#1036 – Newcastle Jets : the Jets

Les jets. Ici nous n’allons pas parlé d’un concurrent local du club saoudien de Newcastle United. Nous sommes à près de 17 000 km à vol d’oiseau du Nord de l’Angleterre, dans la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Comme souvent dans les pays éloignés de la culture football mais à tradition anglo-saxonne, les clubs ont vécu en fonction des naissances, évolutions et morts des ligues nationales (parfois fermées et/ou privées). En Australie, le championnat national vit le jour en 1977 sous le nom de National Soccer League (NSL). En 2004, la NSL laissa la place à la A-League, une ligue fermée regroupant des équipes australiennes et néo-zéalandaises. Avec ce transfert, beaucoup des anciennes équipes de la NSL disparurent pour voire renaître de leurs cendres de nouvelles franchises.

Au sein de la NSL, Newcastle était representé par les KB United entre 1981 et 1983 puis par les Breakers entre 1991 et 2000. Les Breakers perdirent leur licence à l’issue de la saison 1999-2000 et une nouvelle entité fut créé sous le nom de Newcastle United, pour défendre les couleurs de la cité dans la NSL. Lorsque la fraîche A-League fit son apparition, les dirigeants de United décidèrent de donner une nouvelle image au club pour accompagner cette naissance. Le nom fut donc changer en Newcastle Jets. Ce changement de nom permettait également de se différencier du club anglais. Les dirigeants n’eurent pas à chercher loin leur inspiration puisqu’ils prirent pour référence la base de l’armée de l’air australienne (RAAF) de Williamtown, située à seulement 20 kilomètres au nord de Newcastle. Cette base fut créée le 15 février 1941 pour assurer la protection du port et des installations de fabrication d’acier de la région de Hunter. Partageant ses infrastructures avec l’aéroport civil de Newcastle, la base abrite aujourd’hui les unités de commandement, opérationnelles et de soutien des composantes de combat ainsi que les éléments de commandement et de soutien de la surveillance aérienne (soit près d’une vingtaine d’escadrons) et constitue la première base d’entraînement des pilotes de chasse d’Australie. En août 2017, la base de Williamtown employait environ 3 500 personnes. A l’époque du changement de nom de l’équipe, les unités de la RAAF basées à Williamtown étaient principalement équipées de l’avion de chasse F/A-18 Hornet (fabriqué par McDonnell Douglas) dont 3 exemplaires ornent l’écusson des Jets depuis 2004.

#1027 – SC Oțelul Galați : Oțelarii

Les sidérurgistes. Situé dans le sud-est de la Roumanie, Galați baigne sur la rive nord du Danube, à 80 km de la Mer Noire. Cette situation privilégiée, au carrefour des principales routes commerciales entre le Nord et le Sud de l’Europe et entre l’Europe et l’Asie mineure, a favorisé le commerce et le développement de la ville au fil des siècles. D’autant plus que son infrastructure portuaire constitue le plus grand port fluvial et maritime sur le Danube. L’activité de la ville a longtemps reposé sur la construction maritime.

En 1958, le gouvernement communiste souhaitait développer l’industrie lourde roumaine, en particulier une usine sidérurgique dans la partie orientale de la Roumanie, avec accès au Danube et à la mer Noire. Plusieurs localisations furent étudiés mais le dirigeant du pays, Gheorghe Gheorghiu-Dej, ayant des origines galates, imposa Galați. La construction du complexe débuta en juillet 1960 et il fut inauguré en 1966. Imposant site, 40 000 ouvriers y travaillaient en 1972. En 1988, la production attint son pic avec 8,2 millions de tonnes d’acier, l’entreprise devenant le plus grand producteur d’acier d’Europe du Sud-Est. L’entreprise fut le principal foyer de perte de l’Etat roumain qui fut contraint de la céder définitivement à Arcelor en 2001. A cette date, 27 000 personnes travaillaient encore sur le site pour une production descendue à 3,7 millions de tonnes. Le dégraissage se poursuivit avec en 2021 seulement 5 000 employés. Malgré cette baisse des effectifs, Liberty Galati (nom de l’usine qui fut rachetée à ArcelorMittal en 2019 par le fonds britannique Liberty House Group) demeure la plus grande aciérie de Roumanie, avec une capacité de production de 3 millions de tonnes d’acier par an et est un pilier de l’économie roumaine. Une étude de 2011 démontra que les deux tiers de la population de Galați travaillaient ou avaient travaillé dans l’usine ou ses fournisseurs.

Avant les années 1960, des clubs de football rattachés à des usines avaient déjà vu le jour tels que Metalosport en 1935 et Siderurgistul en 1955. Au début des années 1960, plusieurs clubs de la ville avaient disparu et la direction de l’usine prit la décision de promouvoir un nouveau club. En 1964, SC Oțelul Galați vit le jour, comme filiale de l’usine. Son nom intégrait Oțelul, qui signifie « acier » en Roumain. Le club quitta le giron de l’entreprise en 2003, racheté par un homme d’affaires local. Toutefois, Arcelor puis ArcelorMittal et enfin Liberty demeurèrent des sponsors principaux du club depuis 2003.

#1023 – Independiente Santa Fe : los Santafereños

Ne cherchez pas la ville de Santa Fe en Colombie car vous n’en trouverez pas. Le Santa Fe du club est le nom du district (et même d’une rue) de Bogota où le club prit ses quartiers. En 1939, le Gimnasio Moderno, un collège privée de la ville, fêtait ses 45 ans et pour l’occasion, un match de football fut organisé entre l’équipe de l’école et celle des anciens élèves de l’institution. Ce match encouragea les anciens étudiants à poursuivre la pratique du football et à se mesurer à d’autres équipes de la capitale colombienne issues de ses écoles et collèges. Les joueurs étaient pour la plupart des étudiants du Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario, une des plus anciennes universités de Colombie (fondation en 1653), qui se situait dans la quartier de Santa Fe. Ils se réunissaient donc à quelques encablures de l’Université au Café del Rhin, situé au passage Santa Fe. Etant donné ce lieu de rencontre, ils se faisaient déjà connaître sous le nom de los Santafereños.

Ce terme était assez utilisé pour désigner les habitants du district de Santa Fe, qui constitue le centre historique de la capital. La ville de Bogota fut fondée par Gonzalo Jiménez Quesada le 6 août 1538 sous le nom de Santa Fe de Bogotá, à l’endroit qui constitue aujourd’hui la célèbre Plaza de Bolívar, au cœur du district actuel de Santa Fe.

Au début de 1941, la recurrence des matchs et l’organisation qui en découlait ainsi que les oppositions que les jeunes pouvaient rencontrer du fait que leur pratique pouvait gêner le voisinage poussa l’équipe amatrice d’étudiants à se structurer en fondant officiellement un club qui s’inscrivit à l’Association Sportive de Bogota. Ce nouveau club ne pouvait pas prendre le nom connu de l’équipe précédente qui était « Ex-élèves du Gimnasio Moderno » ou « Santafereños ». Trop restrictif, pas assez symbolique au gout des fondateurs. Dans les statuts de fondation du club, il était inscrit « Dicho club tendrá un carácter meramente deportivo, sin perseguir lucro de ninguna especie » (Ledit club aura un caractère purement sportif, sans recherche de profit d’aucune sorte). En effet, les fondateurs voulaient un club dédié au football par conviction et non par appât du gain, un club portant un certain esprit romantique, hermétique à l’influence d’entreprises ou d’investisseurs. En cela, il apparaissait comme un club indépendant. En outre, les étudiants baignaient dans la nostalgie de l’indépendance colombienne. En effet, cœur historique de la ville, le quartier de Santa Fe regroupe un certain nombre de monuments et lieux, honorant l’indépendance du pays (Parque de la Independencia, construit en 1910 pour commémorer le premier centenaire de l’Indépendance, Parque Santander où se situe la statut de Francisco de Paula Santander, héros de l’Indépendance …). Toutefois, comme il existait déjà un club en Argentine du nom de CA Independiente, les fondateurs accolèrent au nom Independiente le nom du passage Santa Fe qui avait abrité les premières réunions du club.

#1016 – Perth Glory FC : Glory

La gloire (mais peut aussi signifier la splendeur). Bordant l’Océan Indien, la cité se situe dans l’Etat d’Australie-Occidentale, ie loin de la partie urbanisée et développée de l’Australie, à l’Est du pays. Résultat, Perth est plus proche des villes indonésiennes de Djakarta et Makassar que de Sydney et Brisbane. Cet isolement du reste de l’Australie l’avait souvent exclu des ligues sportives australiennes. D’ailleurs, certaines ligues étaient excessivement concentrées autour de certains pôles urbanistiques de l’Est. En 1977, la compétition majeure de rugby comptait des équipes situées uniquement dans la région de Sydney. Du côté du football australien, les franchises se condensaient sur l’aire de Melbourne. 10 ans plus tard, la ligue nationale de football incluait seulement trois villes (5 équipes de Sydney, 7 de Melbourne et 1 d’Adélaïde). Ainsi, les clubs de Perth se tournèrent vers d’autres horizons. Une sélection de football de l’Etat d’Australie Occidentale participa entre 1967 et 1970 à la Coupe Merdeka, compétition tenue en Malaisie. En 1994, les Perth Kangaroos intégrèrent la Premier League de Singapour, une compétition qui espérait être un précurseur d’une ligue plus large d’Asie du Sud-Est. Malgré d’excellents résultats, ce fut un échec commercial et la franchise Kangaroos s’effondra financièrement un an plus tard. En 1994, sentant la concurrence montée, la Fédération australienne de football annonça qu’une équipe de Perth serait admise dans la ligue nationale, Coca- Cola NSL, dès 1995. Toutefois, il fallut attendre le 13 Octobre 1996 pour qu’un groupe d’hommes d’affaires de la ville, emmené par Nick Tana, fonda Perth Glory.

Alors que les clubs se nommaient souvent United ou City (à la mode anglaise), ces entrepreneurs voulurent innover pour se distinguer en choisissant des couleurs étonnantes, violet et orange et pour le nom « Glory ». Le président de la Fédération, enthousiaste, déclara « It’s different, it’s new, it’s futuristic, it’s bold and it’s courageous. » (C’est différent, c’est nouveau, c’est futuriste, c’est audacieux et c’est courageux). Ce nom signifiait le prestige de l’équipe et la lumière qui l’accompagne. En premier lieu, les fondateurs voulaient un nom qui refléterait leur désir d’atteindre la grandeur et insuffler de la détermination aux joueurs. En second lieu, ce nom rendait hommage à la ville de Perth et à son soleil et ses lumières (soleil qui apparait dans l’écusson du club). Avec une moyenne de 8,8 heures d’ensoleillement par jour, ce qui équivaut à environ 3 200 heures d’ensoleillement et 138,7 jours clairs par an, Perth est connu comme la capitale d’Etat la plus ensoleillée d’Australie. D’ailleurs, en 1932, le quotidien West Australian décrivait Perth comme la City of Light (Ville lumière). Ce surnom se renforça en 1962. Cette année-là, John Glenn devint le premier Américain à orbiter autour de la Terre dans le vaisseau spatial Friendship 7. Le 20 février, il passa au-dessus de l’Australie et pour honorer son passage, les habitants de la ville de Perth allumèrent leurs lumières. Glen déclara alors « Just to my right I can see a big pattern of lights, apparently right on the coast. I can see the outline of a town and a very bright light just to the south of it » (Juste à ma droite, je peux voir un grand motif de lumières, apparemment juste sur la côte. Je peux voir le contour d’une ville et une lumière très brillante juste au sud de celle-ci). Perth s’éleva définitivement comme la ville lumière. Ainsi, les fondateurs espéraient avec ce symbolisme atteindre leur dernier but, participer au renouveau du football en Australie Occidentale.

#1015 – Gil Vicente FC : Gilistas

Dérivé du nom du club, il n’existe pourtant pas de ville qui s’appelle Gil Vicente au Portugal. En réalité, le club a prit pour nom celui d’un grand dramaturge portugais, considéré comme le premier. Revenons au début de l’histoire. Le club se situe à Barcelos, une municipalité du district de Braga, au Nord du Portugal. Au début du XXème siècle, le football s’implanta dans la cité et des premiers clubs apparurent (Barcellos Sporting Club ou União Barcellense). Le Gil Vicente FC fut fondé le 3 mai 1924 par un groupe de jeunes qui se réunissait régulièrement pour jouer au football sur le Largo do Teatro (aujourd’hui dénommé Largo Doutor Martins Lima). Comme le Largo do Teatro longeait le théâtre de la ville qui s’appelait Teatro Gil Vicente, les garçons nommèrent le club Gil Vicente FC.

Ouvert au public le 31 juillet 1903, le théâtre rend hommage au dramaturge Gil Vicente qui serait né à Barcelos. En réalité, sa naissance demeure un mystère, aussi bien pour la date (1465 est l’année communément admise) que le lieu (Barcelos étant concurrencé par Lisbonne et Guimarães). Sa vie fait l’objet de nombreuses versions. Sa première oeuvre « Auto da Visitação » (La Visitation), connue aussi sous le nom de « Monólogo do vaqueiro » (Monologue du vacher), date de 1502 et, donnée dans les appartements de la Reine Marie d’Aragon, est considérée comme l’acte de naissance du théâtre portugais. A cheval entre le Moyen Âge et la Renaissance, l’oeuvre vincentienne dépeint l’évolution de son temps, passant d’une époque où les hiérarchies et l’ordre social étaient rigides à une nouvelle société où l’ordre établi allait être remis en question et les arts s’épanouir. En 44 pièces, comme le fera Molière un siècle plus tard en France, il critiquait avec humour mais sévèrement les mœurs et principaux travers de son époque. Son chef-d’œuvre demeure la trilogie satirique « Auto da Barca do Inferno » (La Barque de l’Enfer – 1516), « Auto da Barca do Purgatório » (La Barque du Purgatoire – 1518) et « Auto da Barca da Glória » (La Barque de la Gloire – 1519). Outre son talent d’écriture, il serait également l’orfèvre qui réalisa le Custódia de Belém (Reliquaire de Belém). Il serait probablement mort en 1537.

#993 – CD Coronel Bolognesi : Bolo, el Coronel

Diminutifs du nom du club. Colonel Bolognesi, drôle de nom pour un club de la ville de Tacna mais qui s’explique par l’histoire de la province du même nom. Située à l’extrême sud du Pérou, Tacna est l’un des 25 départements qui composent le pays et est bordé à l’Est par la Bolivie et au Sud-Est par le Chili. Cette proximité avec d’autres pays rendit la région disputée. Entre 1879 et 1884, un conflit opposa d’un côté le Chili et de l’autre une coalition réunissant la Bolivie et le Pérou. Si la séparation entre le Chili et la Bolivie était un héritage des colonies espagnoles, la région minière et frontalière du désert d’Atacama était fortement disputée. Le Chili avait des ambitions expansionnistes qui s’étaient déjà exprimées par le passé. En 1879, suite à des décisions fiscales de la Bolivie, le Chili annexa la ville bolivienne d’Antofagasta. Le 1er Mars, la Bolivie, avec comme allié le Pérou, déclara la guerre au Chili. La guerre, dénommée « guerre du Pacifique », prit fin le 20 octobre 1883 par la victoire du Chili qui récupéra plusieurs territoires qui appartenaient au Pérou, dont la région de Tacna. Durant près de 50 ans, ces territoires perdus furent administrés et incorporés au Chili. Puis, sous l’égide des USA, une solution pacifique fut trouvée pour permettre la restitution de ces régions au Pérou entre 1925 et 1929.

Ainsi, le 28 août 1929, Tacna réintégra la nation péruvienne. A peine quelques mois après, le 18 octobre 1929, un groupe d’avocats et d’hommes d’affaires dont Fausto Gallirgos et Manuel Chepote, se réunirent pour fonder un club de football. Evidemment, dans ce contexte de retour dans le giron péruvien, les fondateurs souhaitaient au travers de leur association exprimer leur amour du pays, enfin retrouvé. Fausto Gallirgos proposa de prendre pour nom du club celui d’un héros national, qui défendit le pays pendant la guerre du Pacifique, Francisco Bolognesi. Francisco Bolognesi, né à Lima le 4 novembre 1816, était un soldat péruvien, ayant le grade de colonel. Après avoir fréquenté le séminaire et tenté une aventure entrepreneuriale, il débuta sa carrière militaire en 1853, en commandant en second un régiment de cavalerie. Il participa aux grands affrontements et batailles qui constituèrent les étapes de la construction du Pérou moderne comme la guerre civile (1856-1858) et la guerre péruano-équatorienne (1858-1860). Mais, son principal fait d’armes demeura ses combats lors de la guerre du Pacifique. Ainsi, il participa activement aux actions contre les forces chiliennes lors les batailles de San Francisco et de Tarapacá. Lors de cette dernière bataille, il combattit 10 heures durant bien qu’il avait une très forte fièvre. Enfin, le 3 avril 1880, Francisco Bolognesi prit le commandement du port d’Arica, assiégé par les forces chiliennes du général Manuel Baquedano. Il fit face avec ses hommes à des forces chiliennes bien supérieures en nombre et en puissance et promit alors de combattre « hasta quemar el último cartucho » (jusqu’à que la dernière cartouche soit brulée). Jetant toutes ses forces et malgré une bataille acharnée, Bolognesi mourut au combat et la ville tomba aux mains de l’armée chilienne. Son corps repose dans la crypte des héros de la guerre du Pacifique dans le cimetière Presbítero Maestro. En 1905, une statue en son hommage fut érigé à Lima. En 1951, il fut déclaré patron de l’armée du Pérou et élevé au rang de grand maréchal du Pérou en 1989. Face à une telle aura, gagné notamment pendant la guerre qui scella le sort de la région de Tacna, la proposition de Fausto Gallirgos fut immédiatement acceptée.

#987 – Diambars FC : Diambars

Les champions, les guerriers en wolof. Le sens du terme n’est pas celui de la guerre, de la compétition et la victoire potentiellement associée. Un diambar se dit d’une personne déterminée, qui ne baisse pas les bras, qui veut atteindre ses rêves. Cette rage de vaincre est pour lui-même car accompagnée d’humilité et de respect. Le nom du club a donc du sens, une signification chère et voulue par les 4 fondateurs du club (qui désignèrent spécifiquement le club ainsi). Dans les années 1990, le gardien international français Bernard Lama et le défenseur international béninois Jimmy Adjovi-Boco évoluaient au RC Lens et souhaitaient rendre à la jeunesse africaine ce que le football leur avait donné. Leur volonté était de créer une structure qui permettrait à la jeunesse africaine de s’éveiller par le football. Ainsi, cet institut ne devait pas être simplement une filière de formation d’excellence pour alimenter le football européen mais il devait offrir une formation sportive aux enfants tout en leur permettant d’avoir accès à un niveau d’éducation et de culture suffisant. Pour les deux compères, le centre devait aussi bien promouvoir des footballeurs professionnels que des avocats et des médecins.

Leur rêve prit forme en 2003 à Saly, à 80 km de la capitale sénégalaise, Dakar, avec l’aide de l’entrepreneur local Saer Seck et du milieu international français (d’origine sénégalaise) Patrick Vieira et co-financé par la région des Hauts-de-France, l’Etat français et le conseil général des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui, le centre compte plus d’une centaine d’élèves, 5 terrains synthétiques, un terrain en herbe, 2 terrains de basket … . Après avoir dominé les championnats régionaux, l’équipe première obtint le statut professionnel en 2009, remporta le championnat de 2ème division en 2011 et enfin toucha le graal, le titre national en 2013. L’institut multiplie les projets aussi bien sur le sol africain (Afrique du Sud) comme en France. Tous les élèves rêvent de suivre les pas d’Idrissa Gueye, le premier alumni à avoir signer un contrat professionnel en Europe et connaître une grande carrière (LOSC, Aston Villa, Everton, Paris). Et si l’objectif n’était pas d’être une usine à champion, une vingtaine de jeunes poursuivent aujourd’hui une carrière professionnelle en Europe et les autres possèdent une base de connaissances solide pour évoluer vers d’autres métiers. Tous se battent pour atteindre leurs rêves. Ce que voulaient Jimmy Adjovi-Boco et Bernard Lama au début des années 90.

#968 – Seattle Sounders FC : Sounders

Au pays du marketing roi, tout est réfléchi lors de la création d’une franchise, blason, couleur, nom … . Tous ces éléments doivent permettre de créer un lien d’identification entre le club et ses futurs fans. Bien que Seattle était une terre de football avec une vrai base de supporteurs, la ville de la Côte Ouest des Etats-Unis dut attendre 14 ans avant qu’une franchise puisse intégrer la MLS. Le nouveau club fut présenté le 7 avril 2008, avec le logo, les couleurs et le blason, au Space Needle, une tour d’observation considérée comme une icône de la ville (et qui apparaissait sur le logo). Côté couleurs, le choix se porta sur le Sounder Blue, qui était un rappel aux eaux bleus du Puget Sound (le détroit de Puget), un bras de mer de l’océan Pacifique. La 2ème couleur était le Rave Green, couleur des forêts avoisinantes (la ville est même surnommée The Emerald City (La cité émeraude) en raison des importantes forêts l’entourant). Enfin, la dernière couleur était Cascade Shale, représentant la chaîne montagneuse des Cascades à l’Est de Seattle.

Pour le nom, la direction se lança dans un référendum en ligne organisé entre le 27 et le 31 mars 2008. 3 noms furent soumis aux fans : Seattle FC, Seattle Republic et Seattle Alliance. La liste déçut les supporteurs car elle n’incluait pas le nom de la première équipe professionnelle de la ville, les Seattle Sounders. Don Graber, le commissaire de la MLS déclarait « I have great respect for the Sounders and the club’s history » (J’ai un grand respect pour les Sounders et l’histoire du club) mais le copropriétaire et directeur général de la nouvelle franchise, Adrian Hanauer, compléta « We just felt like it was a new time, new league » (Nous avions juste l’impression que c’était une nouvelle époque, une nouvelle ligue). Mais, face à la grande déception des fans, une case vide fut rajoutée, offrant la possibilité aux votants de suggérer n’importe quel nom. Finalement, sur les 14 500 votes reçus, une grande majorité, 49% des bulletins, exprima la volonté de nommer l’équipe Sounders. La direction se rangeât à ce choix qui respecter la tradition, Hanauer reconnaissant « The team playing at the highest level in our region has always been called Sounders » (L’équipe qui joue au plus haut niveau dans notre région s’est toujours appelée Sounders).

De 1973 à 1983, dans la première tentative de ligue professionnelle américaine (la NASL), les Sounders représentèrent Seattle. La franchise fut 2 fois finalistes et marqua les habitants de la ville au point qu’ils avaient envi d’un revival. A la fin de la NASL, une nouvelle franchise à Seattle s’installa pour évoluer dans les ligues mineures de soccer qui reprit également le nom Sounders jusqu’en 2007. Ainsi, de 1973 à 2007, le nom Sounders s’était bien établi dans les esprits des amateurs de football à Seattle. Il était donc évident que la nouvelle franchise devait exploiter ce capital, cet héritage. En 1973, le choix du nom de l’équipe s’était également déroulé au travers d’un sondage. En janvier 1974, une liste restreinte de six noms fut proposée (Cascades, Evergreens, Mariners, Schooners, Sockeyes et Sounders). Le vainqueur fut donc Sounders, après avoir recueilli 32% des 3 735 votes exprimés. Sounders faisait référence au Puget Sound (le détroit de Puget).

#959 – CDU César Vallejo : los Poetas

Les poètes. Le club est l’émanation sportive de l’Université César Vallejo. Cette dernière naquit le 12 Novembre 1991 dans la ville de Trujillo de la volonté de l’ingénieur César Acuña Peralta qui voulait améliorer l’offre éducative péruvienne. Elle comptait alors 58 élèves. 20 ans après, l’Université avait déjà des antennes dans 5 villes du pays et près de 100 000 étudiants. Aujourd’hui, elle fait parti des 10 meilleurs universités du pays avec plus de 150 000 étudiants et 12 campus. Cette progression rapide se transmit aussi aux résultats de l’équipe de football. Fondée en 1996, l’équipe de football atteignit la première division péruvienne, seulement 7 ans après sa création.

Le club prit le nom de l’Université qui porte celui du poète péruvien César Vallejo. César Abraham Vallejo, né à Santiago de Chuco, le 16 mars 1892, est considéré comme l’un des écrivains latino-américains les plus importants du XXème siècle et comme le plus grand représentant de la littérature péruvienne. Né dans une famille pauvre dans ce petit village des Andes péruviennes, il entra en 1913 à l’Universidad Nacional dans la ville de Trujillo, où il réalisa une thèse sur le romantisme dans la poésie castillane. Puis, il poursuivit ses études à Lima avant de voyager à partir de 1923 dans les capitales européennes, à Madrid, Moscou, Budapest, Bruxelles, Berlin et enfin Paris, où il mourut en 1938. S’exprimant pratiquement dans tous les genres littéraires (poésies, romans, nouvelles, pièces théâtrales et essais), il fit connaître son génie avec ses recueils de poèmes « Los heraldos negros » (1918) et « Trilce » (1922). Il est aussi communément admis que c’est dans sa poésie que son talent s’exprima le mieux et que son oeuvre atteint ses plus hauts sommets. C’est certainement sa grande réputation et son passage à Trujillo qui conduit César Acuña Peralta à prendre le nom du célèbre poète pour représenter son nouveau et innovant projet éducatif. Résultat, en portant le nom du poète, les joueurs héritèrent de ce surnom.

#948 – FC Montana : Славата

La gloire. Le club a une longue histoire (on verra un peu plus loin que sa date de naissance exact est débattue mais en tout état de cause le club a au moins 75 ans) mais son palmarès ne parvient pas à expliquer son surnom. En effet, la vitrine des trophées demeure bien vide et les rares titres apparurent il y a moins d’une quinzaine d’année. On y trouve une simple finale de Coupe de Bulgarie lors de la saison 2015-2016 (face au CSKA Sofia) ainsi que des titres de champion de deuxième division (2008-2009 et 2014-2015). Ce n’est pas avec ce palmarès famélique qu’on se constitue une renommée de champion.

Le club affirme qu’il naquit le 20 mars 1921 par la fusion de plusieurs clubs et organisations sportives amateurs de la ville de Montana. Pour autant, le club comme d’autres sources rappellent que si le club provient bien de la fusion de plusieurs associations, cette opération se déroula plutôt après la seconde guerre mondiale. En 1946, 3 clubs de la ville, dénommés Ботев (Botev), Юнак (Yunak) et le Спартак (Spartak), fusionnèrent et créèrent ЮБС 45 (YBS 45 – Yunak-Botev-Spartak). Un an plus tard, le 20 mars 1947, le YBS 45 s’unit avec 3 autres organisations pour donner naissance au Христо Михайлов (Hristo Mihaïlov), du nom du militant qui dirigeait le parti communiste locale quand eut lieu l’insurrection du 23 septembre 1923 et qui mourut en 1944 après avoir dirigé l’armée populaire de libération des insurgés (НОВА). Choix de nom judicieux car, dans une Bulgarie désormais communiste, un héros révolutionnaire local était un élément fédérateur pour la population comme bien vu par les autorités. En outre, depuis 1945, les communistes bulgares avaient rebaptisé la ville du nom de Mihaïlovgrad (ville de Mihaïlov). À l’automne 1949, sous l’influence de la vie politique du pays, de nouvelles organisations virent le jour et finalement fusionnèrent avec Христо Михайлов pour un nouveau club dénommé Септември (Septembre). Le mois faisait référence au soulèvement de 1923 qui avait donc été mené à Montana par Hristo Mihaïlov. 4 ans plus tard, le nom fut de nouveau modifié avec l’ajout de слава (qui se prononce Slava et donna le terme Славата qui signifie gloire). Avec la fin du régime communiste au début des années 1990, un vent nouveau balaya tous les symboles passés. Dans le football bulgare, cela se traduisit par plusieurs changements dont la modification des noms des équipes qui avaient une connotation trop rouge. En 1990, Септември слава changea pour ФК Монтана (FC Montana), revenant au nom antique de la ville (Castra ad Montanesium), qui fut officialisé en 1993 (Mihaïlovgrad redevint Montana par décret présidentiel). Seulement, le nom слава était bien trop ancré dans la population pour qu’il disparaisse purement et simplement et ainsi il donna le surnom de l’équipe.