#1286 – Olympiakos Le Pirée : Ερυθρόλευκοι

Les rouge et blanc. L’Olympiakos, légende du football grec, naquit le 10 Mars 1925 par la fusion de deux clubs, Αθλητικός και Ποδοσφαιρικός Σύλλογος Πειραιώς (Association d’athlétisme et de football du Pirée) et Ομίλου Φιλάθλων Πειραιώς (Fan Club du Pirée). Ces deux associations avaient été fondées un an auparavant par des footballeurs provenant de deux clubs, Α.Π.Σ. Πειραιώς (Association du Pirée) et Ο.Φ. Πειραιώς (Union du Pirée). L’objectif était de pouvoir lutter face à l’hégémonique Association du Pirée, mais également les deux géants athéniens, le Panathinaïkos et l’AEK. Les fondateurs placèrent le club sous le symbolisme de l’olympisme, car les jeux antiques représentaient des idéaux de fair-play, de saine rivalité, de puissance et d’esprit sportif. Ainsi, sur proposition de Notis Kamperos, officier de haut rang de la marine grecque et co-fondateur, sponsor, premier vice-président et directeur de football de l’Olympiakos, le club adopta comme nom, Olympiakos, et comme emblème l’adolescent couronné de lauriers, qui symbolise le vainqueur des Jeux Olympiques.

Pour les couleurs, le choix se porta sur le rouge et blanc, associé sur le maillot en rayures verticales. Elles furent proposées par Giannis Andrianopoulos, un des 5 frères de la riche famille Andrianopoulos, qui jouèrent pour l’Olyampiakos. Ces couleurs avaient une signification : le rouge symbolise la passion pour la victoire et le blanc représente la pureté et la noble rivalité. Certains avancent que Giannis Andrianopoulos aimait le club Arsenal, qu’il avait découvert lors de ses études en Angleterre, et se serait donc inspiré de ses couleurs. Il est possible aussi qu’il se rappela le maillot rayé rouge et blanc de son premier club, l’Ο.Φ. Πειραιώς (Union du Pirée), qui était également un des prédécesseurs de l’Olympiakos.

#1194 – Bendel Insurance FC : the Benin Arsenal

L’Arsenal de Benin. Attention à ne pas tomber dans le piège facile de penser que l’on parle d’un club béninois. En réalité, Bendel Insurance est un club nigérian représentant la capitale de l’État d’Edo, Benin City. Cette ville se situe sur les bords de la rivière Bénin et fut également la capitale d’un Royaume puissant dénommé Royaume du Bénin. Ce royaume dura du XIIème siècle à 1897, année où il tomba face aux Britanniques. Le terme Benin serait la prononciation portugaise du mot itsekiri Ubinu, qui signifie « capitale de la royauté » et désignait Benin City.

Le football fut importé dans le pays au début du XXème siècle par les missionnaires et les colons britanniques, en particulier Frederick Baron Mulford, qui organisait régulièrement des matchs entre des jeunes britanniques et des locaux à Lagos. En 1945, la Fédération nigériane de football fut fondée pour organiser et superviser le sport dans le pays. Enfin, dans le but d’améliorer la qualité du football nigérian et de fournir un environnement compétitif pour le développement des talents locaux, la ligue professionnelle nigériane fut crée en 1972, rebaptisée Ligue professionnelle en 1990 et Premier League en 1993. Parmi les fondateurs, le club du Bendel Insurance, fondé la même année. De 1972 à 2008, Bendel Insurance joua dans l’élite nigériane et remporta deux titres en 1973 et en 1979. Mais, en 2008, la propriété du club fut disputée entre deux parties, ce qui affaiblit l’équipe qui termina à la dernière place et fut reléguée en fin de saison. Toutefois, avec ses 37 saisons sans discontinuées parmi l’élite, Bendel fut comparé au club anglais d’Arsenal qui est le recordman de présence consécutive au sein de l’élite anglaise. En effet, Arsenal évolue en première division anglaise depuis la saison 1919-1920, soit 99 saisons (à date), et devance largement le deuxième club à la plus grande longévité, Everton (1954-1955). Suite à sa relégation, le surnom retrouva un peu de consistance lors de la saison 2022-2023 lorsque le club réussit à ne pas perdre un match (18 matchs dont 8 victoires) dans la première partie de saison, rappelant ainsi les fameux invincibles d’Arsenal (#941).

#941 – Arsenal : the Invincibles

Les invincibles. Vous ne rêvez pas depuis quelques mois. Arsenal est bien en tête de la Premier League et apparaît désormais comme un prétendant sérieux au titre suprême. Cela faisait bien des années que l’équipe du Nord de Londres n’avait pas lutté face aux cadors des Manchester, de Liverpool et de Chelsea. Il y a 20 ans en arrière, alors dirigé par le flegmatique Arsène Wenger, Arsenal constituait pourtant une des équipes majeures de l’élite anglaise et remportait son dernier titre de champion en 2004, au terme d’une saison incroyable et dont la formation demeure connu sous le surnom des Invincibles.

Entre le 7 mai 2003 et le 16 octobre 2004, cette équipe enchaina 49 matchs sans défaite en championnat (avec 36 victoires et 13 matchs nuls). Cet exploit, Arsène Wenger, en avait déjà rêvé la saison précédente. A la recherche de la perfection, le manager français annonçait déjà la couleur dans la presse anglaise en Septembre 2002 « Arsenal can go unbeaten all season […] It’s not impossible as A.C. Milan once did it but I can’t see why it’s so shocking to say it. Do you think Manchester United, Liverpool or Chelsea don’t dream that as well? They’re exactly the same. They just don’t say it because they’re scared to look ridiculous, but nobody is ridiculous in this job as we know anything can happen. » (Arsenal peut être invaincu toute une saison […] Ce n’est pas impossible comme l’AC Milan l’a fait une fois (ndlr : saison 1991-1992, Milan remporta la Série A avec 0 défaites), mais je ne vois pas pourquoi c’est si choquant de le dire. Pensez-vous que Manchester United, Liverpool ou Chelsea n’en rêvent pas aussi ? Ils sont exactement les mêmes. Ils ne le disent pas parce qu’ils ont peur d’avoir l’air ridicule, mais personne n’est ridicule dans ce travail car nous savons que tout peut arriver). Néanmoins, pour l’exercice 2002-2003, Arsenal échoua dans la conquête du titre face à Manchester United et enregistrait 6 défaites. Les deux derniers matchs de la saison se soldèrent par deux victoires faciles (6-1 face à Southampton et 4-0 face à Sunderland) qui allaient en appeler d’autres. A l’aube du nouvel exercice, la concurrence se renforça. Le Chelsea, tout juste racheté par le milliardaire russe Abramovich, commença ses transferts records avec 120 millions d’euros investis sur Makelele, Verón, Duff, Crespo, Joe Cole et Mutu. A l’inverse, Manchester United misa sur une jeunesse dorée (Cristiano Ronaldo, Saha, Alan Smith, Djemba-Djemba, Bellion et Howard). Arsenal ajusta sa formation avec l’intégration de Lehmann, Reyes, Clichy, van Persie et Fàbregas tandis que Vieira et Pires prolongeaient leur aventure londonienne. Si l’inusable David Seaman qui approchait des 40 ans et avait joué 13 saisons pour le club, le quitta, l’équipe comptait encore dans ses rangs des piliers comme son capitaine Patrick Vieira, Martin Keown, Robert Pires, Freddie Ljungberg, Dennis Bergkamp, Ray Parlour, Sol Campbell et surtout la star de l’attaque, Thierry Henry.

Arsenal débuta la campagne avec style, enregistrant quatre victoires et un nul. Mais, dès le 21 Septembre 2003, la saison à peine commencée, Arsenal se déplaçait chez son rival de Manchester United. Ce fut le moment clé, peut-être le déclic que l’exploit était possible. Dominé tout au long du match, diminué par l’expulsion de Vieira 10 minutes avant la fin du match, Arsenal connut la chance du futur champion puisque Ruud van Nistelrooy vit son pénalty s’écraser sur la barre transversale à la dernière minute de la rencontre. Arsenal repartit avec le point du match nul et enchaîna les victoires par la suite (battant au passage Liverpool et Chelsea). Cette équipe était faite d’acier et rien ne semblait les empêcher d’être champion, réussissant des matchs accomplis et des victoires mémorables. Le 9 avril 2004, alors mené à domicile 2 buts à 1 par Liverpool, Henry et Pires renversèrent la vapeur en seconde période pour l’emporter 4 buts à 2. Arsenal conquit mathématiquement le titre lors du derby face à Tottenham. Certes, il se conclut par le score de 2 buts partout mais pour les fans d’Arsenal, ce nul eut une saveur particulière puisque l’équipe était sacrée sur le terrain de leur ennemie de Tottenham. Après ce gain, la formation ne se relâcha pas et finit le travail en restant invaincue sur les 4 derniers matchs de la saison. Pourtant, elle faillit gâcher la fête lors de la dernière échéance. Alors que les joueurs londoniens affrontaient Leicester City, déjà relégué en Championship, ce dernier était devant à la mi-temps. Néanmoins, Arsenal se réveilla lors de la seconde période et finit par l’emporter grâce à ses français Henry et Vieira. Arsenal parvenait alors à égaliser l’exploit réalisé en 1888-1889 par Preston North End d’être invaincu lors d’une saison complète de championnat (seulement Preston n’avait disputé que 22 matchs contre 38 pour Arsenal). Les gunners finirent meilleure attaque (73 buts) et meilleure défense (26 buts encaissés). Thierry Henry fut consacré meilleur buteur avec 30 goals, premier joueur d’Arsenal à atteindre ce chiffre depuis les 33 buts de Ronnie Rooke lors de l’exercice 1947-1948. Les reconnaissances individuels tombèrent également. Arsène Wenger reçut les titres de Manager de l’année par l’association des managers et par la ligue. Thierry Henry récupéra les 3 titres de meilleurs joueurs de la Premier League décernés respectivement par les journalistes, les fans et les joueurs. 6 joueurs d’Arsenal (Lauren, Ashley Cole, Sol Campbell, Patrick Vieira, Robert Pires, Thierry Henry) finirent dans l’équipe type. Enfin, le titre d’équipe la plus fair-play comme le titre des meilleurs fans échurent également à l’équipe londonienne.

Puis, le 22 août 2004, lors de la saison suivante, le record de Nottingham Forest de 42 matchs sans défaite qui durait depuis 26 ans, tomba après une victoire difficile contre Middlesbrough, à Highbury. En effet, l’équipe combla un déficit de 3-1 en marquant 3 buts en 10 minutes puis le dernier but à la dernière minute (score finale de 5-3). L’exploit ne s’arrêta pas là puisque les gunners remportèrent 6 nouveaux matchs et enregistrèrent un match nul. Toute belle histoire a une fin et celle d’Arsenal s’arrêta face à son eternal rival de United. Le 24 octobre 2004, Manchester battait Arsenal 2 buts à 0 dans son antre d’Old Trafford. La barre s’arrêta donc ce mythique chiffre de 49 matchs sans défaite.

Lors de cette magnifique saison 2003-2004, Arsenal ne snoba pas les autres compétitions. Certes, il ne les remporta pas mais son parcours fut plus qu’honorable. Ces campagnes permirent aussi de rassurer ses rivaux anglais qui purent enfin les battre. En FA Cup, Arsenal fut éliminé en demi-finale par Manchester United. En Ligue des Champions, ce fut au tour de Chelsea de mettre fin aux espoirs d’Arsenal en quart de finale. En Coupe de la Ligue, le parcours s’arrêta en demi-finale face à Middlesbrough.

Dans le livre d’Amy Lawrence, « Invicible », Arsène Wenger déclarait « C’est douloureux pour moi de regarder en arrière, car je suis toujours énormément focalisé sur le fait d’aller vers l’avant. C’était l’un de mes rêves, finir champion en étant invaincu. Et je veux encore le faire. ».

#859 – Deportivo Cali : los Verdiblancos

Les vert et blanc. Les raisons du choix de ces couleurs peuvent s’appuyer sur plusieurs histoires différentes mais aux racines communes. Le site du club, dans ses pages histoires, se garde bien de prendre une position entre ces différentes versions. Le Deportivo Cali fut fondé grâce aux frères Lalinde (Nazario, Juan Pablo et Fidel). Ces derniers avaient réalisé leurs études en Angleterre où ils avaient découvert et succombé aux charmes du football. De retour en Colombie et après plusieurs pourparlers, ils établirent le Cali Football Club le 23 septembre 1912. Dans les premières années d’existence, il y eut une scission qui mena à la création de deux équipes. L’une s’appelait le Cali FC A. L’autre Cali FC B. Les raisons de la scission ne sont pas claires. Une des versions avance que Gustavo Lotero prétendait au poste de gardien de but, dont le titulaire était l’italien Eduardo Goeta. Mais, en raison de sa petite taille (1,57 mètres), il n’obtint pas le poste et décida donc de créer une autre équipe.

L’équipe A évoluait dans un maillot composé d’une bande rouge et une autre blanche dans toutes les versions (copiée sur Arsenal d’après certaines sources, ce qui peut-être probable car les frères Lalinde auraient étudié à Londres). En revanche, les couleurs de l’équipe B varient selon les histoires. Pour l’une, le maillot était vert et blanc (les couleurs auraient été inspirés par celles de l’Irlande du Nord). Tandis que pour les autres, il était rouge et vert, accompagné d’un short blanc et de chaussettes noires. Les deux versions se rejoignent sur le fait qu’il était prévu une opposition entre les deux équipes afin de determiner laquelle représenterait la ville et le département dans les compétitions régionales. Le match eut lieu avec une victoire 3 buts à 1. Dans l’une des histoires, l’équipe B aurait été le vainqueur et ses couleurs vertes et blanches s’imposèrent. Toutefois, elles demeurent minoritaires et une grande majorité des sources reconnaissent plutôt une victoire de l’équipe A. A la fin des années 1930 et au début des années 1940, les deux équipes semblent disparaître et deux autres apparurent, Aire y Sol et Pingüinos. En 1945, elles fusionnèrent et donnèrent naissance au Deportivo Cali dont le maillot était vert et le short blanc.

#461 – Arsenal de Sarandí : el Arse

Il s’agit du diminutif du nom du club. Le nom officiel du club est Arsenal Fútbol Club, ce qui fait indéniablement penser au club anglais d’Arsenal Football Club. A Sarandí, le 11 janvier 1957, un groupe de jeunes hommes, emmené par les frères Héctor y Julio Humberto Grondona (qui avait été président de la fédération argentine), se réunit dans l’ancien bar « Las 3 FFF » pour fonder l’Arsenal Fútbol Club. Pour donner les meilleurs chances au club, ils le placèrent, par certains de ses symboles, sous l’aura de 4 grands clubs. Comme la plupart des fondateurs étaient des supporteurs des grands clubs du quartier voisin d’Avellaneda, à Buenos Aires, ils reprirent leurs couleurs. Le rouge pour le CA Independiente et le bleu ciel pour Racing Club. Pour la combinaison sur le maillot, ils s’inspirèrent d’un autre club populaire argentin, qui résida un temps dans le quartier de Sarandí, avant de retourner dans son aire d’origine de La Boca : River Plate. Ainsi, le maillot était bleu ciel barré d’une diagonale rouge. Enfin, pour le nom, ils pensèrent au club anglais d’Arsenal qui au début des années 50 connaissaient une belle période sur son territoire national. Arsenal remporta le championnat anglais en 1948 et 1953, ainsi que la Coupe d’Angleterre en 1950. En 1952, Arsenal faillit réussir le doublé, mais échoua d’un rien dans les deux compétitions (3ème à égalité avec Tottenham en championnat et finaliste contre Newcastle en FA Cup).

#247 – Independiente Santa Fe : los Cardenales

Les cardinaux. Plusieurs versions se rapportent à ce surnom mais ils font tous référence à la couleur rouge que les maillots du club arborent. Ainsi, ce maillot rappellerait le rouge des habits des cardinaux ou celui du plumage du Cardinal Rouge (sachant que cette oiseau tire son nom de la couleur rouge du plumage du mâle qui rappelle les vêtements rouges des cardinaux). Au final, tout revient aux cardinaux catholiques. Pourquoi le club joue en rouge et blanc ? Là aussi, il existe plusieurs versions. Une chose est sure, lors de son premier match, l’équipe évoluait avec un maillot bleu. Mais, la couleur souffrit au fil des lavages. Le club confectionna un nouvel uniforme en vert pour le remplacer. Mais, ces derniers se délavèrent également. Les supporteurs et l’un des fondateurs du club décidèrent de passer au rouge et blanc en référence au club anglais d’Arsenal. En mai 1942, Santa Fe fut invité à jouer dans la première division de la Ligue de Bogota. Il affronta alors la puissante équipe de l’Université, match auquel le club porta pour la première fois son maillot rouge à manches blanches. Il le remporta 7 buts à 3.

#141 – Newcastle United : the Magpies

Les pies. En observant le plumage noir et blanc de l’oiseau, on comprends très vite la raison de ce surnom puisque le club du nord de l’Angleterre évolue dans des maillots rayés blancs et noirs. Comme souvent, il ne s’agit pas des couleurs originels du club. Newcastle United naquit en 1892 de la fusion de deux clubs de la ville, Newcastle East End FC et Newcastle West End FC. Une fusion ? Plutôt une absorption de West End par East Eand. En effet, les deux clubs étaient rivaux mais West End connut des difficultés financières qui poussèrent les dirigeants à demander un rapprochement avec East End. Cette fusion se concrétisa donc en 1892. Si le club changea de nom pour United, afin de rappeler que les deux clubs étaient maintenant unis, la nouvelle institution garda pourtant les couleurs du vainqueur, East End, ie un maillot rouge et un short blanc (ou peut-être rayé). Les uniformes étaient chers et, si les membres des deux clubs souhaitaient s’unir et effacer leur vieille rivalité, les finances du clubs ne permettaient certainement pas d’achever cette union en changeant de couleur. Toutefois, lors de plusieurs matchs (notamment face à Liverpool ou Arsenal), les deux adversaires se retrouvaient à joueur sous les mêmes couleurs rouges, ce qui évidemment posait des difficultés d’organisation : une des deux équipes devaient trouver un kit de rechange (or, comme dit plus haut, les équipements étaient chers et les clubs n’avait pas plusieurs kits, et encore moins des maillots à domicile et d’autre pour jouer à l’extérieur – on ne parle donc même pas de version third). Il s’avéra qu’un jour de match, Newcastle trouva, comme rechange, un kit de maillots rayés noirs et blancs. On ne sait pas d’où provenait ce kit de rechange. Il semblerait que l’équipe junior jouait avec de tel maillot et l’équipe senior les emprunta. Il se pourrait aussi que Newcastle les avait empruntés à la ligue régionale du comté de Northumberland, auquel Newcastle était attaché. Au final, un passage permanent au noir et blanc suivit rapidement, très probablement pour réduire les conflits de maillots avec les équipes évoluant en rouge, et peut-être aussi afin d’apaiser les anciens supporteurs de West End qui ne se retrouvaient pas dans les couleurs de leur rival de East End. La décision fut donc prise en 1894, comme le révèle le procès-verbal de la réunion du club: « Il a été convenu que les couleurs du club devraient être changées des chemises rouges et des culottes blanches en chemises noires et blanches (rayures de deux pouces) et des culottes foncées ».

Mais pourquoi les maillots de rechange étaient de couleurs noire et blanche ? Là aussi, il existe de nombreuses versions. L’une d’elle se rattache au comté de Northumberland. Ce dernier possède un tartan officiel, également connu sous le nom de Shepherd Plaid ou Border Tartan. Il s’agit d’un tissage croisé à partir de laine de mouton noire et blanche non teinte, affichant au final des petits carreaux noirs et blancs. Une autre théorie remonte à la guerre civile anglaise et au marquis de Newcastle, William Cavendish, et à son régiment Whitecoats. Le régiment portait des manteaux de laine non teints (qu’ils juraient de teindre en rouge avec le sang de l’ennemi) et combattait sous la crête héraldique Cavendish, qui était principalement en noir et blanc. Enfin, une autre version implique une paire de pies qui nichait au stade de St James’ Park et fut « adoptée » par les joueurs de Newcastle. Cette version, qui n’est pas plus admise que les autres, pourrait boucler la boucle avec le surnom.

#134 – AC Sparta Prague : Rudí

Les rouges. Initialement, les joueurs du Sparta portaient des maillots noirs avec la lettre « S » brodée sur leur poitrine. Puis, pendant 2 ans, ils utilisaient un maillot à rayures noires et blanches. Finalement, en 1906 , un des membres du club, M. Petřík, revint d’un voyage en Angleterre. Outre-manche, il fut impressionné par le jeu d’Arsenal et décida de ramener un jeu de maillots du club. A l’époque, Arsenal évoluait dans ses couleurs originelles, ie avec des maillots de couleur groseille, une nuance sombre de rouge, avec un short blanc et des chaussettes rayées bleus et blancs. Le Sparta adopta alors ce nouveau maillot au rouge sombre. Mais, cette couleur n’était pas inconnue pour le club puisque, selon ses statuts de 1894, les dirigeants choisirent un drapeau pour le club de couleur bleu, jaune et rouge. Selon la tradition, le bleu, symbole de la vitesse, de l’athlétisme et des sports en général, fut associé au jaune et au rouge, couleurs de Prague, capitale royale. Selon une autre version, le choix du bleu aurait voulu symboliser l’Europe.

#83 – SC Braga : os Arsenalistas

Les « arsenalistes » car les maillots de Braga s’inspire de ceux du club anglais d’Arsenal, poitrine rouge et manches blanches. Avant la saison 1945-1946, le club jouait avec un maillot vert et blanc (dans le style de Blackburn, accompagné d’un short noir). La raison du changement diffère selon les versions mais il semble que le point commun était que le club voulait se distinguer du Sporting Portugal.

Selon la première version, le président José Antunes Guimarães, qui avait des relations d’affaires à Londres, était un fan d’Arsenal. Une autre version de l’histoire indique que József Szabó, l’entraîneur hongrois du club lors de la saison 1945-1946 et qui aimait le style de jeu d’Arsenal, aurait demandé au président de changer l’uniforme vert et blanc pour celui d’Arsenal. La légende raconte que József Szabó se rendit lui-même à Londres pour ramener un jeu de maillot d’Arsenal. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’équipe d’Arsenal était en pleine reconstruction (9 de ses joueurs décédèrent pendant le conflit). Mais, pendant les années 1920 et 1930, lorsque Szabó était footballeur, Arsenal connut une période dorée sous la houlette d’Herbert Chapman. Ce dernier modernisa les méthodes d’entrainement et de physiothérapie, ainsi que le style de jeu du club londonien, en renforçant la défense avec des milieux défensifs et en élargissant le jeux avec les latéraux. De plus, malgré une politique d’achat d’envergure, il développa également la formation. Ces changements conduisirent à la constitution des premiers titres d’Arsenal (5 titres de champion, 2 Coupes d’Angleterre, 5 Community Shield). Chapman fut également l’instaurateur du célèbre maillot d’Arsenal. Evoluant jusqu’en 1933 dans un maillot rouge foncé, Chapman, afin de distinguer l’équipe, introduisit les manches blanches et un rouge plus vif sur le torse. Une histoire rapporte que Chapman fut inspiré par un supporter dans les tribunes portant un pull sans manches rouge sur une chemise blanche. Une autre version indique que la création serait venu d’un échange entre Chapman et le célèbre caricaturiste Tom Webster. Mais, dans cette version, il existe également des sous-histoires. La plus simple avance que, lors d’une partie de golf, Chapman remarqua la tenue de Webster (un pull rouge sans manche sur une chemise blanche). Une autre crée un lien avec une autre équipe londonienne. Webster jouait une partie de golf avec le président de Chelsea, Claude Kirby, qui portait alors un pull bleu sans manche sur une chemise blanche. Webster suggéra à Kirby d’adopter la même tenue pour son club mais le manager de Chelsea refusa. Apprenant l’histoire, Chapman demanda alors à Webster de dessiner un croquis de cette idée pour son club d’Arsenal.

Braga changea ses kits vert et blanc pour des maillots rouges dans le style d’Arsenal lors de la saison 1945-1946 (pour l’équipe de réserve) et 1946-1947 (pour l’équipe principale). Cela porta chance au club puisqu’il accéda pour la première fois de son histoire à l’élite portugaise lors de la saison 1947-1948. D’autres surnoms dérivent également de cette histoire : Arsenalistas de Minho ou d’Arsenal de Minho (Minho étant l’ancien nom de la province où se situe Braga, tirant son nom de la rivière Minho).

#4 – Arsenal : Gunners

Gunners signifie les canonniers. Certes, le club a compté dans ses rangs un certain nombre de grands buteurs « canonniers » tels que Thierry Henry (228 buts), Ian Wright (185) et Cliff Bastin. (178) Mais, ce n’est pas la raison. Et à lire le nom du club, on comprend vite d’où vient ce surnom.

Avant d’animer le Nord de Londres, la vie du club se situait à l’Est de Londres, le long de la Tamise. En effet, il fut fondé en 1886 par des ouvriers de la manufacture d’armes, Royal Arsenal, située à Woolwich. Ce quartier était déjà intimement lié à l’armée avant la construction de l’arsenal puisqu’en 1512, le Roi Henri VIII y établit un chantier naval qui construisit son navire amiral « Henry Grâce à Dieu » puis de nombreux bâtiments de la Marine jusqu’à la fin du XIXème siècle. Fondé en 1671, le Royal Arsenal, qui s’étendait initialement sur 13 hectares, se limitait d’abord à être un lieu de stockage de la poudre et de munitions ainsi qu’un terrain d’essai de canons. Puis, en 1695, la première manufacture d’armes débuta son activité, qui comprenait la fabrication de poudre à canon, d’étuis d’obus et de cartouches. Puis, une fonderie fut ajoutée en 1717. En 1777, le site s’étendait sur 42 hectares et accueillait outre l’arsenal, une garnison et une académie militaire, qui formait les officiers de l’artillerie et du génie. En 1805, à la suggestion du Roi George III, l’ensemble du complexe prit le nom de Royal Arsenal. Avec les guerres du XIXème siècle (Napoléoniennes, Crimée, Coloniales), l’activité s’accrut et près de 5 000 personnes y travaillaient, dans les 3 usines d’artillerie. Il était alors l’un des plus grands dépôts militaires au monde et une usine d’armes sans équivalent. À son apogée, pendant la Première Guerre mondiale, le Royal Arsenal s’étirait sur 530 hectares et mille bâtiments et employait environ près de 80 000 personnes (plus 2 500 militaires). Dans l’entre-deux guerres, l’activité militaire commença à décliner et se tourna vers de la fabrication civile (locomotive) et, après la Seconde Guerre mondiale, la tendance se confirma, les usines fabriquant alors des wagons de chemin de fer puis métiers à tricoter. En 1967, l’usine ferma définitivement ses portes et le Ministère des Armées quitta les lieux en 1994.

Au XIXème siècle, les ouvriers effectuaient des journées de 12 heures, 13 jours sur 14. Naturellement, une solidarité naquit au sein de cette importante main d’oeuvre qui travaillait dans un lieu hautement surveillé et secret (l’Arsenal était entouré de hauts murs et de clôtures électriques, gardé par une police dédiée), ce qui renforçait leur lien. En 1868, 20 ouvriers formèrent une coopérative d’achat de produits alimentaires, la Royal Arsenal Co-operative Society. À partir de 1878, 2,5 % des bénéfices de la société furent consacrés à l’éducation et au début du XXème siècle, ses activités s’étendirent vers la promotion immobilière et la politique.

Outre l’organisation économique, les ouvriers voulurent aussi des loisirs et en 1886, ils formèrent un club de football initialement connu sous le nom de Dial Square, d’après les ateliers au cœur du complexe. Rebaptisé Royal Arsenal deux semaines plus tard (et également connu sous le nom de Woolwich Reds), le club entra dans la ligue de football professionnel sous le nom de Woolwich Arsenal en 1893 et ​​devint plus tard connu sous le nom d’Arsenal FC, après avoir déménagé dans le nord de Londres en 1913. Tout le club était lié à cette usine d’armement qui était reconnu pour l’excellence de ses canons. En 1888, le club adopta son premier écusson, qui était une copie des armes non officielles de l’arrondissement de Woolwich. Il se composait de trois canons en argent sur un fond écarlate. Résultat, le surnom fut vite trouvé.

Certains prétendent également que ce surnom provient du fait que les fans du club emmenaient des feux d’artifice aux matchs et les laissaient exploser. Disons plutôt que cette tradition renforça le surnom pour ceux qui avait oublié l’histoire du club.

Le terme a été détourné par les fans de Leeds dans les années 70 pour gooners qui dérive de goon, signifiant idiot.