#1249 – Central Coast Mariners : the Mariners

Les marins. La saison 2023-2024 marqua définitivement la main mise de l’équipe de Central Coast sur le football australien. En finale de la A-League, Central Coast surprit Melbourne Victory 3 buts à un (égalisation dans le temps additionnel et victoire en prolongation) quand la saison précédente, au même stade de la compétition, Central Coast détruisit l’autre club de Melbourne, City, par 6 buts à un. Magnifique exploit pour un club qui avait terminé à la dernière place du championnat par 4 fois entre 2016 et 2020. En outre, coincé entre deux grands villes, Sydney et Newcastle (qui ont des clubs en A-League), et ne comptant que sur une population (ou zone de chalandise) limitée (un peu plus de 300 000 personnes), la pérennité d’un tel club n’est jamais garantie. Mais, finalement, son modèle basé sur le développement de jeunes talents et son fort lien avec sa communauté, fait merveille en A-League.

Il s’agit également d’un club historique puisque il compte parmi les 8 clubs fondateurs de la A-League en 2004. Seul club à représenter une région et non une ville. Basé à Gosford, en Nouvelle-Galles du Sud, il est l’ambassadeur de Central Coast. Région bordant l’Océan Pacifique sur près de 80 km, elle englobe les principales voies navigables côtières telles que les estuaires de Brisbane Water et de Broken Bay, les lacs Tuggerah (un ensemble de trois lacs côtiers reliées entre eux), le lac Macquarie (plus grande lagune d’Australie) ainsi que le fleuve Hawkesbury. Avec plus de 173 kilomètres de voies navigables, la navigation de plaisance est un passe-temps populaire pour de nombreux habitants de la Côte Centrale et de nombreuses installations (quais, jetées publics, rampes de mise à l’eau …) ont été aménagées. Elle est également réputée pour abriter certains des meilleurs sites de pêche d’Australie. Enfin, cette région est bordée par 41 plages qui attirent des millions de visiteurs chaque année. Enfin, dernier lien avec l’eau qui explique le surnom de mariners, le premier colon européen. Les habitants aborigènes traditionnels de ces terres étaient le peuple Guringai de la nation Eora et le peuple Darkingung. Mais, en 1811, le gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, Lachlan Macquarie, accorda la première concession de terre de la région à William Nash, un ancien marin de la « First Fleet ». La « First Fleet » correspondait à la flotte de 11 navires britanniques qui emmenèrent les premiers colons et condamnés britanniques peuplés l’Australie.

Pour l’anecdote, quand entre 2016 et 2020, le club descendait profondément et durablement dans le bas du classement, certains commentateurs de renom réclamaient l’exclusion des Mariners de la ligue en raison de leurs performances. Pire, la chute en disgrâce avait été si importante que le terme mariners étaient devenus un sujet de blagues sur les réseaux sociaux et était utilisé comme surnom pour décrire la pire équipe d’autres sports.

#1217 – Western Sydney Wanderers FC : the Wanderers

Les vagabonds. Quand on crée une nouvelle franchise dans les nouveaux territoires du football, là où l’histoire trop jeune du pays ne facilite pas l’identité, les fondateurs accordent autant d’importance au projet sportif qu’à la construction du plan marketing. qui vise à bâtir une base de fans. En 2005 (à la création de la nouvelle ligue australienne, la A-League) et en 2008, des tentatives pour monter une franchise pour l’Ouest de Sydney se révélèrent infructueuses. La ville de Sydney était déjà représentée par le Sydney FC mais ce club s’adressait à l’Est de la cité. La population de la ville s’élevant à près de 5 millions et s’étendant sur un large territoire (environ 12 300 km2), Sydney avait donc de la place pour accueillir une seconde franchise.

En Avril 2012, le président de la fédération australienne annonça la création d’une nouvelle franchise pour Sydney, mais aucun bailleur de fonds ne se précipita pour soutenir le projet. La fédération n’en démordit pas et, pour recueillir l’adhésion de la communauté de l’Ouest de la ville, organisa des réunions où chacun pouvait exprimer ses idées sur les valeurs et la culture du club, le style de jeu, là où l’équipe devait jouer et les noms et couleurs. Après ces discussions, la fédération lança officiellement une enquête pour trouver le nom et les couleurs de la nouvelle franchise. Les choix se limitaient à Athletic, Wanderers, Strikers, Wolves et Rangers et au final, Wanderers l’emporta largement. Certes, il rappelle le nom de certains clubs anglais comme Wolverhampton et Bolton mais il était avant tout une référence au premier club de football en Australie, The Wanderers, qui évoluait justement dans l’Ouest de Sydney.

Le premier match de football en Australie se déroula au Parramatta Common (le futur stade de la nouvelle franchise) dans l’après-midi du samedi 14 août 1880. Les élèves de l’équipe de rugby First XV de la King’s School furent opposés à une autre formation qui allait devenir 5 jours plus tard The Wanderers.

Peut-être également que ce terme de wanderers (vagabonds) s’était inscrit dans l’inconscient collectif quand un club de l’Ouest de Sydney tenta d’obtenir une licence en A-League en 2008 (mais vainement) et qu’il se nommait rovers (autre terme pour désigner un vagabond).

#1145 – Melbourne Victory FC : Big V

Le grand V. Au début des années 2000, la ligue professionnelle de football, la NSL, connaissait un fort déclin avec la baisse des revenus du sponsoring et la fuite des meilleurs joueurs à l’étranger. La fédération australienne chercha alors à réorganiser le football professionnel dans le pays, en créant une nouvelle ligue (mais cette fois fermée), la A-League. La capitale de l’Etat de Victoria, 2ème agglomération urbaine du pays, ne pouvait pas ne pas être représentée et ce fut le projet porté par le consortium de Geoff Lord qui fut choisi. La nouvelle franchise prit le nom de Victory en l’honneur de l’Etat, ce nom étant en plus évocateur pour un club de sport. L’Etat avait été nommée ainsi en l’honneur de la célèbre Reine de Grande-Bretagne Victoria, en 1856.

La référence ne s’arrêta pas là et le symbolisme du club se reposa également sur d’autres images de l’Etat. La couleur bleu rappelait celle du blason de Victoria. Les armes, octroyées par le Roi de Grande-Bretagne Georges V en 1910, montrent sur un champ bleu, cinq étoiles d’argent (blanche) disposées pour représenter le Croix du Sud. Les armoiries dérivent directement du drapeau de l’Etat qui flotta pour la première fois en 1870. Ce dernier est une adaptation du Blue Ensign (pavillon bleu), un drapeau bleu avec, dans le coin supérieur gauche, l’Union Jack. Il est utilisé par la marine britannique, qui fut modifiée et adoptée par certaines organisations ou certains territoires liés du Commonweatlth. 

Le club de football s’inspira également d’une autre référence sportive de l’Etat, l’équipe de football australien (un sport autochtone proche du rugby, avec un peu plus de violence et de jeu au pied). Cette équipe représentait l’Etat de Victoria jusqu’en 1999 dans les compétitions interétatiques australiennes qu’elle domina pendant près de 100 ans. De 1899 à 1979, l’équipe de Victoria remporta 74 matchs sur 98 contre l’Australie du Sud et 50 sur 62 contre l’Australie de l’Ouest. L’équipe de l’Etat porta dès ses débuts vers 1870 régulièrement un maillot bleu marine et en 1908, un grand « V » blanc, initiale du nom de l’Etat, apparut pour la première fois sur la poitrine. Ce grand « V » blanc constitua l’identité et le synonyme de l’équipe et lui donna son surnom, big V. Pendant quelques saisons dans les années 1920, le V fut remplacé par un scapulaire blanc. A compter de la saison 2007, Melbourne Victory adopta le scapulaire blanc sur son maillot et son blason, renforçant son identité. Naturellement, le surnom big V s’imposa pour l’équipe de football, espérant récupérer le prestige de sa grande cousine.

#1123 – Macarthur FC : the Bulls

Les taureaux. La grande ville de Sydney comprend deux franchises en A-League. Depuis 2018, profitant du projet d’extension de la ligue, deux clubs, United for Macarthur et South West Sydney FC, s’unirent pour présenter un projet d’une nouvelle franchise, avec la volonté de représenter les quartiers du Sud-Ouest de Sydney. Le 15 mai 2019, la nouvelle entité annonça son nom, son logo et ses couleurs. Le club prit le nom de Macarthur FC, les couleurs noir et ocre et fut surnommé les Bulls, une tête de taureau apparaissant sur son blason.

Souhaitant s’ancrer dans sa zone de chalandise (le Sud-Ouest de Sydney), le club puisa dans les vieilles histoires de la région pour déterminer son symbolisme. Dans le pays aborigène des Dharawals, où se situe le club, l’ocre était utilisée pour les peintures, les dessins et les pochoirs à main sur les surfaces rocheuses. Le nom MacArthur provient directement de celui qui colonisa ses terres au XIXème siècle, le britannique John Macarthur, considéré comme le père de l’industrie lainière australienne. Or, MacArthur participa également à cette histoire de taureaux dans la région, origine du surnom. En 1788, les colons de Sydney importèrent du Cap un troupeau de vaches et de taureaux. 5 mois après leur débarquement, 2 taureaux et 4 vaches s’échappèrent de la colonie. En 1795, les autorités constatèrent que des bovins sauvages prospéraient au Sud-Ouest de Sydney, région qu’ils appelèrent alors Cowpastures (pâturages de vache). En 1801, le bétail sauvage comptait entre 500 et 600 têtes. En 1803, pour protéger le bétail sauvage, une autorisation du gouvernement était nécessaire pour entrer dans les Cowpastures et le bétail devint la propriété du gouvernement. Résultat, un an plus tard, on dénombrait entre 3 000 et 5 000 bovins sauvages dans les Cowpastures, avec une exploitation mesurée de cette ressource. Mais, bien alimentées en eau par la rivière Nepean, ces terres constituaient de beaux pâturages et attirèrent les convoitises de John Macarthur qui souhaitait lancer son élevage de moutons et sa production de laine. Il obtient 5 000 acres de terres. A partir de 1815, le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud mena une politique pour réduire le troupeau sauvage de bovins. En 1824, le bétail, qui avait été en grande partie apprivoisé, fut déplacé afin que John Macarthur puisse prendre possession de 10 400 acres de terre supplémentaire. Et les moutons remplacèrent les taureaux et les vaches … jusqu’au moment de réapparaître avec le club de football.

#1100 – Brisbane Roar FC : the Roar

Le rugissement. Surnom assez logique quand il s’agit du nom du club et que son écusson fait apparaître un lion. Les origines du club actuel remontent à 1957 et au club dénommé Hollandia-Inala Soccer Club fondé par des immigrants néerlandais. Durant 20 ans, ce dernier évolua sous ce nom, représentant la communauté hollandaise. Car, depuis le début de l’importation du football en Australie, il s’agit d’une pratique sportive des immigrants, les australiens d’origine anglo-saxonnes préférant se concentrer sur des sports australiens comme le football australien (un mélange de rugby et un peu de football). Les grecs, les italiens, les croates et les autres communautés créèrent ainsi leurs équipes de soccer. Mais, en dépassant leur simple rôle sportif (puisqu’ils étaient aussi un lieu d’entraide et de maintien de l’identité), ces derniers entretenaient la séparation entre les nouveaux arrivants et les australiens anglo-saxons et fournissaient des munitions aux politiciens pas favorables à l’immigration et « défenseurs de la culture australienne » . Ainsi, en 1970, un mouvement fut entrepris pour dé-ethniciser les clubs et cela passait par un changement de nom. Hollandia-Inala accéda à cette demande sans pour autant perdre totalement son identité. Ainsi, le club évoluait en orange et prit pour nom Brisbane Lions. Orange et Lion … deux des symboles des Pays-Bas. Puis, en 2004, les Lions obtinrent le droit de participer à la nouvelle A-League (la première ligue australienne) en opérant sous le nom de Queensland Roar (car Brisbane comptait un club de football australien dénommé Lions).

Le lion apparaît sur les armoiries du Royaume des Pays-Bas, un héritage de la Maison de Nassau et de la République des Provinces-Unies. Composées en 1815 et adaptées en 1907, elles représentent un lion d’or sur champ d’azur qui tient une épée et un faisceau de sept flèches. La Maison de Nassau, d’origine de la ville allemande de Nassau, remonte au XIème siècle et dès Dedo de Laurenbourg (1093-1117), l’un des premiers membres de la Maison, le blason était un lion sur fond azur. Du côté des Provinces-Unies (1579–1795), le lion était également son symbole. Constituée de 7 provinces (Hollande, Zélande, Overijssel, Frise, Groningue, Gueldre et Utrecht), la République se référa aux lions héraldiques de la Flandre (noir sur or), du Brabant (or sur noir) et le lion rouge sur or de la Hollande. Ces lions étaient répétés dans les armes de diverses maisons nobles des Pays-Bas.

#1036 – Newcastle Jets : the Jets

Les jets. Ici nous n’allons pas parlé d’un concurrent local du club saoudien de Newcastle United. Nous sommes à près de 17 000 km à vol d’oiseau du Nord de l’Angleterre, dans la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Comme souvent dans les pays éloignés de la culture football mais à tradition anglo-saxonne, les clubs ont vécu en fonction des naissances, évolutions et morts des ligues nationales (parfois fermées et/ou privées). En Australie, le championnat national vit le jour en 1977 sous le nom de National Soccer League (NSL). En 2004, la NSL laissa la place à la A-League, une ligue fermée regroupant des équipes australiennes et néo-zéalandaises. Avec ce transfert, beaucoup des anciennes équipes de la NSL disparurent pour voire renaître de leurs cendres de nouvelles franchises.

Au sein de la NSL, Newcastle était representé par les KB United entre 1981 et 1983 puis par les Breakers entre 1991 et 2000. Les Breakers perdirent leur licence à l’issue de la saison 1999-2000 et une nouvelle entité fut créé sous le nom de Newcastle United, pour défendre les couleurs de la cité dans la NSL. Lorsque la fraîche A-League fit son apparition, les dirigeants de United décidèrent de donner une nouvelle image au club pour accompagner cette naissance. Le nom fut donc changer en Newcastle Jets. Ce changement de nom permettait également de se différencier du club anglais. Les dirigeants n’eurent pas à chercher loin leur inspiration puisqu’ils prirent pour référence la base de l’armée de l’air australienne (RAAF) de Williamtown, située à seulement 20 kilomètres au nord de Newcastle. Cette base fut créée le 15 février 1941 pour assurer la protection du port et des installations de fabrication d’acier de la région de Hunter. Partageant ses infrastructures avec l’aéroport civil de Newcastle, la base abrite aujourd’hui les unités de commandement, opérationnelles et de soutien des composantes de combat ainsi que les éléments de commandement et de soutien de la surveillance aérienne (soit près d’une vingtaine d’escadrons) et constitue la première base d’entraînement des pilotes de chasse d’Australie. En août 2017, la base de Williamtown employait environ 3 500 personnes. A l’époque du changement de nom de l’équipe, les unités de la RAAF basées à Williamtown étaient principalement équipées de l’avion de chasse F/A-18 Hornet (fabriqué par McDonnell Douglas) dont 3 exemplaires ornent l’écusson des Jets depuis 2004.

#1016 – Perth Glory FC : Glory

La gloire (mais peut aussi signifier la splendeur). Bordant l’Océan Indien, la cité se situe dans l’Etat d’Australie-Occidentale, ie loin de la partie urbanisée et développée de l’Australie, à l’Est du pays. Résultat, Perth est plus proche des villes indonésiennes de Djakarta et Makassar que de Sydney et Brisbane. Cet isolement du reste de l’Australie l’avait souvent exclu des ligues sportives australiennes. D’ailleurs, certaines ligues étaient excessivement concentrées autour de certains pôles urbanistiques de l’Est. En 1977, la compétition majeure de rugby comptait des équipes situées uniquement dans la région de Sydney. Du côté du football australien, les franchises se condensaient sur l’aire de Melbourne. 10 ans plus tard, la ligue nationale de football incluait seulement trois villes (5 équipes de Sydney, 7 de Melbourne et 1 d’Adélaïde). Ainsi, les clubs de Perth se tournèrent vers d’autres horizons. Une sélection de football de l’Etat d’Australie Occidentale participa entre 1967 et 1970 à la Coupe Merdeka, compétition tenue en Malaisie. En 1994, les Perth Kangaroos intégrèrent la Premier League de Singapour, une compétition qui espérait être un précurseur d’une ligue plus large d’Asie du Sud-Est. Malgré d’excellents résultats, ce fut un échec commercial et la franchise Kangaroos s’effondra financièrement un an plus tard. En 1994, sentant la concurrence montée, la Fédération australienne de football annonça qu’une équipe de Perth serait admise dans la ligue nationale, Coca- Cola NSL, dès 1995. Toutefois, il fallut attendre le 13 Octobre 1996 pour qu’un groupe d’hommes d’affaires de la ville, emmené par Nick Tana, fonda Perth Glory.

Alors que les clubs se nommaient souvent United ou City (à la mode anglaise), ces entrepreneurs voulurent innover pour se distinguer en choisissant des couleurs étonnantes, violet et orange et pour le nom « Glory ». Le président de la Fédération, enthousiaste, déclara « It’s different, it’s new, it’s futuristic, it’s bold and it’s courageous. » (C’est différent, c’est nouveau, c’est futuriste, c’est audacieux et c’est courageux). Ce nom signifiait le prestige de l’équipe et la lumière qui l’accompagne. En premier lieu, les fondateurs voulaient un nom qui refléterait leur désir d’atteindre la grandeur et insuffler de la détermination aux joueurs. En second lieu, ce nom rendait hommage à la ville de Perth et à son soleil et ses lumières (soleil qui apparait dans l’écusson du club). Avec une moyenne de 8,8 heures d’ensoleillement par jour, ce qui équivaut à environ 3 200 heures d’ensoleillement et 138,7 jours clairs par an, Perth est connu comme la capitale d’Etat la plus ensoleillée d’Australie. D’ailleurs, en 1932, le quotidien West Australian décrivait Perth comme la City of Light (Ville lumière). Ce surnom se renforça en 1962. Cette année-là, John Glenn devint le premier Américain à orbiter autour de la Terre dans le vaisseau spatial Friendship 7. Le 20 février, il passa au-dessus de l’Australie et pour honorer son passage, les habitants de la ville de Perth allumèrent leurs lumières. Glen déclara alors « Just to my right I can see a big pattern of lights, apparently right on the coast. I can see the outline of a town and a very bright light just to the south of it » (Juste à ma droite, je peux voir un grand motif de lumières, apparemment juste sur la côte. Je peux voir le contour d’une ville et une lumière très brillante juste au sud de celle-ci). Perth s’éleva définitivement comme la ville lumière. Ainsi, les fondateurs espéraient avec ce symbolisme atteindre leur dernier but, participer au renouveau du football en Australie Occidentale.

#797 – Sydney FC : the Sky Blues

Les bleus ciels. Avant la création de la nouvelle ligue professionnelle de football, A-league, en 2005, Sydney était représenté dans les différents championnats australiens par des clubs de « quartier », souvent rattachés à une communauté d’immigrés. Par exemple, on retrouvait principalement les italiens au sein du Marconi Stallions FC, les grecs avec le Sydney Olympic FC, et les croates au Sydney United FC. D’autres structures existaient également comme Bankstown City Lions (Macédoniens), Bonnyrigg White Eagles (Serbes), Parramatta Eagles (Maltais) et St. George Saints FC (Hongrois). En 2005, la A-league apparaît avec la volonté de stabiliser et développer le football en Australie. Afin de consolider les bases des équipes, la Fédération Australienne appliqua la politique « one team per city » (une équipe par ville). La ligue régionale de Nouvelle-Galles du Sud, où se situe Sydney, coupa l’herbe sous le pied des initiatives privés et déposa un dossier pour créer une franchise à Sydney. Cette nouvelle équipe devait représenter Sydney et tout l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud pour s’assurer une large base de supporteurs. Il fallait donc se déconnecter des communautés ethniques et retenir pour la franchise des symboles de l’Etat. La ligue opta donc pour un maillot bleu ciel, couleur officielle de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Ce choix était conforté par le fait que, pour des raisons marketing, l’organisateur de la A-league encourageait à ce que chaque club ait une couleur bien identifiée et distincte des autres. Par ailleurs, des clubs d’autres sports de Nouvelle-Galles du Sud arborait également cette couleur (NSW Waratahs en rugby à XV, NSW Blues en cricket). Le choix du bleu ciel (sky blue pantone 291 exactement) comme couleur officielle de l’Etat n’est pas documenté. Elle est souvent associée avec le blanc et le bleu marine (comme pour le Sydney FC). Cette décision peut apparaître étonnante car finalement, dans le drapeau ou les armes de l’Etat, le bleu ciel n’apparaît pas.

#758 – Adelaide United FC : the Reds

Les rouges. Sans surprise, l’équipe d’Adélaïde, capitale de l’Etat d’Australie-Méridionale, évolue avec un kit intégralement rouge, depuis quasiment sa création. A l’issue de la saison 2002-2003, le club d’Adélaïde City se retira de la première ligue australienne (NSL), imitant son rival local, West Adelaide, qui avait pris la même décision en 1999, laissant alors la 5ème ville d’Australie et l’Etat d’Australie-Méridionale sans aucune équipe professionnelle de football. Gordon Pickard, un magnat de l’immobilier et l’un des hommes les plus riches d’Australie-Méridionale, fonda alors l’équipe d’Adelaide United en Septembre 2003 pour reprendre le flambeau et porter les espoirs de tout un peuple. Se voulant le représentant de l’Etat d’Australie-Méridionale et non seulement de la ville d’Adélaïde, l’équipe se pouvut des couleurs officielles de l’État d’Australie-Méridionale depuis le 25 novembre 1982, le rouge, le bleu et l’or (que l’on retrouve sur le swoosh de l’écusson). En 2005, l’A League remplaça la NSL comme plus haut niveau du football australien. Naturellement (et certainement pour des raisons marketing et faciliter le lancement de cette compétition), les clubs simplifièrent leurs uniformes. Ainsi, chacun opta pour des maillots presque unicolores et la couleur principale de chaque équipe était différente. Le choix d’Adelaide United se porta sur le rouge, première couleur de l’Etat, qui rappelle aussi la plante Swainsona formosa, qui se distingue par sa fleur rouge sang et qui fut choisie comme emblème de l’Etat d’Australie-Méridionale.

#88 – Bohemians Prague 1905 : Klokani

Les kangourous. Ce n’est pas vraiment un animal endémique de la Tchéquie ou de l’Europe Centrale. Pourtant, un kangourou empaillé se situe bien dans les bureaux du siège du club. En 1927, la fédération australienne cherchait à inviter des clubs européens pour affronter des équipes locales. Ils contactèrent le Slavia Prague et le Viktoria Žižkov qui déclinèrent car ils n’avaient pas en confiance dans l’organisation d’une si longue tournée (on parlait de 4 à 5 mois loin de leur base). Le Sparta avait quand à lui déjà d’autres engagements. Finalement, le Bohemians accepta et entame sa tournée le 6 Avril 1927.

Cette tournée constituait un défi sportif pour l’équipe pragoise mais était également un outil de promotion de la Tchécoslovaquie. Lors du discours du départ, il fut déclaré « Vaše výprava z pražského předměstí jest nejdelší cestou československých sportovců. Bude trvat téměř pět měsíců. A budete se bít za čest a vlajku nejen svého klubu, ale celého československého sportu, ba celého národa. A my doma pevně doufáme, že nás Vršovice nezklamou » (Votre expédition depuis la banlieue de Prague est le plus long voyage des athlètes tchécoslovaques. Cela prendra près de cinq mois. Et vous vous battrez pour l’honneur et le drapeau non seulement de votre club, mais de tout le sport tchécoslovaque, voire de toute la nation. Et chez nous, nous espérons fermement que Vršovice ne nous décevra pas). Ce n’est pas faux que beaucoup d’Australiens découvrirent ce pays d’Europe Centrale avec l’équipe des Bohemians. La tournée du club passa par les villes d’Adélaïde, Melbourne, Sydney, Newcastle et Brisbane et fut une réussite avec 19 matchs joués (notamment contre l’équipe nationale d’Australie et une sélection de l’armée britannique) pour un bilan de 14 victoires, 2 nuls et 3 défaites (90 buts marqués pour 48 encaissés).

Lors de leur passage à Brisbane, le 20 juin, l’équipe se vit confier un couple de kangourous par le ministre des Affaires publiques du Queensland qui souhaitait les offrir au Président Tchécoslovaque, TG Masaryk. Les joueurs les ramenèrent en Tchécoslovaquie et TG Masaryk les confia au Zoo de Prague (Vergers de Havlíček). Depuis, l’animal est l’emblème du club et s’affiche sur son écusson. Mais, cette tournée ne conduit pas seulement à adopter un nouvel emblème. En effet, avant de partir, le club se dénommait AFK Vršovice (nom d’un petit village près de Prague qui devint un quartier) depuis sa création en 1905. Conscient que ce nom serait imprononçable et que ce quartier de Prague serait insituable pour les australiens, les organes du club décidèrent de changer de nom avant la tournée pour AFK Bohemians. Le terme anglais Bohemians faisait référence à la Bohème, l’une des régions historique de la Tchéquie.