#783 – The Strongest : Gualdinegro, Aurinegro

Les or et noir. Evidemment, ce surnom fait référence aux nuances de couleurs de la chemise du club. Le premier maillot du club de La Paz fut proposé par l’un des fondateurs, Víctor Manuel Franco, et confectionné par la mère d’un autre, Alberto Requena. Il était à rayures verticales noires et jaunes. En 1908, à la fondation du club, certains des membres venaient ou étaient supporteurs d’un club qui avait disparu l’année précédente, Thunder FC.

Ce dernier était populaire car il avait été créé pour affirmer l’identité bolivienne en affrontant les autres clubs de la capitale qui dépendaient de la communauté britannique. Le Thunder avait opté pour un maillot à rayures noires et jaunes disposées horizontalement. Pour le choix des couleurs, les fondateurs du Thunder avaient juste levé leurs yeux car, à cette époque, dans les parcs de la ville, qui leur servaient de terrain de jeu, le chardonneret appelé dans la capitale bolivienne Chayñita pullulait. Cet oiseau, dont le plumage est noir tacheté de jaune, est typique de la région puisqu’il ne vit que dans les hauts plateaux andins.

Les fondateurs de The Strongest changèrent en revanche le sens des rayures car un de leur ami qui étudiait en Allemagne leur avait partagé le maillot d’un club germanique qui possédait des rayures verticales jaunes et vertes. Au final, ces couleurs intercalées devaient représenter le jour et la nuit. Gualdo est un terme espagnol pour désigné un jaune avec une teinte dorée ou légèrement foncée, qui était autrefois obtenu à partir d’une herbe du même nom (de la famille des Résédas).

#767 – Club Bruges KV : Blauw en Zwart

Les bleu et noir, couleurs traditionnelles de l’équipe brugeoise depuis le début du XXème siècle. Les débuts du club sont toujours sujets à discussion mais il est certain que la nouvelle association résultat de la fusion de deux formations, le Brugsche Football Club et le FC Brugeois. Bruges était connu pour abriter une forte colonie anglaise qui importa naturellement le football dans la venise du nord. En 1891, le Brugsche Football Club fut fondé, avec une ambition identitaire pro-flamande : volonté de jouer que des matchs régionaux face à des équipes flamandes, un nom flamand et un maillot aux couleurs flamandes (noir et jaune). Mais, dès les premiers mois, des dissensions se firent sentir parmi les membres et les francophones partirent fonder un nouveau club, le FC Brugeois. Nom français, membre fondateur de la fédération belge (UBSSA) et participation au premier championnat belge, le FC Brugeois avait une tout autre ambition. L’équipe portait une tenue bleue claire traversée par une bande diagonale bleue foncée de la hanche gauche à l’épaule droite. Les difficultés rencontrées par les deux équipes les conduirent finalement en 1897 à se réunir. Le nom de FC Brugeois fut conservé. Quant aux couleurs, un mix fut choisi en reprenant le noir du Brugsche et le bleu du Brugeois.

#752 – Club de Regatas Vasco da Gama : Camisas Negras

Les chemises noires. Le maillot de Vasco da Gama est sujet à quelques débats au Brésil. En effet, malgré les efforts des équipes de marketing pour réinventer les équipements chaque année, les grandes équipes conservent leur maillot principal, au moins pour ce qui est des couleurs (car même la Juventus ou le FC Barcelone ont dû sacrifier leurs célèbres rayures aux sirènes trompeuses du merchandising). Pour Vasco, le maillot principal peut-être noire avec une bande blanche ou blanc avec une bande noire, chacun étant aussi important. Pourtant, leur surnom rappelle un de leur premier kit qui était alors intégralement noir.

Les membres du Vasco da Gama, à sa fondation en 1898, ne pratiquaient que l’aviron et reprirent donc les principaux symboles de la mer pour leur nouveau club : un amiral portugais pour nom (cf #194), la croix du Christ comme écusson (symbole des navires portugais) et un maillot devant rappeler les grandes heures des navigateurs. Pour son président-fondateur, Francisco Gonçalves Couto Junior, qui proposa ses couleurs, le noir symbolisait les tempêtes maritimes, les mers inconnues et les marins morts lors des grandes expéditions. La bande diagonale blanche représentait la lumière et les routes ouvertes par les grands navigateurs portugais.

Pour autant, ce ne fut pas le premier maillot choisi par la section football. En effet, cette dernière naquit au sein du club en 1915 en absorbant un club existant, Lusitânia Futebol Clube. Ces membres voulurent certainement se distinguer des rameurs, tout en respectant les symboles du nouveau club, et optèrent pour un maillot noir, avec le col et les poignets blancs. Dans la foulée, l’équipe s’installa petit à petit dans le gratin footballistique en battant les équipes de Rio telles que Flamengo, Fluminense, América et Botafogo. L’apogée fut la victoire en 1923, premier championnat carioca remporté, avec onze victoires, deux nuls et une défaite. Les journalistes surnommèrent alors le club camisas negras, en l’honneur de leur maillot.

Mais, peut-être pas uniquement car Vasco était également le porte-étendard des classes populaires, laborieuses et colorées du Nord de Rio. Alors que le football était réservé à une élite blanche qui vivait dans les quartiers Sud et étaient représentaient par Flamengo, Fluminense et Botafogo (América était du nord mais était le club des élites de Tijuca), Vasco était le premier club à puiser ses membres et ses supporteurs parmi les populations défavorisées et généralement métissées. Alors quand Vasco gagna ce premier championnat pour sa première participation, vexés, les grands clubs du Sud se retirèrent du championnat en 1924 pour créer une ligue concurrente. Mais, en 1925, face aux succès et à la popularité du Vasco, ils reculèrent et acceptèrent d’affronter de nouveau les pauvres mulâtres du Vasco. Ainsi, dans cette société raciste, cette épisode contribua à élargir l’accès de ce sport d’élite aux noirs et aux pauvres et marqua un tournant dans l’ère du professionnalisme dans le football brésilien. Aujourd’hui, cette réciprocité entre le maillot blanc et le maillot noir serait aussi le symbole de l’égalité des races prônées par le club.

#723 – GS Dóxa Dráma : Μαυραετοί

Les aigles noirs. Le football fit irruption dans la ville de Drama par l’intermédiaire de troupes britanniques stationnant dans la région à l’issue de la Première Guerre mondiale. Après un match entre les soldats et les habitants de la ville, l’idée de la création d’un club de football fit son chemin. En 1918, naquit le club sous le nom de Pileas (Pélée, le père d’Achille) qui devint un an plus tard Dóxa Dráma (Dóxa signifiant la gloire). Le premier écusson du club affichait un trefle où dans chaque pétale s’inscrivait une initiale du nom du club. Au début des années 1950, le trefle se transforma en aigle, qui devint alors le surnom du club. Mais, ni la date exacte de ce changement, ni ses raisons ne sont connues. La mention du noir rappelle la couleur du maillot (noir et blanc). Le choix du noir avait pour objectif de rendre hommage aux habitants de la ville, victime des guerres passées, en particulier des guerres balkaniques. La ville de Drama située dans la région de Macédoine-Orientale-et-Thrace souffrit de l’occupation des Ottamans puis surtout des Bulgares. Lors de la première guerre des Balkans d’octobre 1912 à juin 1913, Drama fut sous administration bulgare. Puis, en 1913, même si revendiquée par les Bulgares, la ville fut finalement rattachée à la Grèce et acceuillit de nombreux réfugiés grecs des régions avoisinantes. En 1916, pour la deuxième fois, les Bulgares envahirent la ville et toute la région du Nord-Est de la Grèce. Pendant ces deux années d’occupation, la population grecque fut persécutée et affamée, conduisant 4 000 Grecs de la région à mourir de faim et de maladie. Pour la ville de Drama, 1 965 personnes furent exilés vers des camps de concentration et des travaux forcés en Bulgarie, dont seulement 1 359 revinrent.

#722 – Hull City AFC : the Tigers

Les tigres. La fondation du club en juillet 1904 était trop tardive pour lui permettre de rejoindre une ligue officielle. Le club se contenta lors de sa première année d’existence à disputer des matchs amicaux. L’histoire officielle indique que lors du premier match, les joueurs portèrent un maillot blanc avec un short noir (ce que certains contestent). Toutefois, assez rapidement, l’équipe arbora son fameux maillot rayé noir et ambre, couleurs qu’elle affiche encore aujourd’hui (en 1935-1936 et en 1946-1947, le club porta exceptionnellement un maillot respectivement bleu foncé et bleu clair). Ces rayures ambre et noir inspirèrent un journaliste du Hull Daily Mail en 1905 qui surnomma pour la première fois les joueurs les tigres. A l’époque, le Rugby était roi dans la ville de Kingston upon Hull et les deux équipes rivales avaient pour surnom un animal. D’un côté, Hull FC était surnommé Airlie Birds (les oiseaux d’Airlie). De l’autre côté, l’Ouest de la ville supportait les robins (rouge-gorges) de Hull Kingston Rovers. Le journaliste du Hull Daily Mail trouva donc logique de comparer l’équipe de football avec un animal et les rayures du maillot rappelaient le tigre.

Le surnom est bien ancré désormais au point que le tigre s’imposa presque sur tous les symboles du club. Tout d’abord le maillot qui, lors de certaines saisons, pouvaient abandonner les célèbres rayures pour arborer le pelage du tigre ou être barré d’un coup de griffe. Sur le blason du club, la tête de tigre a également trouvé sa place. Après la Seconde Guerre mondiale, le nouveau propriétaire de Hull, Harold Needler, souhaita rebaptiser le club sous le nom de Kingston upon Hull AFC et adopter l’orange, le bleu et le blanc comme nouvelles couleurs. Il modifia également le blason traditionnel qui reprenait les armes de la ville en faisant, pour la première fois, afficher une tête de tigre. Le changement de nom ne se concrétisa pas et le manque de tissu ne permit pas d’adopter les nouvelles couleurs. Néanmoins, le blason fut lui définitivement entériné. En 1975, le College of Arms, une institution royale qui gère les armoiries et blasons, officialisa le tigre comme armes du club. Enfin, en Août 2013, à la surprise générale, le propriétaire du club, Assem Allam, annonça qu’il avait déposé une demande auprès de la fédération anglaise pour changer le nom en Hull Tigers. Malheureusement, ce choix n’avait pas pour objectif de rendre hommage à la longue histoire du club et était basé sur de basses considérations marketing (étendre la zone de chalandise aux Etats-Unis où les franchises se nommes ainsi et vers l’Asie où le tigre est chargé d’un fort symbolisme, se distinguer des autres clubs qui s’appelaient également City ainsi que « in marketing, the shorter the name the more powerful it is » (en marketing, plus un nom est court, plus puissant il est)). Les supporteurs s’opposèrent à cette proposition et scandaient dans le stade « City Till We Die » (City jusqu’à notre mort). Ce à quoi Assem Allam répondit violement « They can die as soon as they want » (Ils peuvent mourir dès qu’ils le veulent). Finalement, le 9 avril 2014, la fédération anglaise rejeta la demande de Assem Allam. D’autres décisions calamiteuses accentua le désamour entre les fans et Assem Allam et le club finit par être vendu en Janvier 2022 à un producteur turc.

#662 – PAOK Salonique : Ασπρόμαυροι

Les blanc et noir. En consultant l’article #118, le lecteur comprend que le PAOK naquit au sein de la communauté grecque venant de l’Empire Ottoman et installée à Salonique. Après 3 années de guerre, la Turquie parvint à repousser la Grèce hors de son territoire en 1922, évènement conduisant à la Megalê katastrophê (la Grande Catastrophe). En effet, ces pertes territoriales eurent pour conséquence l’émigration ou l’expulsion des communautés hellénistes de Turquie (soit 1 300 000 personnes), remplacées par 385 000 turcs qui vivaient alors en Grèce. Certains de ces grecques d’orient atterrirent à Salonique et se réunirent au sein d’association sportive et culturel. Ainsi, les clubs de l’AEK et du PAOK naquirent à Salonique, avec pour missions d’entretenir le lien au sein de cette communauté et avec sa culture, et reprirent les symbole de Constantinople pour rappeler leur origine (et celle de leurs membres). Comme le club athénien, l’AEK inscrivit dans son blason l’Aigle à deux têtes, symbole de l’Empire Byzantin (l’âge d’or de Constantinople et de la religion Orthodoxe) et celui du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Le PAOK opta lui pour deux couleurs symboliques : le blanc et le noir. Le noir signifiait le deuil du départ des populations et l’anéantissement de l’hellénisme d’Orient. Le blanc, en revanche, symbolisait l’espoir de renaissance. En 1928, le PAOK absorba l’AEK et conserva ses couleurs et l’aigle bicéphale de l’AEK.

#651 – CA Central Norte : los Azabaches

Les jais. Le jais est une pierre fine composée de restes fossiles de plantes. Sa caractéristique connue demeure sa couleur noire brillante, contenant souvent des reflets bleus métalliques, qui a donné l’expression « noir de jais ». Ce surnom est donc lié à la couleur historique du club, qui se retrouve sur son blason et son maillot, le noir. Ce choix de couleur résulte de l’origine des fondateurs. Le club fut fondé le 9 mars 1921 par des employés sportifs de la compagnie ferroviaire Ferrocarril Central Norte Argentino. Le Central était un club réservé exclusivement aux cheminots et dont le football était l’une des activités les plus pratiquées. Etant cheminots, les fondateurs choisirent le noir, couleur représentative de leur profession. Les locomotives étaient à vapeur et les cheminots maniaient du charbon, qui noircissait leur visage. Si au départ la couleur noire identifiait le lien avec les cheminots, avec le déclin du train à la fin des années 1980 et l’ouverture du club aux non-cheminots, le noir cessa d’avoir cette valeur et devint le symbole de la classe ouvrière, celle qui soutenait massivement le club.

#642 – GAIS : Makrillarna

Les maquereaux. Pour une ville portuaire, la référence à un poisson ne constitue pas une surprise. La pêche est une activité historique de la ville de Göteborg et, depuis 1910 et la construction du port de pêche, la criée de Göteborg est la plus grande criée au poisson de Suède. Comme beaucoup de pays des mers du Nord et Baltique, le hareng constitua la principale ressource jusqu’au début du XIXème siècle où sa pêche se réduisit quasiment à zéro. Pourtant, c’est un autre poisson qui prit la place du symbole pour le club, le maquereau (le maquereau commun pour être précis).

Le maquereau commun est une espèce qui privilégie les eaux froides et tempérées et est présent en mer du Nord et en mer Baltique. Abondant, le maquereau est pêché de manière industrielle, particulièrement en mer du Nord, en mer Baltique, en mer d’Irlande et en Manche. Malheureusement, la surpêche en mer du Nord a conduit à une forte diminution du stock depuis les années 1960.

Si le maquereau s’imposa pour les joueurs de GAIS, c’est plus en raison de son apparence que de l’activité économique qu’il représenta pour la ville. En effet, le maquereau commun est un poisson au corps fuselé, au dos bleu-vert, zébré de raies noires, tandis que son ventre présente des reflets blancs argentés. Or, les joueurs de GAIS portent un maillot rayé vert et noir, ainsi qu’un short et des chaussettes blancs. Une ressemblance frappante. Le choix de ces couleurs par les fondateurs du club n’est pas documenté. A noter tout de même que le maillot n’afficha pas toujours ces couleurs. En 1909, à un moment où le club connut une nouvelle naissance, les membres décidèrent d’opter pour une tenue intégralement noire. Leur motivation aurait été de choisir un équipement qui se salissent moins vite pour le laver moins souvent. Dans les années 1950, l’équipe évolua avec des maillots verts aux manches blanches et un pantalon blanc, dans un style Arsenalesque.

#640 – Botafogo FR : Alvinegro

Les blanc et noir. Le choix des couleurs remonte aux origines du club. En 1904, durant un cours d’algèbre au Collège Alfredo Gomes, deux jeunes garçons du nom de Flávio Ramos et Emmanuel Sodré s’échangèrent des mots portant sur l’idée de fonder un nouveau club de football. Le professeur de mathématiques intercepta les messages et les réprimanda car ce n’était pas le moment le plus approprié pour des conversations de ce type. Toutefois, il les encouragea à créer ce nouveau club. Dans l’après-midi du 12 août 1904, le club du Botafogo FC fut fondé par un groupe d’écoliers âgés de 14 à 15 ans, dans une vieille maison en ruines de la Rua Conselheiro Gonzaga, à l’angle de Rua Humaitá et Largo dos Leões.

La première tenue du club était composée d’un maillot et un short blanc, accompagnés de chaussette orange. En 1906, Itamar Tavares, l’un des fondateurs du club, proposa de changer pour un maillot rayé verticalement de couleur noir et blanc. Itamar avait étudié en Italie et était alors devenu un supporteur de la Juventus. Les nouveaux maillots furent fabriquées en Angleterre par Benetfink & Co et furent inaugurés lors d’un match face à Fluminense, qui devint par la suite l’un des principaux rivaux de Botafogo. Pour compléter la tenue, les joueurs portèrent un short blanc et des chaussettes noires. Lors de la fusion en 1942 avec le club d’aviron du Club de Regatas Botafogo, la section football conserva son maillot rayé noir et blanc. En même temps, il n’y avait pas tant de différence avec les tenues des rameurs qui étaient intégralement noires. Ces derniers conservèrent également leur tenue. A partir de 1948 et pendant 7 ans, Botafogo commença à utiliser des shorts et des chaussettes blancs. Puis de 1954 à 1956, en raison du suicide du président du Brésil Getúlio Vargas, Botafogo portait à nouveau des bas et des chaussettes noirs. En 1957, les bas gris furent introduits.

Il faut savoir que le maillot de Botafogo est depuis très codifié. Selon les statuts du club, le nombre de rayures doit être compris entre sept et neuf. En outre, le maillot frappé du numéro 7 est mythique pour le peuple de Botafogo car de nombreux grands joueurs l’ont porté tels que Garrincha (dans les années 1960), Jairzinho, Rogério et Zequinha (dans les années 1970), Túlio Maravilha (dans les années 1990) et Dodô (dans les années 2000). Après un sondage auprès des supporteurs, en 2021, Botafogo nomma son nouveau programme de fidélité « Camisa 7 ».

#622 – EC Vitória : Rubro-Negro

Les rouge et noir. Fondé le 13 mai 1899, l’EC Vitória figure parmi les 5 plus anciens clubs du Brésil. Le club naquit à l’initiative des frères Artur et Artêmio Valente avec dix-sept autres jeunes. Issus d’une famille bourgeoise bahianaise, ils étudièrent en Angleterre et, à leur retour à Salvador de Bahia, ramenèrent dans leur bagage les nouveaux sports britanniques, en particulier le Cricket. Sauf qu’à la fin du XIXème siècle, à Salvador, le Cricket était une affaire réservée aux immigrés anglais qui ne laissaient au brésilien que le rôle de ramasseur de balles. Lassés de cette discrimination, les 19 jeunes se réunirent pour offrir aux brésiliens une association qui leur permettrait de pratiquer ce sport. L’assemblée constituante se déroula dans la maison des frères Valente, située dans le quartier Vitória. Se voulant un club pour les brésiliens, les membres fondateurs choisirent certains symboles pour le rappeler. Ainsi, pour le choix du nom, des suggestions patriotiques furent avancées telles que Club de Cricket Baiano ou le Club de Cricket Brasileiro. Finalement, Artêmio Valente opta pour le nom du quartier où tout le monde vivait, Vitória, en ajoutant un c pour y donner une consonnance anglaise : Victoria Cricket Club. La volonté nationaliste s’exprima autrement, dans le choix des couleurs puisque le vert et le jaune, couleurs principales du drapeau brésilien, furent retenus. Mais, des tissus de ces teintes étaient difficiles à trouver pour le club, aussi bien dans la garde-robe des ses joueurs que pour son intendant. Juvenal Teixeira suggéra alors les couleurs noir et blanche car il s’agissait de coloris très communs qu’il était facile de se procurer. En conséquence, en 1901, le noir et le blanc s’affichèrent sur le maillot de la première équipe de football du club (le club se concentrait d’abord sur le cricket puis s’ouvrit à d’autres sports comme l’aviron (1902), l’athlétisme (1905), le tennis (1906) et le tir sportif (1908)). Puis, 6 mois plus tard, le rouge remplaça le blanc. Ce changement aurait été proposé par le Dr Cesar Godinho Spínola, qui venait de Rio de Janeiro et était un ancien rameur du Flamengo (dont les couleurs sont le noir et le rouge). Il fut à l’initiative de l’ouverture de la section nautique du club.