistes ne furent pas ravies de ce choix car le violet était une couleur associée à la religion catholique (la fascia et la cappa magna des évêques sont violettes), qui était très présente à Maribor et dans la région de Styrie. Néanmoins, cette couleur eut un succès retentissant à Maribor où les bus comme l’hôtel Slavija se parèrent de violet. Résultat, les autorités communistes n’imposèrent pas de changer de couleur au club.

#424 – NK Celje : Grofje

Les comtes. Le club n’a pas gagné ce surnom aristocratique en remportant son premier titre de champion de Slovénie en 2020. La ville de Celje fut le siège d’une des plus grandes et puissantes familles nobles sur le territoire de la Slovénie actuelle, la Maison de Celje. Cette dynastie démarra vers 1125, avec les Seigneurs de Žovnek, et s’éteignit en 1456. Vassal des Habsbourg dès la fin du XIIIème siècle, la ville et son chateau tombèrent dans l’escarcelle de la famille en 1333. Puis, cette dernière fut élevée au rang comtale par l’empereur Louis IV à Munich en 1341, recevant le titre de Comte de Cylie ou Cilli dérivé du nom du château de Celje. En peu de temps, les comtes de Celje possédaient plus de 20 châteaux sur tout le territoire de la Slovénie moderne et au-delà grâce aux mariages de leurs filles. Avec l’acquisition de grands domaines dans les duchés contigus de Styrie et de Carinthie, dans la marche de la Carniole ainsi que dans les territoires de la Couronne hongroise (y compris la Croatie et la Slavonie ), leur influence s’accrut et ils devinrent l’une des familles les plus puissantes de la région. Leur dernier représentant, et également le plus puissant, le comte Ulrich II de Cilli, détenait environ 12 villes, 30 bourgs et 125 châteaux. Mais, souhaitant obtenir la régence de la Hongrie, de la Bohême et de l’Autriche puis de s’attribuer la couronne bosniaque, Ulrich II échoua dans toutes ses entreprises et se fit beaucoup d’ennemie. Il fut assassiné. La lignée masculine des comtes de Cilli s’éteignit avec la mort d’Ulrich II et, après une guerre de succession, tous leurs domaines et propriétés furent remis aux Habsbourg. Les couleurs des armes de la famille inspirèrent celles du blason de la ville, puis du club.

#380 – NK Olimpija Ljubljana : Zmaji

Les dragons. Cet animal mythique orne l’écusson du club comme celui de la ville. Ce symbole est si attaché à la ville que l’Olimpija n’était pas la seule équipe de Ljubljana à afficher le dragon dans ses armes (c’était par exemple le cas des anciens clubs du NK Ljubljana ou SK Ljubljana). Pourquoi un dragon pour Ljubljana ? Plusieurs légendes coexistent. Il y a longtemps, le Roi de la Colchide, Éétès, se vit offrir par Phrixos la toison d’un bélier ailé. Le Roi suspendit cette toison à un chêne et la fit garder notamment par un dragon. Sur les ordres de son oncle Pélias, le héros grec Jason et ses compagnons Argonautes volèrent au Roi, la Toison d’or. Cherchant à échapper à ses poursuivants, Jason et ses compagnons, au lieu de naviguer vers le sud pour rejoindre la mer Égée, prirent un mauvais chemin jusqu’à l’embouchure du Danube. Dans l’impossibilité de rebrousser chemin, ils continuèrent sur le Danube, puis la Sava et finalement la Ljubljanica. Entre l’actuelle Vrhnika et Ljubljana, les Argonautes trouvèrent un grand lac entouré d’un marais où vivait un dragon. Jason combattit ce terrible monstre des marais et finalement le tua. C’était le dragon de Ljubljana. Une autre histoire existe et paraît plus réaliste. Saint Georges fut désigné comme saint patron de la chapelle du château de Ljubljana, qui fut construit au Moyen-Age sur un lieu d’anciennes croyances. Le choix de Saint Georges était une métaphore. Il était souvent représenté lance à la main terrassant un dragon, d’après La Légende dorée, comme l’Eglise catholique « terrassait » les rites païens, avec ce château construit sur ce site. Quelques soit la bonne version, le dragon est devenu partie intégrante des armoiries de la ville de Ljubljana depuis la période baroque. Il incarne la force, le courage et la grandeur. Il est représenté sur le pont du Dragon à Ljubljana, sur les bâtiments de la ville ou encore sur les marches de la tour du château.