Ce surnom est simplement le nom d’une marque de glace. En effet, dans les années 1940, le stade du club, situé à l’intersection des avenues Mariscal Lopez et General Santos à Asuncion, était rudimentaire. Sans mur d’enceinte, les spectateurs pouvaient regarder le match de l’extérieur du stade sans avoir à payer de billets. Cette perte de recettes ne convenaient évidemment pas à la direction du club, qui chercha alors une alternative. Un des membres du club possédait une usine de glace, dénommée Helados Kelito. Il offrit au club une clôture composée de barrière en laiton, sur lesquels le nom de sa marque de crème glace apparaissait. Cette structure précaire fut d’abord un support de promotion pour ce partenaire mais au fil du temps, elle était devenu un signe distinctif du stade et de son club résident, au point que le stade commença à être surnommé el Kelito. Malgré la construction et le déménagement dans un nouveau stade, le terme el Kelito était devenu populaire dans le milieu du football et, au fil du temps, il s’apparenta plus au club de River Plate qu’au stade lui-même. En 2016, le président du club se permit un jeu de mot après une victoire contre Sol de América en déclarant « El helado derritió al sol » (la glace a fait fondre le soleil).
Étiquette : Stade/Infrastructure
#522 – Fulham FC : the Cottagers
Ce surnom est dérivé du nom du stade, Craven Cottage, où évolue le club londonien de Fulham depuis 1896. Fondé en 1879, Fulham est l’un des plus anciens clubs professionnels de football de Londres. Comme la plupart des jeunes clubs de l’époque, Fulham eut une existence nomade à ses débuts. L’équipe joua sur une pléthore de terrains, souvent à peine aménagés au sud et au nord de la Tamise : Star Road (1879-1883) près d’Earls Court, Eel Brook Common (1883-1884), Lillie Road (1884-1885), Putney Lower Common (1885-1886), Ranelagh House (1886-1888), Barn Elms (1888-1889), Parsons Green (1889-1891), Half Moon (1891-1895), Cpt. James Field (1895-1896). Puis, enfin, le 10 Octobre 1896, le club investit Craven Cottage pour quasiment plus jamais le quitter. Avec ce nombre de déménagement, Fulham est l’un des clubs ayant occupé le plus de stade en Angleterre (seul QPR les dépasse).
D’une capacité de près de 20.000 places, situé au bord de la Tamise au sud ouest de la capitale, Craven Cottage présente un charme so British, à l’opposé des stades modernes, designés, aseptisés qui fleurissent en Premier League comme ailleurs. Pas d’hotels, de centres commerciaux qui éclosent autour du stade. Sa façade de briques rouges, ses poteaux qui soutiennent le toit et gênent la vue, ses strapontins en bois … entretiennent l’atmosphère d’un écrin authentique, un cadre qui fleure bon la nostalgie. William Craven, sixième baron de Craven, fit batir en 1780 un pavillon (cottage) sur des parcelles ayant fait parti des terrains de chasse de la Reine d’Angleterre Anne Boleyn. Ce chalet fut habité par quelques célébrités avant qu’il ne soit détruit par le feu en mai 1888. Le terrain était alors à l’abandon lorsque la direction de Fulham le découvrit en 1894. Il fallut deux ans de travaux pour transformer ce terrain vague en stade de football. Les propriétaires du terrain réalisèrent les travaux en échange de la perception d’une partie des recettes des matchs. En 1904, le conseil municipal de Londres s’inquiéta du niveau de sécurité des stands et tenta de fermer l’enceinte. A la suite du procès qui s’ensuivit, l’architecte écossais, Archibald Leitch fut embauché pour améliorer le stade. Leitch avait gagné sa réputation après avoir édifié le stade d’Ibrox à Glasgow. Pour un coût de 15 000 £ (un record pour l’époque), il construisit le Stevenage Road Stand ainsi qu’un pavillon (l’actuel « Cottage »). Avec sa brique rouge caractéristique, Stevenage Road Stand, renommé Johnny Haynes Stand, constitue la plus vieille tribune des quatre divisions professionnelles anglaises et même du monde. Elle est même classée au patrimoine du royaume. Quant à ce fameux « Cottage », il résulte d’une erreur du célèbre Leitch qui oublia d’inclure des vestiaires dans la tribune de Stevenage Road. Il rajouta donc dans un angle du terrain ce pavillon pour y loger les vestiaires et le bureau du manager.
#469 – Clube do Remo : Leão Azul
Le lion bleu. Fondé le 5 février 1905, l’association reposa d’abord sur la pratique de l’aviron. Un des fondateurs, Raul Engelhard, qui avait étudié en Angleterre, proposa de s’inspirer pour le nom de celui du club d’aviron anglais, Rowing Club (Rowing signifiant aviron tout comme Remo en portugais) ainsi que reprendre les couleurs britanniques (bleu marine et blanc), pays dominant la discipline. Ainsi, depuis sa création, les joueurs du club évolue en bleu. En 1944, le club de São Cristóvão de Rio réalisa une tournée dans le Nord du Brésil. Il s’agissait d’une équipe forte, ayant terminé troisième du championnat Carioca en 1943 (l’un des championnats les plus réputés et relevés du pays). Sur le terrain, la différence était claire, São Cristóvão ne perdant aucun des matchs disputés face aux équipes de l’Etat du Pará (où se situe le Clube do Remo). Le 30 janvier, São Cristóvão affronta le Clube do Remo et s’inclina 1 but à zéro. Face à cet exploit retentissant, le lendemain, le journaliste Edgar Proença écrivit dans le journal O Estado do Pará « Como um verdadeiro Leão Azul de garras aduncas, o Clube do Remo foi a própria alma da cidade » (Comme un vrai Lion Bleu aux griffes crochues, le Clube do Remo était l’âme même de la ville). Pour le journaliste, les joueurs avait montré force et vigueur, à l’image d’un lion, pour remporter le match. La relation entre l’animal et le club est si grande qu’au bord de la pelouse du stade Evandro Almeida, il y a une statue d’un lion bleu. Le lion est désormais la mascotte du club.
De ce surnom, d’autres sont naturellement apparus tels que Leão de Antônio Baena (le club évolue dans le stade Evandro Almeida, dénommé aussi Baenão car il se situe rue Antônio Baena) et Leão da Amazônia (le club se situe à Bélem, une ville de l’estuaire de l’Amazone).
#441 – Paysandu SC : Papão
Le papão est un personnage populaire au Portugal et au Brésil (ainsi que dans certaines régions espagnoles) similaire au père fouettard. Il s’agit d’un monstre mangeur d’enfants désobéissants. Les parents n’hésitent pas à dire à leurs enfants de suivre les consignes sinon le papão va venir les manger. Le terme papão dérive de papar qui signifie manger, dévorer. Comment est né ce surnom ? En 1948, le journaliste Everardo Guilhon, du journal A Vanguarda, créa la mascotte du club sous l’image d’un loup. Il s’inspira pour cela du surnom de l’équipe à l’époque qui était Escuadrão de Aço (Escadron d’Acier). Dans les années 40, le club avait gagné ce surnom car l’équipe dégageait une certaine force, inspirait la crainte qui lui avait permis de remporter de nombreux championnats régionaux (6 titres). Pour amplifier la peur que devait représenter cette mascotte, il l’appela bicho papão, en souvenir de sa mère qui lui disait quand il était jeune « dorme logo, pois lá vem o bicho-papão ! » (dors vite, car le père fouettard arrive). La mascotte comme le surnom furent immédiatement adoptés par les supporteurs.
A partir de ce surnom, d’autres furent créés : bicho papão naturellement. Mais également, papão da curuzu en référence au stade du club dont le surnom est curuzu, papão da Amazônia et papão do Norte, le club résidant à Belém do Pará, situé sur le delta de l’Amazone, au nord du pays.
#417 – SC Recife : Leão do Norte
Le lion du Nord. Le lion est la mascotte du club, apparaissant de profil sur l’écusson depuis 1919, soit 14 ans après la création du club. Le surnom apparût en même temps que la modification du blason. En 1919, le club de Recife était déjà reconnu pour son football dans son Etat du Pernambucano. Il fut alors invité à un tournoi à Belem, où la réputation et la qualité de jeu des équipes de football étaient élevées. SC Recife joua 5 match dont un contre la sélection des meilleurs joueurs de l’Etat de Pará, pour un bilan positif : 2 victoires, 1 nul et 2 défaites. Lors du match du 3 avril 1919, SC Recife affronta une équipe composée des joueurs des 2 meilleurs clubs de l’Etat, Clube do Remo et Paysandu SC. Quelques jours auparavant, Recife obtint miraculeusement un 3 partout contre cette sélection et perdu un match contre le club de Paysandu SC. Ce fut donc à la surprise générale que le club de Recife remporta 2 buts à 1 le match et également le trophée qui était en jeu. Ce dernier était un bronze venant de France, appelé le Lion du Nord, qui représentait un archer grec accompagné d’un lion imposant. Après la victoire mauricienne, un partisan rival endommagea la queue du lion avec un tuyau de fer. Mais, Recife conserva le trophée et il est toujours exposé aujourd’hui dans le musée du club. Ce lion en bronze plaisait au dirigeant. le félin fut adopté comme nouveau symbole du club car il représentait l’audace, le courage et l’esprit de victoire. Ce surnom donna deux autres : Leão da Ilha (Lion de l’ile) et Leão da Praça da Bandeira (Lion de la Place des Drapeaux). Il font référence à l’emplacement du stade, Estádio Adelmar da Costa Carvalho qui se situe dans le quartier Ilha do Retiro (également le surnom du stade), à proximité de la Place des Drapeaux (Praça da Bandeira).
#416 – CA Belgrano : los Piratas
Les pirates. Diverses légendes entourent ce surnom. Une remonte aux temps anciens du club, peu après sa fondation. Au début du siècle, l’équipe jouait sur un terrain aux installations précaires. Résultat, les joueurs comme les supporteurs empruntèrent alors des éléments aux habitations alentours pour améliorer leurs conditions. Toutefois, cet emprunt était réalisé sans le consentement des propriétaires et ils ne les rendaient jamais. De vrai pirate. Une autre version rapporte une histoire moins « sympathique ». Dans les années 60, les les supporteurs du CA Belgrano se déplaçaient en masse et apportaient tout leur soutien. Mais cela s’accompagnait d’excès et de nombreux débordements. Lors d’un match le 9 juillet 1968 face au Sportivo Belgrano à San Francisco, de durs affrontements eurent lieu entre les supporteurs du CA et la police locale. Face à l’intervention de la cavalerie, les supporteurs répondirent en jetant tous les objets qui se trouvaient à portée de main. Tous les kiosques à boissons et les chariots de choripán (sandwich argentin) étaient dévastés. Un fan de Belgrano, dénommé « Fat » Salguero déclara « ¡Estos son piratas de verdad! » (ce sont des pirates !). Après cet évènement, le club de supporteurs « los piratas celestes » (les pirates bleus ciels) fut fondé. Enfin, une autre rumeur raconte que le surnom fut donné par les fans du Racing de Córdoba. Les hinchas du CA Belgrano auraient dérobé leurs haillons et crièrent « piratas » .
#408 – Blackburn Rovers FC : the Riversiders
Ceux qui longent la rivière. Fondé le 5 Novembre 1875, comme de nombreux clubs de l’époque, l’équipe vagabondera de terrain en terrain. Le premier terrain de Blackburn était à Oozehead Ground, près de l’école St Silas à Preston New Road en 1876. Oozehead n’évoquait pas le football de haut niveau vu les installations rudimentaires (pas de tribune) et la piètre qualité du terrain (presque au milieu du terrain se trouvait un ancien bassin de drainage d’une ferme, qui avait été recouverte de planches de bois et d’herbes). Sans surprise, leur séjour ici fut de courte durée et les membres trouvèrent un nouveau lieu d’accueil en 1877 : le terrain de cricket de Pleasington. Mais ce dernier était en très grande banlieu de Blackburn. D’où, un an plus tard, ils déménagèrent à Alexandra Meadows, proche du premier terrain de Oozehead. Pour la saison 1881-1882, le club loua un nouveau terrain à Leamington Street, non loin du précédent. Le club investit 500 £ pour fournir des installations aux spectateurs. Mais, en 1890, Blackburn fut obligé de changer une nouvelle fois de terrain car les propriétaires du terrain de Leamington Street augmentèrent le loyer de manière exorbitante.
La direction se pencha sur un lieu, dénommé Ewood situé un peu plus au Sud que leur quartier d’origine. Ewood n’était pas inconnu pour le club car l’équipe y joua 4 fois en 1882. À l’époque, Ewood était un terrain de sport polyvalent qui accueillait du football, de l’athlétisme et des courses de chiens. Ce site avait été construit en 1882 par quatre entrepreneurs locaux. Blackburn loua le terrain pendant dix ans pour commencer, à un loyer annuel de 60 £ pour les cinq premières années et de 70 £ pour le reste. Mais, le coût du déménagement (environ 2 700 £) pesait sur les finances du club, les recettes de match étant peu élevées. En 1893, il fut décidé de racheter le stade d’Ewood pour 2 500 £, chargeant un peu plus le fardeau financier à court terme mais qui devait permettre à long terme d’assurer l’autonomie financière du club. Or, ce stade longe Alum House Brook, un affluent de la rivière Dawen, donnant ainsi l’idée d’un surnom à Blackburn, the Riversiders. Ce surnom était en outre approprié pour la ville car une des hypothèses de l’origine du nom de Blackburn est la rivière Blakewater qui coule au sein de la ville.
#407 – Gazélec FC Ajaccio : le Bistro
Le Gazélec Ajaccio est issu de la fusion de deux club de la ville : le FC Ajaccio (fondé en 1910) et la section football du club omnisports du Gazélec Corse Club (fondée en 1956). Ces deux équipes évoluaient alors au plus haut niveau régional en Division d’Honneur. Même si le club glana quelques titres honorifiques et réalisa des beaux exploits (Champion de France Amateur en 1963, 1965, 1966, 1968, Champion de Corse en 1961, 1965, Coupe de France en 1963, 1967, 1969, un 32ème de finale en Coupe de France en 1962, première fois qu’un club corse atteignait ce niveau de la compétition), la structure demeurait modeste et les moyens limités. Le siège du club fut donc installé au fond d’un bistrot, dénommé « Claridge » (renommé depuis « L’esarc »), sur le Cours Napoléon. Si l’organisation et les structures se sont améliorées depuis (le club est propriétaire de son stade Ange Casanova), le bistro est resté le symbole de ces années amateurs mais belles, sous la direction de l’entraineur Pierre Cahuzac.
#351 – Sparta Rotterdam : Kasteelheren
Les seigneurs. L’autre club de Rotterdam n’a pas hérité son surnom de son palmarès qui demeure plus limité (6 championnats, 3 coupes) et daté (dernier titre en 1966 mais principalement conquit au début du XXème siècle) par rapport à son rival du Feyenoord. Ce n’est pas non plus sa qualité de doyen des clubs professionnels néerlandais qui forgea ce surnom (il fut fondé le 1er avril 1888 et seuls onze clubs amateurs peuvent se prévaloir d’avoir été créés avant). En fait, ce surnom est lié au stade où évolue le club, le Het Kasteel, qui signifie le château. Construit en 1916 sous le nom de Stadion Spangen, le stade est situé dans le quartier de Spangen. Les architectes JH de Roos et WF Overeynder lui donnèrent l’aspect d’un château, en dessinant un bâtiment avec deux petites tours, placé derrière l’un des buts. Ce bâtiment a survécu aux différentes rénovations et demeure d’ailleurs le seul vestige authentique de la conception originale. Il a été toutefois déplacé désormais le long de la tribune sud.
#341 – Sevilla FC : Nervionenses
Ceux de Nervión. Dernier hommage à Diego Maradona avec son dernier club où l’argentin tenta sa rédemption après 15 mois de suspension. Il joua évidemment au stade du club, l’Estadio Ramón Sánchez Pizjuán. Le club s’installa dans ce nouvel écrin le 7 septembre 1958, même si les travaux s’achevèrent finalement en 1974, pour atteindre une jauge de 70.000 places. Le stade est situé non loin du centre ville, en plein cœur du quartier dénommé Nervión. Ce dernier commença à se développer à partir de 1910 quand Luis Lerdo de Tejada trouva cette zone idoine pour construire une cité-jardin. Ces terres appartenaient alors au Marquis de Nervión, qui donna son nom à ce nouveau quartier. Le marquis de Nervión est un titre nobiliaire espagnol créé vers 1864 par Isabel II, reine d’Espagne et qu’elle attribua à Francisco Armero y Fernández de Peñaranda, Capitaine Général de la Marine et Sénateur. Le nom de Nervión fait référence à la rivière du même nom qui traverse le nord de l’Espagne (notamment Bilbao). Le choix de ce nom n’était pas le fruit du hasard. En effet, Francisco Armero se distingua lors du siège de Bilbao, pendant la première guerre carliste. Il remonta en particulier la rivière Nervión pour briser les lignes ennemies et le siège de Bilbao. La famille de Francisco Armero était originaire de Fuentes de Andalucía, une ville de la campagne sévillane, et possédait de nombreuses terres autours de Séville.
