Grand-père, papy. Fondé le 2 Juin 1914, Ceará SC est le plus vieux club de l’Etat du Ceará. Facile alors d’imaginer que son surnom provient de son statut de doyen régional. Seulement une autre histoire est avancée par Aníbal Câmara Bonfim, l’un des fondateurs du club. Selon lui, des enfants venaient jouer sur le terrain du Ceará. Le président du club, Meton de Alencar Pinto, les accepta et les appela même meus netinhos (mes petits-enfants). Les enfants commencèrent alors à désigner le stade du Ceará comme lá no vovô (là-bas chez grand-père). Toutefois, selon le site du club, cette histoire n’est pas vraisemblable et le club base sa réflexion notamment sur un article paru le 19 Novembre 1936 dans le journal A Razão. Premièrement, dans cet article, le journaliste écrivit « do nosso mais velho quadro do Foot-ball, o veterano dos nossos clubs, o Vovô, como é conhecido o Ceará Sporting Club » (de notre plus ancienne équipe de football, le vétéran de nos clubs, Vovô, comme le Ceará Sporting Club est connu). Deuxièmement, étant donné que l’article date de 1936, cela suppose que l’histoire avec Meton de Alencar Pinto se serait déroulée avant 1936. Or, né en 1897, Meton de Alencar Pinto aurait qualifié des enfants de « petits-enfants » et lui de « grand-père » alors qu’il avait moins de 39 ans. Ceci d’autant plus que son fils ainé n’avait alors que 5 ans. En outre, ces jeunes joueurs étaient censés jouer sur le terrain du club. Or, le club n’acquerra le terrain de son siège actuel qu’en 1944. Il serait donc probable que Meton de Alencar Pinto joua avec ces enfants après 1944. S’il n’était plus président, il était encore un membre influent du club, en tant que mécène. En outre, il avait plus de 47 ans et sans être un grand-père, il pouvait apparaître comme vieux pour ces enfants. Surtout, le surnom Vovô était alors forcément connu et il était facile de pour ces enfants de l’attribuer à Meton de Alencar Pinto. Voilà donc que l’explication de l’ancienneté s’impose. En tout cas, ce surnom a donné naissance à la mascotte (un petit vieux) ainsi qu’à la marque de vêtement propre du club.
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#640 – Botafogo FR : Alvinegro
Les blanc et noir. Le choix des couleurs remonte aux origines du club. En 1904, durant un cours d’algèbre au Collège Alfredo Gomes, deux jeunes garçons du nom de Flávio Ramos et Emmanuel Sodré s’échangèrent des mots portant sur l’idée de fonder un nouveau club de football. Le professeur de mathématiques intercepta les messages et les réprimanda car ce n’était pas le moment le plus approprié pour des conversations de ce type. Toutefois, il les encouragea à créer ce nouveau club. Dans l’après-midi du 12 août 1904, le club du Botafogo FC fut fondé par un groupe d’écoliers âgés de 14 à 15 ans, dans une vieille maison en ruines de la Rua Conselheiro Gonzaga, à l’angle de Rua Humaitá et Largo dos Leões.
La première tenue du club était composée d’un maillot et un short blanc, accompagnés de chaussette orange. En 1906, Itamar Tavares, l’un des fondateurs du club, proposa de changer pour un maillot rayé verticalement de couleur noir et blanc. Itamar avait étudié en Italie et était alors devenu un supporteur de la Juventus. Les nouveaux maillots furent fabriquées en Angleterre par Benetfink & Co et furent inaugurés lors d’un match face à Fluminense, qui devint par la suite l’un des principaux rivaux de Botafogo. Pour compléter la tenue, les joueurs portèrent un short blanc et des chaussettes noires. Lors de la fusion en 1942 avec le club d’aviron du Club de Regatas Botafogo, la section football conserva son maillot rayé noir et blanc. En même temps, il n’y avait pas tant de différence avec les tenues des rameurs qui étaient intégralement noires. Ces derniers conservèrent également leur tenue. A partir de 1948 et pendant 7 ans, Botafogo commença à utiliser des shorts et des chaussettes blancs. Puis de 1954 à 1956, en raison du suicide du président du Brésil Getúlio Vargas, Botafogo portait à nouveau des bas et des chaussettes noirs. En 1957, les bas gris furent introduits.
Il faut savoir que le maillot de Botafogo est depuis très codifié. Selon les statuts du club, le nombre de rayures doit être compris entre sept et neuf. En outre, le maillot frappé du numéro 7 est mythique pour le peuple de Botafogo car de nombreux grands joueurs l’ont porté tels que Garrincha (dans les années 1960), Jairzinho, Rogério et Zequinha (dans les années 1970), Túlio Maravilha (dans les années 1990) et Dodô (dans les années 2000). Après un sondage auprès des supporteurs, en 2021, Botafogo nomma son nouveau programme de fidélité « Camisa 7 ».
#622 – EC Vitória : Rubro-Negro
Les rouge et noir. Fondé le 13 mai 1899, l’EC Vitória figure parmi les 5 plus anciens clubs du Brésil. Le club naquit à l’initiative des frères Artur et Artêmio Valente avec dix-sept autres jeunes. Issus d’une famille bourgeoise bahianaise, ils étudièrent en Angleterre et, à leur retour à Salvador de Bahia, ramenèrent dans leur bagage les nouveaux sports britanniques, en particulier le Cricket. Sauf qu’à la fin du XIXème siècle, à Salvador, le Cricket était une affaire réservée aux immigrés anglais qui ne laissaient au brésilien que le rôle de ramasseur de balles. Lassés de cette discrimination, les 19 jeunes se réunirent pour offrir aux brésiliens une association qui leur permettrait de pratiquer ce sport. L’assemblée constituante se déroula dans la maison des frères Valente, située dans le quartier Vitória. Se voulant un club pour les brésiliens, les membres fondateurs choisirent certains symboles pour le rappeler. Ainsi, pour le choix du nom, des suggestions patriotiques furent avancées telles que Club de Cricket Baiano ou le Club de Cricket Brasileiro. Finalement, Artêmio Valente opta pour le nom du quartier où tout le monde vivait, Vitória, en ajoutant un c pour y donner une consonnance anglaise : Victoria Cricket Club. La volonté nationaliste s’exprima autrement, dans le choix des couleurs puisque le vert et le jaune, couleurs principales du drapeau brésilien, furent retenus. Mais, des tissus de ces teintes étaient difficiles à trouver pour le club, aussi bien dans la garde-robe des ses joueurs que pour son intendant. Juvenal Teixeira suggéra alors les couleurs noir et blanche car il s’agissait de coloris très communs qu’il était facile de se procurer. En conséquence, en 1901, le noir et le blanc s’affichèrent sur le maillot de la première équipe de football du club (le club se concentrait d’abord sur le cricket puis s’ouvrit à d’autres sports comme l’aviron (1902), l’athlétisme (1905), le tennis (1906) et le tir sportif (1908)). Puis, 6 mois plus tard, le rouge remplaça le blanc. Ce changement aurait été proposé par le Dr Cesar Godinho Spínola, qui venait de Rio de Janeiro et était un ancien rameur du Flamengo (dont les couleurs sont le noir et le rouge). Il fut à l’initiative de l’ouverture de la section nautique du club.
#551 – EC Taubaté : Burro da Central
L’âne du centre. Ce surnom apparût en 1955 suite à une belle bourde du club. Il évoluait alors en 2ème division du championnat paulista. Le 1er Mai 1955, l’équipe remporta un match contre Comercial FC 6 buts à 3, victoire qui fut réduite à néant quelques jours après. La Fédération de football pauliste se rendit en effet compte que Taubaté avait fait rentrer en cours de match l’attaquant Alcino, qui n’avait pas été enregistré par la direction du club auprès de la fédération. Ayant pris connaissance de cette erreur, Comercial fit appel et la Fédération n’eut pas d’autre choix que d’annuler la victoire et les points acquis par Taubaté. Ce genre d’erreur administrative arrive parfois dans le football (en 1996, Paris faillit ne pas se qualifier face au Steaua pour une raison similaire. S’il n’avait pas rectifier le tir au match retour, le club de la capitale n’aurait pas accédé à la Ligue des Champions cette année-là. Comme quoi l’amateurisme ne se trouve pas uniquement dans les clubs brésiliens de seconde division).
Tout comme Paris, cette défaite sur tapis vert n’était pas sans conséquence pour Taubaté. Le tournoi de seconde division débuta en 1954 avec 19 équipes concourant dans 3 poules. A l’issue de cette phase, un nouveau championnat était organisé avec les deux premiers de chaque poule pour déterminer les équipes qui accéderaient à la première division. Après un investissement important dans l’équipe, Taubaté réalisa une première partie de championnat quasi-parfaite (15 points sur 20 possible) et s’imposa comme un candidat sérieux à la montée. La phase finale débuta contre Comercial le 1er mai 1955. La victoire 6-3 semblait donc idéal pour lancer la campagne d’accession de Taubaté … sans la négligence des dirigeants. Le journaliste Thomaz Mazzoni de Gazeta Esportiva caricatura le club sous la forme d’un âne. A côté de cette âne, deux personnage se moquaient de l’animal. L’un des personnages qualifia le club de Burro da Central tandis que l’autre déclarait « clube que ganha no campo e perde na secretaria é…burro » (un club qui gagne sur le terrain et perd au secrétariat est… idiot). Au final, Taubaté ne parvint pas à monter en première division. Malgré cet épisode tragique pour le club et l’ironie associée à l’âne, les supporteurs s’approprièrent le surnom. Enfin pas tous car certains racontent à leurs rejetons que l’origine du surnom est la présence d’ânes à côté du stade du club, que parfois on entendait braire lors des matchs.
Enfin, le terme Central ne vient pas de la localisation de la ville. Certes, Taubaté se situe à une position stratégique, quasiment au milieu des deux plus importantes villes du Brésil (Saõ Paulo et Rio de Janeiro), et entre l’océan Atlantique et les montagnes. Mais, ici, le journaliste faisait allusion à la compagnie de chemin de fer, Estrada de Ferro Central do Brasil, qui était l’un des principaux réseau ferré du Brésil, reliant les provinces de Rio de Janeiro, São Paulo et Minas Gerais. La gare de Taubaté était desservie par ce réseau.
#529 – Goiás EC : O Clube dos 33
Le club des 33. Comparativement aux autres États du Brésil, le football s’installa plus tardivement dans l’État de Goiás. Les deux premiers clubs de football fondés dans l’État le furent dans les villes desservies par le chemin de fer de Mogiana, soit la ville de Catalão et celle de Pires do Rio. Ainsi, le Clube Recreativo e Atlético Catalano apparut en 1931 et le Pires do Rio Futebol Clube en 1935. D’autres clubs émergèrent dans les années 30. En 1939, le besoin de structurer cet environnement sportif bouillonnant mais naissant se fit sentir et la fédération régionale de football fut créée. Dans ce mouvement, le Goiás EC se forma encore plus tardivement, le 6 avril 1943.
Sa naissance, poussée par les frères Carlos et Lino Barsi, se fit humblement, sur le trottoir, sous les lumières d’un vieux réverbère. D’autres clubs dans la ville de Goiás existaient déjà (Goiânia Esporte Clube (1936) et Atlético Clube Goianiense (1937)). Résultat, si sa naissance se fit sous un réverbère, les plus anciens clubs de la région faisaient de l’ombre à ce nouveau venu. Sans argent, au structure modeste, sans résultat sportif, Goiás était un petit club, qui n’attirait pas les foules. Ses rivaux commencèrent donc à le surnommer péjorativement O Clube dos 33 pour signifier que Goiás ne comptait que 33 supporteurs, les 33 fondateurs. Pendant ses 20 premières années d’existence, les seuls éclaires de génie de Goiás venaient de son attaquant Tão Segurado qui joua de 1954 à 1961 pour le club. En 1956, il réussit à terminer meilleur buteur du championnat de l’État avec 22 buts et dédia cette performance aux fameux « 33 fans » du club. Dix ans plus tard, Goiás remporta son premier titre et ainsi commença la saga qui ferait de lui aujourd’hui la plus grande équipe de football de l’État. Goiás fit alors du terme, qui était une plaisanterie, une fierté et le nombre 33 est un symbole fort du club.
#494 – AA Ponte Preta : Macacas
Les macaques. Le surnom ne paraît pas flatteur et pourtant il est porté avec fierté par le club et ses supporteurs. En fait, le club choisit volontairement ce singe comme mascotte, qui donna naissance au surnom. D’une part, il permit de se distinguer des autres mascottes habituelles qui reprenaient des animaux inspirant la puissance, tels que le lion et le tigre. D’autre part, cette mascotte était aussi un moyen de se moquer du racisme des adversaires. Club doyen du Brésil avec sa fondation en 1900, il est également celui qui a favorisé l’intégration des noirs dans le football. Au début du XXème siècle, le football était monopolisé par l’élite blanche, souvent récemment immigrée d’Europe. Leurs clubs avaient des règles qui interdisaient explicitement la présence de noirs. Ponte Preta était fondé par des étudiants qui jouaient dans un terrain vague avec des balles de chiffon. Parmi eux, Miguel do Carmo, un homme noir, né en 1885, 3 ans avant l’abolition de l’esclavage au Brésil. Fondateur, il fut surtout le premier footballeur noir au sein d’un club. Il évolué à Ponte Preta jusqu’en 1904 au moment de son transfert à Jundiaí. Comme la couleur de la peau n’était pas un élément différenciant pour le club, des historiens supposent que d’autres joueurs du club en 1900 étaient également noirs. En outre, le quartier de Ponte Preta où le club naquit était composé d’ouvriers et de cheminots, dont une grande partie étaient noirs. Ainsi, sur le terrain comme dans son stade, les noirs, mulâtres et blancs se côtoyaient sans distinction. Le club Ponte Preta joua un rôle fondamental dans l’affirmation de la démocratie raciale (une théorie qui défendait l’idée que le Brésil aurait échappé au problème des préjugés raciaux) qui marqua l’histoire brésilienne au début du XXème siècle. Mais, le racisme était bel et bien réel à cette époque. En effet, l’équipe était harcelé en raison de la forte présence de noirs et de mulâtres dans l’équipe et parmi les fans. Dans les stades où Ponte Preta se déplaçait, ses joueurs étaient régulièrement reçus par des cris de singes et de macaques. C’est ainsi que le club opta pour le singe comme symbole.
#469 – Clube do Remo : Leão Azul
Le lion bleu. Fondé le 5 février 1905, l’association reposa d’abord sur la pratique de l’aviron. Un des fondateurs, Raul Engelhard, qui avait étudié en Angleterre, proposa de s’inspirer pour le nom de celui du club d’aviron anglais, Rowing Club (Rowing signifiant aviron tout comme Remo en portugais) ainsi que reprendre les couleurs britanniques (bleu marine et blanc), pays dominant la discipline. Ainsi, depuis sa création, les joueurs du club évolue en bleu. En 1944, le club de São Cristóvão de Rio réalisa une tournée dans le Nord du Brésil. Il s’agissait d’une équipe forte, ayant terminé troisième du championnat Carioca en 1943 (l’un des championnats les plus réputés et relevés du pays). Sur le terrain, la différence était claire, São Cristóvão ne perdant aucun des matchs disputés face aux équipes de l’Etat du Pará (où se situe le Clube do Remo). Le 30 janvier, São Cristóvão affronta le Clube do Remo et s’inclina 1 but à zéro. Face à cet exploit retentissant, le lendemain, le journaliste Edgar Proença écrivit dans le journal O Estado do Pará « Como um verdadeiro Leão Azul de garras aduncas, o Clube do Remo foi a própria alma da cidade » (Comme un vrai Lion Bleu aux griffes crochues, le Clube do Remo était l’âme même de la ville). Pour le journaliste, les joueurs avait montré force et vigueur, à l’image d’un lion, pour remporter le match. La relation entre l’animal et le club est si grande qu’au bord de la pelouse du stade Evandro Almeida, il y a une statue d’un lion bleu. Le lion est désormais la mascotte du club.
De ce surnom, d’autres sont naturellement apparus tels que Leão de Antônio Baena (le club évolue dans le stade Evandro Almeida, dénommé aussi Baenão car il se situe rue Antônio Baena) et Leão da Amazônia (le club se situe à Bélem, une ville de l’estuaire de l’Amazone).
#447 – SC Fribourg : Breisgau-Brasilianer
Les brésiliens du Breisgau. Fribourg (dont le nom officiel est Fribourg en Brisgau) est la ville principale de la région historique du Brisgau, située dans le land de Bade-Wurtemberg, à 9.000 km du Brésil. S’il existe quelques « colonies » allemandes au Brésil, il n’y a en revanche pas de forte immigration brésilienne dans le Brisgau. Alors d’où vient cette comparaison avec le Brésil.
Lorsque le SC Fribourg, qui jusqu’alors n’avait joué qu’au niveau amateur, apparut en Bundesliga pour la première fois en 1993, il surprit les autres clubs ainsi que le public. Sous la houlette de son entraineur, Volker Finke, arrivé deux ans plus tôt, le SC Fribourg développa un jeu attrayant basé sur du pressing, couverture des espace, passes courtes et changements rapides de rythme. Lors d’une défaite face au Bayern Munich, Lothar Matthäus déclara « Die Freiburger haben mich tief beeindruckt » (Les fribourgeois m’ont profondément impressionné). Ainsi, au fil des matchs, ce style de jeu séduisit et l’équipe gagna alors ce surnom. La première partie de saison fut plutôt réussie, avec une onzième place à la trêve hivernal. Les matchs retours furent plus difficiles, le club échappant, au final, à la relégation au bénéfice de la différence du but. Toutefois, à noter une victoire 3 buts à 1 face à l’ogre munichois.
La saison suivante, le club réussit à atteindre la 3ème place à seulement trois points du champion, le Borussia Dortmund. Pendant 16 ans, Volker Finke dirigea l’équipe, lui donnant un esprit et un style de jeu particulier, même si le club connut des relégations. Ce style plutôt offensif trouva sa comparaison avec le Brésil, celui des années 1970-1990 qui fit tant rêvé les amateurs de football. Depuis, dès que le club connait des succès, développe du beau jeu, le surnom revient parmi les supporteurs.
#441 – Paysandu SC : Papão
Le papão est un personnage populaire au Portugal et au Brésil (ainsi que dans certaines régions espagnoles) similaire au père fouettard. Il s’agit d’un monstre mangeur d’enfants désobéissants. Les parents n’hésitent pas à dire à leurs enfants de suivre les consignes sinon le papão va venir les manger. Le terme papão dérive de papar qui signifie manger, dévorer. Comment est né ce surnom ? En 1948, le journaliste Everardo Guilhon, du journal A Vanguarda, créa la mascotte du club sous l’image d’un loup. Il s’inspira pour cela du surnom de l’équipe à l’époque qui était Escuadrão de Aço (Escadron d’Acier). Dans les années 40, le club avait gagné ce surnom car l’équipe dégageait une certaine force, inspirait la crainte qui lui avait permis de remporter de nombreux championnats régionaux (6 titres). Pour amplifier la peur que devait représenter cette mascotte, il l’appela bicho papão, en souvenir de sa mère qui lui disait quand il était jeune « dorme logo, pois lá vem o bicho-papão ! » (dors vite, car le père fouettard arrive). La mascotte comme le surnom furent immédiatement adoptés par les supporteurs.
A partir de ce surnom, d’autres furent créés : bicho papão naturellement. Mais également, papão da curuzu en référence au stade du club dont le surnom est curuzu, papão da Amazônia et papão do Norte, le club résidant à Belém do Pará, situé sur le delta de l’Amazone, au nord du pays.
#429 – Fortaleza EC : Tricolor do Pici
Les tricolores de Pici. Le club du Nord du pays arbore un blason et évolue dans un maillot à 3 couleurs : bleu, blanc et rouge. Au début du XXème siècle, certains membres la jeunesse privilégié de Fortaleza se rendaient en Europe pour achever leurs études. En revenant au pays, ils ramenèrent dans leurs bagages les nouveaux sports qui émergeaient en Europe tel que le football. En outre, ces étudiants répandaient la culture européenne au sein de la classe aisée de la ville. Ce fut le cas d’Alcides de Castro Santos. Il fit ses études notamment en France. A son retour à Fortaleza, en 1912, il ramena des ballons de foot et créa un premier club de football, dénommé Fortaleza Foot -Ball Club. Mais, le club ne vécut que quelques mois. Alcides persista et en 1915, participa à la fondation d’un nouveau club, Stella Foot-Ball Club. Le nom du club puisait déjà son origine en Europe car Stella était le nom d’un collège suisse où étudiaient les enfants de la haute société de Fortaleza. Une fois de plus, le club ne survécut pas à ces premières années d’existence. Le 18 Octobre 1918, Alcides remit cela, mais cette fois avec succès, en fondant le Fortaleza Sporting Club (qui deviendra le Fortaleza EC). Pour les couleurs, Alcides et les autres fondateurs décidèrent de rendre hommage au pays où ils firent leurs études (et dont la culture était fortement apprécié au Brésil). Ainsi, ils optèrent pour le tricolore français : bleu, blanc, rouge. Les dirigeants estimaient que le bleu symbolisait la noblesse, le blanc le respect et le rouge la lutte et le peuple. Le club s’enorgueillit que ces couleurs n’ont jamais changé depuis leur création. Fait rare au Brésil où beaucoup de clubs durent changer de couleurs en raison des difficultés d’obtention de certains tissus colorés ou de la décoloration des uniformes au fur et à mesure des lavages (cf. article #400 – CR do Flamengo et #23 – Grêmio Porto Alegre).
Pici est le nom du quartier où fut créé le club.
