#544 – 1. FC Kaiserslautern : die Roten Teufel

Les diables rouges. Ce surnom est apparu après la Seconde Guerre Mondiale et a un lien avec le style de jeu de l’équipe à cette époque et à la couleur du maillot. Fleuron du Lander de la Rhénanie-Palatinat, le club actuel résulte de la fusion de plusieurs associations de la ville de Kaiserslautern au début du XXème siècle. Pour choisir les couleurs de la nouvelle formation, celles de la ville, rouge et blanc, s’imposèrent comme symbole unificateur (tous les membres pouvaient s’identifier à ces nouvelles couleurs) et pacificateur (elles n’étaient pas particulièrement liés à l’un des clubs précédents) et demeurèrent les principales. A la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, les pénuries et difficultés financières dans l’Allemagne battu étaient nombreuses. Le club se rabattit alors sur le tissu le plus commun, le plus facile à trouver pour faire fabriquer des maillots (avec le soutien de quelques donateurs) et les joueurs évoluèrent ainsi avec un kit intégralement blanc en 1946 et 1947. Mais, cette tenue n’enchanta pas la star de l’équipe, Fritz Walter, et, dès que la situation s’améliora pour le club, il convainquit la direction pour opter pour un kit intégralement rouge. Fritz Walter s’inspira du kit rouge complet de l’équipe de football de l’armée allemande qui se dénommait rote jäger (les chasseurs rouges) et pour laquelle il joua pendant la guerre. Cette tenue fut inaugurée lors d’une finale régionale le 1er mai 1948 face au SV Saarbrücken et le résultat fut sans appel pour Kaiserslautern (7 à 0), impressionnant les reporters locaux. Une nouvelle victoire deux semaines plus tard, le 15 mai 1948, face au Bayern Munich sur le score de 5 buts à 1, enthousiasma public et dirigeants et entérina la décision du changement de couleur. En outre, le 8 août 1948, le club joua et perdit la finale du championnat d’Allemagne en blanc car son adversaire, Nuremberg, évoluait également en rouge et, en tant que sextuple champion d’Allemagne avant guerre, put conserver ses couleurs. Avec cette mésaventure, le rouge s’imposa définitivement. Une période faste débuta alors pour le club sous cette couleur (Champion d’Allemagne en 1951 et 1953, vice-champion en 1948, 1954 et 1955, champion de la zone française en 1947, 1948, 1949 et 1950).

Au-delà de la tenue, le style de jeu développé par la star Fritz Walter et ses équipiers fut la base de cette période dorée. Les mouvements rapides et virevoltants des joueurs semaient l’horreur dans les rangs défensifs adversaires, comme la vision du diable l’aurait fait. En juillet 1948, le club rencontra en phase finale du championnat d’Allemagne, le TSV Munich 1860, qu’il battit 5 buts à 1. Flamboyant, Kaiserslautern éblouit une nouvelle fois spectateurs et journalistes. Edmund Kronenberger, journaliste au Rheinpfalz, compara les joueurs au diable et titra son article « Walters Rote Teufel überfahren München 5:1 » (Les diables rouges de Walter écrase le Bayern 5:1). Ses collègues bavarois du Münchner Abendzeitung et du Süddeutsche ne furent pas en reste et titrèrent respectivement « Pfälzer Rote Teufel in großer Fahrt » (Les Diables Rouges du Palatinat en grande pompe) et « Gegen Rote Teufel auch Löwen machtlos » (Contre les diables rouges, les lions aussi sont impuissants -cf article #406). Le surnom ne s’imposa pas de suite, notamment car l’équipe était plutôt connue sous le nom de « Waltermannschaft » (l’équipe de Walter) ou « Walterelf » (le onze de Walter), en raison de la présence du maître à jouer, Fritz Walter, et de son frère Ottmar. Avec le premier titre de championnat remporté le 30 juin 1951, contre Preußen Münster (que cette fois Kaiserlautern disputait dans leur tenue rouge), le surnom fut reprit allégrement par la presse berlinoise et devint ainsi populaire dans tout le pays et même au-delà.

Il semblerait aussi que la comparaison avec le diable soit née avant guerre. Le terme teuflisch (diabolique) ou wie die Teufel (comme le diable) aurait été utilisé pour décrire le style de jeu de l’équipe déjà avant guerre. Dès 1934, le magazine Der Kicker qualifia les joueurs de diables car, suite à une série de victoires du club, le journaliste indiqua que les joueurs couraient wie wildgewordene Teufel umher (comme des diables déchaînés). Si la façon de jouer inspira cette comparaison, quelques habitants et supporteurs de la ville font un lien entre le diable et le Betzenberg, cette colline où se situe le stade de Kaiserslautern. Le nom Betzenberg pourrait dériver de Belzebuth et Betzen est un terme qui désigne les sorcières dans cette région d’Allemagne. Toutefois, ces dernières hypothèses reposent sur de vieilles histoires, des rumeurs, non documentées.

En 1951 (ou lors du deuxième titre en 1953), un diable défila au côté de l’équipe lors de son retour triomphal à Kaiserslautern. Avec les départs en retraite à la fin des années 50 des frères Walter, Waltermannschaft et Walterelf disparurent des gazettes et le surnom de Roten Teufel prit définitivement le relais et le club se l’appropria. En 1977, la mascotte dénommée Betzi et représentant un diable fut créée. A compter de 1991, elle circule le long du terrain lors des matchs à domicile. Malheureusement, ce club historique connait depuis 10 ans une longue descente aux enfers puisqu’il descendit en 3ème division en 2018 et se plaça en faillite en 2020.

#543 – UR La Louvière Centre : les Loups

L’animal apparaît sur le blason du club et provient directement des armes de la ville, et surtout du nom de la ville. Les armoiries de la ville, qui furent autorisées par un arrêté royal datant du 5 mars 1954, reprend le blason de la célèbre abbaye d’Aulne, sur lequel a été rajouté une louve. Justement l’abbaye d’Aulne possédait des terres importantes qui correspondaient au territoire actuel de la ville et qui était dénommées, dans les chartes du XIIème siècle, en roman, menaulu ou meneilut (ce qui signifie le repère du loup). Ceci paraît logique car ce territoire était constituée de bois, où des loups devaient vivre. Le nom se transforma en latin en luperia en 1157 puis lovaria en 1168, gardant toujours le lien avec le loup. Puis, en 1217, le nom fut retraduit en lovière, puis le lovière en 1284. Enfin, le nom définitif de La Louvière apparût, pour nommer une ferme (La Grande Louvière, dont la Chapelle est encore visible).

Au centre de la ville, sur la place de la louve, se dresse depuis 1953 une statue, réalisée par l’artiste Alphonse Darville, d’une louve, ressemblant à la louve capitoline, avec ses mamelles. Elle rappelle la légende des loups. Selon cette histoire, une louve aurait allaité un enfant dans la région.

#519 – Sivasspor : Yiğidolar

Les braves. Sivas est l’une des villes les plus anciennes et les plus importantes de la région de l’Anatolie centrale. Les fouilles et des recherches ont montré que le premier établissement de la région date du néolithique (8000-5500 avant JC). Puis, la ville se développa sous les différents empires qui se succédèrent (notamment Hittite, Perse, Macédoine, Romain, Byzantin, Seldjoukide et Ottoman). Sivas est une forme tronquée du nom de la ville en grec byzantin, Sivastei, lui même provenant de son nom en koinè (grec ancien) Σεβαστεία (Sébaste). Ce dernier terme dérive des mots grecs σεβαστός (qui signifie vénérable), σέβας (la crainte) et le verbe σέβομαι (éprouver de la crainte, du scrupule). Ainsi, les habitants et leur club de football se surnomment eux-mêmes Yiğido, ce qui provient du mot turc Yiğit qui signifie homme courageux. 

Il est vrai qu’ils se sont aussi montrés braves dans leurs actes. Une légende raconte d’abord qu’en 324, 40 légionnaires de la Legio XII Fulminata, furent condamnés pour leur foi chrétienne. Ils n’y renoncèrent pas malgré la sanction de dormir nus la nuit dans un lac gelé. Ils moururent en martyre et devinrent des saints chrétiens fêtés le 9 mars. Puis, tout au long de l’histoire, la ville fut envahie et parfois détruite. Elle fut secouée lors du génocide arménien de 1915-1916, par les premiers mouvements nationalistes kurdes de 1920 et par les massacres islamistes de 1993. Malgré ces épreuves, la ville et ses habitants se relevèrent à chaque fois.

#489 – Kilmarnock FC : Killie

Killie est le diminutif de la ville de Kilmarnock. Il est probable que ce surnom soit né de la difficulté voire l’incapacité des visiteurs comme des habitants de la ville de prononcer ou épeler correctement Kilmarnock. Le terme est aujourd’hui plus couramment utilisé pour désigner le club de football. Le nom Kilmanorck dérive de deux termes. D’un côté, il provient certainement du terme gaélique cill (qui signifie église) et du latin cella (cellule d’ermite). De l’autre côté, il intègre le nom du missionnaire chrétien Saint Marnock (ou Mernoc). Ce dernier se compose de trois éléments gaéliques mo, « mon », Ernán (nom du saint) et du diminutif ag. Ce patronyme se retrouve dans les localités de Portmarnock en Irlande et de Inchmarnock en Ecosse. Résultat, Kilmanorck signifierait « l’église de mon petit Ernán » . En 1998, le club déposa le terme killie. En 2003, en coopération avec la chaine de boulangerie, Brownings Bakers, le club proposa une nouvelle tarte salée du nom de killie pie. Pendant 13 ans, Brownings Bakers fournit cette tarte, qui avait remporté le prix de la meilleure tarte de football en Grande-Bretagne, à la mi-temps des matchs du club. En 2016, le club et la boulangerie cessèrent leur collaboration et après une bataille juridique de près d’un an, Kilmarnock FC obtint que la boulangerie ne puisse pas commercialisée la tarte dans son réseau sous le nom de killie pie. Aujourd’hui, on peut retrouver une tarte équivalente au nom de Kilmarnock Pie dans la chaîne de boulangerie et le club s’est définitivement attribué l’exploitation commerciale du terme killie.

#408 – Blackburn Rovers FC : the Riversiders

Ceux qui longent la rivière. Fondé le 5 Novembre 1875, comme de nombreux clubs de l’époque, l’équipe vagabondera de terrain en terrain. Le premier terrain de Blackburn était à Oozehead Ground, près de l’école St Silas à Preston New Road en 1876. Oozehead n’évoquait pas le football de haut niveau vu les installations rudimentaires (pas de tribune) et la piètre qualité du terrain (presque au milieu du terrain se trouvait un ancien bassin de drainage d’une ferme, qui avait été recouverte de planches de bois et d’herbes). Sans surprise, leur séjour ici fut de courte durée et les membres trouvèrent un nouveau lieu d’accueil en 1877 : le terrain de cricket de Pleasington. Mais ce dernier était en très grande banlieu de Blackburn. D’où, un an plus tard, ils déménagèrent à Alexandra Meadows, proche du premier terrain de Oozehead. Pour la saison 1881-1882, le club loua un nouveau terrain à Leamington Street, non loin du précédent. Le club investit 500 £ pour fournir des installations aux spectateurs. Mais, en 1890, Blackburn fut obligé de changer une nouvelle fois de terrain car les propriétaires du terrain de Leamington Street augmentèrent le loyer de manière exorbitante.

La direction se pencha sur un lieu, dénommé Ewood situé un peu plus au Sud que leur quartier d’origine. Ewood n’était pas inconnu pour le club car l’équipe y joua 4 fois en 1882. À l’époque, Ewood était un terrain de sport polyvalent qui accueillait du football, de l’athlétisme et des courses de chiens. Ce site avait été construit en 1882 par quatre entrepreneurs locaux. Blackburn loua le terrain pendant dix ans pour commencer, à un loyer annuel de 60 £ pour les cinq premières années et de 70 £ pour le reste. Mais, le coût du déménagement (environ 2 700 £) pesait sur les finances du club, les recettes de match étant peu élevées. En 1893, il fut décidé de racheter le stade d’Ewood pour 2 500 £, chargeant un peu plus le fardeau financier à court terme mais qui devait permettre à long terme d’assurer l’autonomie financière du club. Or, ce stade longe Alum House Brook, un affluent de la rivière Dawen, donnant ainsi l’idée d’un surnom à Blackburn, the Riversiders. Ce surnom était en outre approprié pour la ville car une des hypothèses de l’origine du nom de Blackburn est la rivière Blakewater qui coule au sein de la ville.

#403 – FC León : la Fiera, el León

La bête féroce, le lion. Ces deux surnoms sont intiment au nom de la ville mexicaine. Territoire habité à l’époque préhispanique par divers groupes indigènes, León, officiellement León de los Aldama, fut fondée le 20 Janvier 1576 par Juan Bautista de Orozco, sur ordre du Vice-Roi Martín Enríquez de Almanza. Le nom de Villa de Leon lui fut donné pour honorer les origines du Vice-Roi qui serait né à Toro, une ville se situant dans l’ancien Royaume de Léon. Ce dernier était un des royaumes médiévaux de la péninsule Ibérique, successeur du Royaume de Galice et avait pour capital la ville de Léon. Or, Léon signifiant Lion en espagnol, naturellement le Royaume (comme la ville d’ailleurs) prit le lion comme armoirie dès le règne d’Alphonse VII, qui symbolisait à la fois la personne du Roi comme le Royaume. L’origine du nom de la ville et du Royaume de Léon provient de la présence de la Légion Romaine (Legio VII Gemina) qui s’installa à l’emplacement de la ville actuelle. Legio, terme latin pour légion, dériva en Léon au fil des époques, car le « g » ne se prononçait plus (en passant par les formes Leio ou Leyón). Donc, la nouvelle de ville Léon au Mexique prit le nom mais également ajouta deux lions à ses armoiries. Un pour le Royaume de Léon. L’autre car un lion figurait également sur les armes du Vice-Roi.

#385 – MFK Ružomberok : Ruža

La rose. Le club n’a pas adopté la couleur rose, ses joueurs portant un maillot orange à parements noirs. Pour trouver l’origine de ce surnom, il faut se tourner plutôt vers le blason du club qui affiche une énorme rose, barré verticalement d’une flèche. D’où vient cette rose ? En fait, le club n’a pas fait dans l’originalité pour son écusson puisqu’il a repris à l’identique les armes de la ville de Ružomberok. Cette ville slovaque se trouve au confluent des rivières Váh et Revúca, bordée par d’importantes montagnes slovaques (Veľká Fatra, Nízke Tatry et Chočské vrchy). Si le territoire de Ružomberok actuel et ses environs étaient habités il y a environ 2.000 ans, la première mention écrite de la ville date de 1233. Surtout, à compter du XIIIème siècle, des colons allemands vinrent s’installer dans cette petite colonie et aider à on développement. Ainsi, en 1318, la ville de Ružomberok se vit accorder des privilèges. Ces colons allemands dénommèrent la ville Rosenberg, ce qui signifie montagne rose. Ils auraient découvert la montagne Veľká Fatra envahie par une végétation composée de roses. Ceci étant rare, les roses seraient devenus la base du nom de ville et son symbole. Et donc aussi celui de son club de football.

#339 – FC Barcelone : Barça

Continuons notre hommage à Diego Maradona avec son premier club européen où son passage fut mitigé. Il apparaît évident que Barça est le diminutif de Barcelone. Pourtant, la logique voudrait que son abréviation soit « Barce ». Au moins, Barça respecte l’orthographe catalane qui prévoit un « c » cédille lorsqu’il est suivi d’un « a ». Ce diminutif n’est pas simplement le raccourci du nom de la ville. En réalité, plusieurs options s’affrontent.

Parmi les différentes versions qui enrichissent la toponymie de Barcelone, deux avancent le mot « Barca ». Ainsi, en 230 avant J.C., la légende veut que Hamilcar Barca, général de Carthage, (ou son fils Hannibal Barca, le fameux Hannibal) établit un campement sur Montjuïc, qui aurait jeté ainsi les bases de la future cité. Barcelone dériverait du nom de cette fameuse famille de Carthage, les Barca.

L’autre version fait appel au mythe de Jason et les Argonautes. Hercule aurait rejoint Jason et ses Argonautes pour les aider à trouver la Toison d’or. L’escouade était composé de 9 bateaux. A proximité de la côte catalane, leurs navires aurait été dispersés par une violente tempête et seulement 8 bateaux se retrouvèrent. Le 9ème manquait à l’appel. Hercule aurait alors retrouvé les restes du neuvième bateau (en latin Barca Nona) et son équipage près de Montjuïc. Les marins échoués aurait trouvé le site si agréable qu’ils auraient fondé, avec l’aide d’Hermès une ville qu’ils nommèrent Barcanona.

Si l’origine du diminutif est trouble, la première apparition écrite du mot « Barça » remonte à 1922. Il s’inscrivit dans un article humoristique du magazine sportif catalan « Xut ». Ce dernier était un revue satirique et critique sur le sport et les références au FC Barcelone et à l’ Espanyol s’appuyaient souvent sur des caricatures, des traits ironiques ou des diminutifs. Compte tenu de l’audience du magazine, le surnom affectueux « Barça » s’imposa très rapidement auprès de la population et depuis dans le monde entier.

#297 – PSV Eindhoven : de Boeren

Les fermiers. Aux Pays-Bas, généralement, les personnes, ne vivant pas dans la zone triangulaire Amsterdam – Utrecht– La Haye, sont surnommés boeren de façon péjorative (quasiment dans le sens de bouseux ou péquenaud). Mais, ce surnom est-il encore adapté à une ville qui compte plus de 230.000 habitants et 750.000 dans son agglomération ? En outre, avec son tissu industriel qui intègre notamment le siège de Philips et les constructeurs DAF et VDL, ou son développement dans les technologies (Eindhoven concentre le tiers des investissements du pays dans ce secteur) porté par les constructeurs de semi-conducteurs NXP et ASML, la ville est habitée par des ouvriers, des cadres et des ingénieurs. Résultat, pour trouver des fermes et des champs, il faut se lever tôt. Ce constat établi, les supporteurs du club recherche depuis l’été 2020 un nouveau surnom qui serait plus représentatif de leur ville et de leur club. La consultation doit se terminer en Décembre de cette année.

Pourtant, ce surnom ne résulte pas seulement d’une généralité pour Eindhoven. Si la toponymie exacte n’est pas connue, les différentes hypothèses ramènent au monde paysan. Au XIème ou XIIème siècle, le nom Eindhoven pouvait signifier la laatste hoeve (dernière ferme) de Woensel (un ancien village qui fut absorbé par la ville actuelle). A l’époque batave (antiquité romaine), le nom romanisé était anteeimansus (ie le domaine (mansus) placé en avant (ante) des autres (domaines)). La germanisation du nom en anteedinghof ou antehoffen conduit à la conclusion que le village était devenu une cour colongère (dinghof) qui était une organisation plus ou moins importante d’agriculteurs, régis par une loi commune et dépendant d’un même seigneur. Dans le dialecte du sud des Pays-Bas, la deuxième partie du nom de la ville peut faire référence aux termes Hof (lopin de terre clôturé, jardin) et hoeve (ferme) qui au final signifiait un bâtiment entouré de fermes. En conclusion, jusqu’au XIXème siècle, le Eindhoven actuel (qui ne fut officiellement créé qu’en 1920) était une collection de petits villages, reposant sur des exploitations agricoles. Mais la région du Brabant-Septentrional, où se situe Eindhoven, demeure encore très agricole. En 2018, environ 50% du cheptel porcin néerlandais était concentré dans la région, tandis que, pour les poulets, ce pourcentage était de 40%.

#199 – Sheffield Wednesday : the Owls

Les hiboux. Fondé en 1867, le club connut plusieurs surnoms avant de connaître celui-ci : Groveites (car le club jouait sur un terrain dénommé Olive Grove), Blades (les lames, surnom donné à toutes les équipes de Sheffield en l’honneur de l’industrie de la coutellerie. Aujourd’hui surnom de Sheffield United). Finalement, le surnom de Owls apparut avec le déménagement du club, en 1899, de son stade d’Olive Grove vers la banlieue nord de Sheffield, dénommé Owlerton. Si la toponymie de Owlerton aboutit à Owl, les supporters prirent la traduction anglaise (les hiboux). Alors qu’en réalité l’origine est différente puisque Owls ou Owler est un ancien mot du dialecte du Yorkshire pour désigner un aulne. L’aulne se trouve dans de nombreux noms de lieux de Sheffield, ce qui témoigne du fait que la ville était bien boisée au début de son histoire et que l’aulne formait une espèce d’arbre clé de la région. Ignorant la véritable signification du nom Owler, le club inscrit le hibou sur son écusson et le joueur écossais du club, George Robertson, présenta en 1912 une mascotte de hibou, qui ancra définitivement le surnom. Certains avancent qu’en 1907, un dessinateur fit publié dans une gazette locale une caricature de l’équipe sous la forme d’un hiboux. En effet, ce dernier ne maitrisait pas l’accent local et quand il entendit que Wednesday jouait à Owlerton (prononcé ole-ler-tun par les habitants de Sheffield), il fit l’analogie avec le Owl.