Lorsque le club du DC Virunga rencontre le FC Mont Bleu et que vous entendez les supporteurs criaient « allez les montagnards », ne pensez pas qu’il s’agit des fans du FC Mont Bleu. Les Montagnards est bien le surnom des joueurs du DC Virunga. Fondé en 1964, ce club réside dans la ville de Goma, province du Nord-Kivu, au Nord-Est du pays, limitrophe du Rwanda. Contrairement au centre du pays qui est largement occupé par une cuvette (couvrant environ un tiers du territoire) et l’Ouest par des plaines côtières, l’Est du pays se signale par ses plateaux, vallées et montagnes. Ainsi, la ville de Goma se trouve au bord du lac Kivu mais elle se caractérise surtout par le fait de s’être installée autour du mont éponyme, qui est un volcan éteint. Situé à 1 500 mètres d’altitude, le sol de la cité est constitué par d’anciennes coulées de lave issues principalement du volcan Nyiragongo, à 15-20 km au Nord. Ce dernier culminant à 3 470 mètres est encore actif avec une dernière éruption le 22 mai 2021 et considéré comme l’un des plus dangereux au monde, notamment en raison de la rapidité de ses coulées de lave. Goma se trouve au sein de la chaîne volcanique des montages des Virunga (qui a donné son nom au club), qui comprend 8 volcans dont seulement deux sont encore actifs (le Nyiragongo donc et le Nyamuragira). Le mont Karisimbi, qui s’élève à 4 507 mètres, constitue le point culminant de ces montagnes.
Mois : août 2023
#1047 – Africa Sports : les Oyés
Le terme ne provient pas d’une des langues de la Côte d’Ivoire mais il s’agit simplement d’un équivalent de bravo. L’Africa Sports remporta le championnat de Côte d’Ivoire lors de la saison 1967, lui ouvrant les portes de la prestigieuse Coupe d’Afrique des clubs champions pour l’année 1968 pour la première fois de son histoire. Le club n’y réussit pas un grand parcours, éliminé dès le premier tour. Ce tour correspondait à des huitièmes de finale (20 clubs participants à cette édition), jouées en match aller et retour. Il est vrai qu’ils tombèrent face au tenant du titre, les zaïrois du TP Mazembe, qui portaient bien son nom de Tout-Puissant.
En effet, le TP Mazembe remporta son championnat local en 1966 en étant invaincu, gagnant également la même année la Coupe du Zaïre, la Ligue du Katanga et la Ligue de Lubumbashi. La saison suivante, nouveau doublé Coupe-Championnat, agrémenté de la première victoire en Coupe d’Afrique des clubs champions. Nouvelle victoire en 1968 et premier club à conserver son titre de champion d’Afrique. Les deux années suivantes (1969 et 1970), le TP Mazembe ne gagna pas la Coupe des clubs champions mais fut deux fois finalistes. En résumé, 4 finales de Coupe des clubs champions d’affilée. Le TP Mazembe était la référence du football africain à la fin des années 1960.
Pour revenir à notre histoire, l’Africa Sports disputa donc son huitième de finale face au TP Mazembe pour l’édition de 1968. Au match aller, les espoirs ivoiriens furent vites douchés. Victoire 2 à 0 du TP Mazembe. Le match retour se joua le 8 octobre. Si le sort de la qualification semblait joué, les deux équipes délivrèrent un superbe et prolifique match. A l’issu de la rencontre, le score fut de 4 buts partout. Face à ce spectacle, les spectateurs zaïrois applaudirent et scandèrent à l’encontre des joueurs « Oyé, Oyé !!! » (ce qui voulait dire bravo, bravo !!!). L’Africa Sports hérita alors de ce surnom. L’équipe ivoirienne comptait dans ses rangs Bernard Gnahoré, Bialy Kallet, Théodore Blé, Drissa Ouattara, Joseph Gnankoury, Bernard Séa, Félix Lago, Joseph Niankoury, Losseni Diomandé et le capitaine Sery Wawa.
#1046 – Etoile Filante de Ouagadougou : la Reine des Stades
Depuis 1961 et le premier championnat du pays, l’EFO domine le football burkinabais (ex-Haute Volta). Tout d’abord, il est parvenu à remporter 13 championnats de première division (1962, 1965, 1985, 1986, 1988, 1990, 1991, 1992, 1993, 1994, 2001, 2008, 2014), dont 5 d’affilées entre 1990 et 1994. Ces 13 championnats constituent le record de titre remporté, à égalité avec son grand rival du ASFA Yennenga. Côte Coupe nationale, la coupe est bien plus peine avec 22 titres (1963, 1964, 1965, 1970, 1972, 1975, 1976, 1985, 1988, 1990, 1992, 1993, 1996, 1999, 2000, 2001, 2003, 2006, 2008, 2011, 2017 et 2022), cette fois le record national sans partage. Par 2 fois, l’EFO s’attribua la Coupe 3 années de suite (1963, 1964, 1965 et 1999, 2000, 2001). Aucun autre club burkinabais n’est parvenu à réaliser cette performance. A ce palmarès, il convient de rajouter 7 Super Coupes du Burkina Faso (1994, 1996, 1999, 2003, 2006, 2011, 2017), là aussi le record.
Sans conteste, ce palmarès impressionnant, le plus important du pays, fait de l’EFO la Reine des Stades du Burkina Faso. Pourquoi pas le Roi ? Tout d’abord, l’EFO est une étoile. Par ailleurs, son grand rival du ASFA Yennenga prît le nom de la Reine fondatrice du Royaume Mossi, Yennenga. Être la reine des stades était aussi un pied de nez à ceux qui avait prit le nom d’une Reine historique. Si l’EFO remporta la coupe l’année dernière, son aura pâlit, le club ayant flirté avec la relégation lors du dernier exercice du championnat.
#1045 – Sekhukhune United FC : Babina Noko
En langue Pedi, le Noko est le porc-epic et le Babina Noko est un poncho traditionnel pour le peuple Pedi. Les frères Simon et Jonas Malatji naquirent et furent élevés dans district de Sekhukhune dans la province du Limpopo, au Nord du Pays. Ils partirent, notamment au Royaume-Uni, pour poursuivre leurs études supérieures. Puis, revenus en Afrique du Sud, les deux frères fondèrent la principale société de sécurité, Mabotwane Security Services, en 1999. Riches entrepreneurs, ils décidèrent de fonder en 2019 un club de football dénommé African All Stars, qui évolua en 3ème division nationale. Fin 2020, l’opportunité se présenta de racheter la licence du club de Tshakhuma Tsha Madzivhandila en première division nationale (équivalent de la seconde division). Il présentait également l’avantage d’être établi dans la province du Limpopo où les deux frères souhaitaient se réinstaller. En effet, comme le déclarait Simon Malatji « We’re not in football for the money. We just want to change the lives of the people of our community » (Nous ne sommes pas dans le football pour l’argent. Nous voulons juste changer les vies des personnes de notre communauté). Ainsi, le nouveau club devait être le représentant du Limpopo et du peuple Pedi. Il fut renommé Sekhukhune United, en l’honneur du royaume Pedi de Sekhukhuneland, qui au XIXème siècle, sous le règne du Roi Sekhukhune I, mena la lutte face aux colons néerlandais puis anglais. Le club prit le slogan Adibahlabe dinoko qui signifie « Poignardez vos adversaires avec vos piquants, porc-épics ». Et enfin, installa un porc-épic sur son blason, animal totem des Pedi.
Les Pedi sont un peuple sotho-tswana d’Afrique du Sud, établis dans la région du Limpopo. Leurs ancêtres migrèrent d’Afrique des Grands Lacs vers le Limpopo, en Afrique du Sud au plus tard au VIIème siècle, côtoyant alors dans cette région d’autres ethnies. Les populations se regroupèrent et s’identifiaient par leur allégeance symbolique commune à un animal-totem tel que tau (lion), kolobe (cochon) … . Avec le développement d’une certaine homogénéité linguistique et culturelle, le peuple Pedi se distingua des autres ethnies entre le XVème et le XVIIIème siècle. Vers la fin du XVIIIème siècle, les différentes chefferies des tribus Pedi furent étape par étape unifiées pour donner naissance au Royaume de Sekhukhuneland. La légende raconte que durant les migrations du VIIème siècle, les Pedi avaient pour animal totem un kgabo (singe). Mais, lorsqu’ils traversèrent les montagnes Leolo, ils trouvèrent un pic de porc-épic et prirent alors le noko comme animal comme totem.
#1044 – RC Bafoussam : Tout-Puissant de l’Ouest
3ème ville du Cameroun, Bafoussam put compter sur le Racing pour défendre les couleurs de l’Ouest du Pays face aux clubs de la capitale politique (Yaoundé) et de la capitale économique (Douala). Le club fut fondé en 1959 par la fusion de deux associations dénommées Lynx (représentant de la mission catholique) et Diamant (représentant de la mission protestante). Mais, ce ne fut pas ce double patronage chrétien qui donna pour surnom une comparaison avec le Dieu de ces religions.
Le club fut ainsi surnommé en raison d’un exploit qu’il réalisa dans les années 1960. En effet, l’équipe, qui évoluait déjà en première division camerounaise, parvint à finir la saison invaincue. Mais, l’exploit fut vain car le club termina à la seconde place. Selon certaines sources, cette saison incroyable se déroula en 1965 et ce fut l’Oryx de Douala qui remporta le titre.
Le Racing ne fit pas honte par la suite à son surnom. Le club connut son apogée au début des années 1990, en gagnant 4 championnats du Cameroun (1989, 1992, 1993, 1995) ainsi qu’une Coupe du Cameroun (1996 ainsi que 2 autres finales perdues en 1988 et 1991). Pour l’Ouest, il est sans conteste le plus puissant.
#1043 – HUS Agadir : لغزالة السوسية
La gazelle de Souss. Ville portuaire et station balnéaire du Sud du Pays, Agadir se trouve aussi être le chef lieu de la région administrative de Souss-Massa et une des principales cités de la région historique de Souss. Cette dernière recouvre l’aire de l’ethnie berbère des Chleuhs. Ces derniers demeurent la principale ethnie berbère (population estimée entre 8 et 10 millions de personnes) avec une culture forte (danse aḥwac, musique, costumes et fêtes traditionnelles) et une langue commune, le tachelhit. Cette dernière a gagné son statut officiel dans le Royaume chérifien en 2011. La légende veut que les Chleuhs descendent des Atlantes mais ils sont certainement un amalgame des tribus originelles du Souss, les Masmoudas, avec les peuples ayant immigrés dans le Souss, les Sanhadja et Guezoula, qui adoptèrent la culture des Masmoudas. La région du Souss et les Chleuhs connurent leur âge d’or sous l’Emirat Tazeroualt au XVIIème siècle qui jouissait d’une certaine autonomie et tirait ses richesses du commerce de l’or et du sucre avec les marins européens.
Fondé par des nationalistes marocains en 1946, le club est l’étendard sportif de cette région historique du peuple berbère, trouvant ainsi des relais et des partisans dans toute la région (qui n’a pas d’autre représentant sportif dans l’élite) et au niveau national. Son surnom puise donc ses racines dans un des animaux emblèmes de la région, la gazelle. Petite antilope, cet animal se trouve principalement dans la savane africaine, en Asie du Sud ainsi que dans le sud Maghreb, au Sahara. A 60 km d’Agadir, une réserve naturelle couvrant une superficie de 33 800 hectares fut créée en 1991 pour protéger la faune et la flore locale. Aujourd’hui, elle abrite 275 espèces d’oiseaux (dont l’ibis chauve) et une quarantaine de mammifères. Deux réserves animalières (Roken et Arrouais) ont été aménagées dans le parc pour permettre la sauvegarde et la protection de 4 antilopes sahariennes : Gazelle dama mhorr, gazelle dorcas (la gazelle la plus répandue dans la région), Addax (disparues du Maroc en 1956) et gazelles Oryx (disparues du Maroc en 1973).
Au delà d’être un animal endémique de la région et l’un de ses emblèmes, la gazelle est aussi un animal rapide (pouvant atteindre des pointes à 100 km/h), une vertu inspirante pour l’équipe de football.
#1042 – Heartland FC : the Naze Millionaires
Les millionaires de Naze. Après la guerre du Biafra (1963-1970) où une partie du Sud-Est du pays tenta de faire secession, le gouvernement nigérian réforma l’organisation administrative du Sud-Est et créa l’Etat d’Imo. Dans la foulée, ce nouvel état fonda un nouveau club de football (directement détenu donc par le gouvernement de l’Etat d’Imo), dénommé Spartans of Owerri FC. Les premières performances du club furent plutôt limitées mais en 1979, le club parvint à la seconde place de la Ligue Nationale et renouvela cette exploit en 1981. En 1982, les Spartans atteignirent la finale de la WAFU Cup, une compétition continentale équivalent à la Ligue des Champions des clubs d’Afrique de l’Ouest. Malheureusement, à peine 3 ans plus tard, le club connut des difficultés financières conduisant le gouvernement à le céder à l’homme d’affaires et politique Emmanuel Iwuanyanwu, un des hommes les plus riches et puissants du Nigéria.
L’équipe fut renommée Iwuanyanwu Nationale en 1985 et le camp de base fut installé dans la commune de Naze, à 8km de la capitale d’Etat, Owerri. Avec ses importants moyens financiers, Iwuanyanwu transforma considérablement la fortune de l’équipe. Il recruta les meilleurs joueurs du pays (dont certains étaient internationaux nigérians), notamment Thompson Oliha, Uche Okechukwu, Ben Iroha, Etim Esin et Edward Ansah, et leur offrit des voitures (Peugeot 505) et des maisons neuves. Les joueurs étaient traités comme des rois. Le staff comprenait des physiothérapeutes et des médecins. En janvier 1986, il envoya 42 joueurs et 8 officiels pour une tournée d’entrainement de 3 semaines au Brésil. Ces investissements massifs eurent les effets sportifs escomptés. La première saison se conclut par une seconde place au championnat de première division. Puis, la vitrine à trophée se remplit très vite : 4 titres consécutifs de champion du Nigéria (de 1987 à 1990), suivi d’un 5ème titre en 1993. Une coupe nationale compléta ce palmarès en 1988. Avec sa pléiade de stars, l’équipe nigériane constitua aussi une référence au niveau continentale. Iwuanyanwu fut finaliste en 1988 de la Coupe des Clubs Champions Africaine (perdant contre les Algériens de l’Entente Sétif) et atteignit également les demi-finales en 1990 et 1991 respectivement face à Nkana FC (Zambie) et au SC Villa (Ouganda). Ce pouvoir financier fit surnommé l’équipe par la presse les Naze Millionaires.
Si le surnom était justifié pour ce qui fut sans conteste la meilleure équipe nigériane de la fin des années 1980 et du début des années 1990, il apparaît aujourd’hui complétement en décalage. Le 7 février 2006, l’État d’Imo racheta le club et le rebaptisa Heartland FC (Heartland étant le surnom de l’Etat d’Imo). Les bons résultats sportifs se poursuivirent (2 Coupes nationales en 2011 et 2012 et une nouvelle finale de Ligue des Champions en 2009) mais le club fait fasse depuis plusieurs années à un grave manque de fonds. Les retards de salaire (en partie en raison de détournement de fonds des dirigeants) sont récurrents, au point d’avoir atteint 11 mois en 2022 et conduit à une manifestation des joueurs dans la rue. Il est arrivé que le bus des joueurs ne pouvait pas les ramener à leur base après un match à l’extérieur car le club n’avait pas l’argent pour payer l’essence. Autre exemple des déficiences du club : les joueurs se virent équipés d’un kit de mauvaise qualité acheté le matin même d’un match de championnat, (soi-disant car les tenues officielles étaient encore à la laverie) sans marque et sans logo du club, et sur lesquels les noms des joueurs et les numéros de maillot étaient écrits au stylo. Au même moment, les officiels du club et du gouvernement d’Imo s’affichaient en tribune avec de superbes maillots. En 2021, l’équipementier attaqua le club pour non-paiement des tenues fournies. Autant dire qu’aujourd’hui le club n’est plus millionnaire et les moqueurs n’hésitent pas à l’affubler du surnom d’Owerri Thousandnaires (les milliernaires d’Owerri).
#1041 – Casa Sports : Essamay
Le lion. En dialecte Diola, la langue de l’ethnie majoritaire dans la région de la Casamance, Essamay signifie un leader, un homme courageux. Et deux animaux symbolisent cet esprit et trouvent également leur traduction dans essamay : la panthère et le lion. Dans la danse des masques de la culture diola, l’essamay, la panthère, est un danseur portant un masque et une tenue faite avec les sacs de pommes de terre. Il détient également un long bâton au bras et danse pendant les cérémonies traditionnelles. Mais, l’essamay est donc aussi le lion, symbole du club. Il représente le courage, la force et la noblesse de l’équipe. D’autres associations de la Casamance reprennent essamay comme symbole.
Il s’agit d’un des symboles de la culture de la Casamance. Et ce n’est pas un hasard pour Casa Sports. Fondé le 14 Septembre 1969 par la fusion de plusieurs clubs (Foyer-Casamance, US Casamance, Galia Club, Trésor), le club se dénomma tout d’abord Casamance Sporting Club avec pour objectif d’être la référence du sport pour la Casamance et son représentant national. Situé au Sud du pays, la région de la Casamance a un statut à part par rapport au reste du Sénégal. Par exemple, elle est habitée principalement par les Diola au contraire des autres régions où les Wolof sont majoritaires. Ou encore ses habitants sont principalement catholiques face au reste du Sénégal musulman. De part sa position géographie (à plus de 500 km de la capitale Dakar et à la frontière avec la Guinée Bissau, la Gambie et la Guinée), la Casamance s’est souvent sentie délaissée voire abandonnée par le pouvoir central. Résultat, son identité diffère et a conduit à la naissance d’un sentiment identitaire porté par un mouvement indépendantiste depuis 1982. Casa Sports devait donc porté cette identité et reprendre ses symboles. L’un des plus grands joueurs formés par le club est le regretté Jules Bocandé (passé par Metz et Nice principalement) qui avait également hérité de ce surnom d’essamay.
#1040 – Coton FC : les Cotonculteurs
Au Nord-Ouest du Bénin, à Natitingou, en 1999, un club de football fut fondé sous le nom de Tanéka FC. En 2021, Tanéka fut repris par Coton Sport Bénin, un consortium sportif, ayant de grandes ambitions. Coton FC devint le nouveau nom du club qui déménagea également dans la ville cotière de Ouidah, au Sud du pays, à l’opposé de Natitingou. Grace à d’importants moyens financiers, la direction procéda à un recrutement massif (avec des joueurs internationaux venant du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Burkina et du Togo) et placa l’équipe sous la houlette de l’expérimenté entraineur français Victor Zvunka et du technicien béninois Urbain Honfo. Les résultats ne se firent pas attendre. Alors que Tanéka évoluait en deuxième division, Coton FC fut invité à participer pour la première fois au championnat de première division lors de la saison 2021-2022. Coton FC remporta alors directement son premier titre de champion. La saison suivante (2022-2023), Coton FC conserva son titre.
Coton Sport Bénin est une émanation de la SODECO et a pour but de regrouper plusieurs clubs sportifs pour s’imposer comme la référence sportive béninoise sur le continent africain. Les investissements ont commencé avec Tanéka FC puis le CSB a repris le club de basket du Elan BC. Au sommet de ce projet, Lionel Talon, le fils du président du Bénin, qui préside la société d’investissement familiale, la Société de Financement et de Participation. Cette dernière s’empara de deux secteurs clé de l’économie béninoise : la culture du coton (via la SODECO) et la gestion du port de Cotonou. Société publique au départ qui avait le monopole pour l’achat du coton-graine et la commercialisation de la fibre, des graines et autres produits dérivés, la SODECO fut privatisée définitivement en 2016, tout en conservant un monopole de fait dans la filière du coton. Le coton est devenu pour le Bénin, un véritable or blanc. En 2017, le Bénin occupait la 4ème place africaine en termes de production de coton avec 451 209 tonnes. La réorganisation de la filière en 2016 permit au Bénin de ravir la première place au Mali et d’atteindre une production dépassant régulièrement les 700 000 tonnes ces dernières années. Aujourd’hui, le coton est la première filière économique du Bénin, générant plus de 40 % des emplois en milieu rural et faisantt vivre environ 50 % de la population béninoise. Les exportations permettent au pays d’engranger 40 % de ses rentrées de devises et d’assurer 13 % du produit intérieur brut. La filière représente également 45 % des recettes fiscales du pays. Pour monter dans la chaîne de valeur, la SODECO joua un rôle crucial en modernisant l’appareil industriel. Avec 17 usines d’égrénage sur les 23 du pays (ce qui représente 60 % du tissu industriel du Bénin), la SODECO assure la transformation du coton en fibre et en produits finis.
#1039 – Aiolikos Mytilène : Άνεμος
Le vent. De fondation récente (la date officielle de création du club est le 17 août 1975 et intervint après la fusion de 2 clubs de la ville Άτλαντα (Atlanta) et Απόλλωνα (Apollon)), le club n’a pas tout dévasté sur son passage comme un vent violent pour s’imposer sur la scène footballistique hellène. En 48 ans d’existence, Aiolokos a plutôt connu les affres des divisions amateurs que nationales. Lors de la dernière saison (2022-2023), le club remporta le championnat de 3ème division et prétent enfin à s’installer en seconde division grecque.
Aiolokos est basé dans la ville de Mytilène sur l’île de Lesbos. Si les premières traces d’une présence humaine sur l’île remontent à l’époque paléolithique, Lesbos et sa capitale Mytilène devinrent sous l’antiquité le coeur de la culture éolienne. Peuplée par les premiers colons éoliens venus de Grèce (de Thessalie et de Béotie) au milieu du XIème siècle avant J.-C., l’île vit plusieurs cités se développer et être rival. Finalement, Mytilène fédéra les autres cités et le VIème et le Vème siècles avant J.-C. marquèrent l’apogée de cette civilisation. Les Éoliens étaient l’une des quatre ethnies de la Grèce antique (avec les Achéens, les Doriens et les Ioniens). Originaires de Thessalie, ils émigrèrent en Béotie puis vers d’autres régions grecques. Suite à la prétendue invasion dorienne sur le Péloponèse, les Éoliens fuirent à travers la Mer Égée jusqu’à l’île de Lesbos et la région d’Éolide (Asie Mineure). Leur nom dérive du prince thessalien Éole, fils d’Hellen et de la nymphe Orséis, qui fut un héros des Éoliens. Ce nom provient du terme grec αίολος qui signifie « se déplacer rapidement » ou « tournant ». Résultat, ce terme donna aussi son nom à Éole, maître des vents dans la mythologie grecque, homonyme de l’ancêtre des Éoliens. D’où une certaine confusion entre les deux Éole. D’autant plus qu’Éole, le maître des vents, aurait régné sur une île (mais pas celle de Lesbos. Il s’agirait d’un chapelet d’îles au Nord de la Sicile dont Stromboli). Cette amalgame entre ces deux personnages, dont l’étymologie rappelle la rapidité, conduit à surnommer le club, représentant de cette région et héritière de cette culture éolienne, Άνεμος.
